Conséquences de l'amour (Les)

Conséquences de l'amour (Les)
Titre original:Conséquences de l'amour (Les)
Réalisateur:Paolo Sorrentino
Sortie:Cinéma
Durée:103 minutes
Date:16 février 2005
Note:
La seule chose frivole de Titta Di Girolamo est son nom. Pour le reste, cet homme solitaire qui habite depuis huit ans dans la même chambre d'hôtel est d'un ordinaire ennuyeux. Il n'arrive même pas à relever le niveau d'intérêt de sa vie, faute d'imagination. Jusqu'au jour où la serveuse du bar lui reproche son indifférence ...

Critique de Tootpadu

D'une existence ennuyeuse ne doit pas forcément découler un film ennuyeux au cinéma. Son observation même peut créer des oeuvres magnifiques de lyrisme. Hélas, ce film italien emprunte justement le chemin inverse, puisqu'il cherche par le biais d'une mise en scène stylisée de donner du piment à une histoire qui n'en demandait pas tant. L'existence sans intérêt d'un comptable au service de la mafia se voit alors affublé de mouvements de caméra extrêmes et farfelus. Mais cet aspect léché produit l'effet opposé, à savoir un cadre bien trop clinquant pour le tempérament mesuré du protagoniste. On s'attend alors à des déchaînements de violence, comme dans La Mémoire du tueur, auquel ce film-ci nous fait penser, mais au final, le constat est bien trop triste et retenu pour éclater.
Ainis se termine la valse des sorties des films en compétition à Cannes l'année dernière. Et parmi les quinze films (sur dix-neuf) que nous avons vus, il y a avait beaucoup de bons et pas de mauvais films. Au pire des cas, il fallait supporter la médiocrité d'un Mondovino, d'un Moi, Peter Sellers ou de ce film-ci. Mais dans l'ensemble le constat est presque euphorisant avec pas moins de six films plus ou moins géniaux, et le reste tout à fait remarquable. Par contre, le palmarès du jury de Tarantino est, selon nous, presque un gâchis, tellement il a osé ignorer le génie d'un Mamoru Oshii, d'un Wong Kar-wai ou des Edukators, au profit d'un documentaire tendancieux.

Vu le 21 février 2005, au MK2 Beaubourg, Salle 5, en VO

Note de Tootpadu: