
Titre original: | Crime farpait (Le) |
Réalisateur: | Alex de la Iglesia |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 102 minutes |
Date: | 11 mai 2005 |
Note: | |
Rafael est le roi des vendeurs. Tel un maître suprême, il veille sur le rayon d'habits féminins dans un grand magasin en Espagne. Attaché à son indépendance de célibataire, il s'offre le plaisir de séduire toutes ses belles vendeuses. Après le décès du directeur du magasin, Rafael se trouve en lice pour le remplacer, avec Don Antonio, le dirigeant du rayon masculin, comme seul concurrent. Alors que Rafael rêve déjà de sa future position, des événements imprévus le forceront de s'associer avec Lourdes, une vendeuse moche et mesquine.
Critique de Tootpadu
Si Anthony Zimmer était un hommage à l'élégance de Hitchcock, cette comédie espagnole se réfère davantage à des intrigues de film noir, avec un zeste de folie ibérique en plus. Cette histoire d'un homme obligé d'épouser une femme qu'il déteste, afin de couvrir un crime, nous rappelle en effet de nombreux films de série B des années 1940 et '50, notamment, même si le lien est fragile, le Baiser mortel de Gerd Oswald. La fidélité avec laquelle le scénario suit cette structure narrative est d'ailleurs un de ses points faibles. Peu importe les quelques extravagances que le protagoniste se permet, les limites de l'histoire deviennent vite apparentes. En plus, l'inclusion d'un fantôme n'est pas vraiment un effet de style très subtil.
Mais de toute évidence, Alex de la Iglesia ne cherche point à être subtil, mais de choquer dès que l'occasion se présente. Son regard sur les femmes est ainsi dénué de toute valorisation et le rapport entre les sexes devient sous sa plume un combat féroce jusqu'à la mort. A force de vouloir être subversif, son film finit alors par agacer un peu. Car son expression de certains faits de la vie sociale se borne à cracher du vénin, alors que le retournement de la situation finale aurait pu être bien plus ironique et fort.
D'une prémisse excellente naît ainsi une comédie divertissante, qui se refuse par contre un quelconque dépassement de ses stéréotypes arriérés.
Vu le 30 mai 2005, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 32, en VO
Note de Tootpadu: