
Titre original: | Spanglish |
Réalisateur: | James L. Brooks |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 129 minutes |
Date: | 02 mars 2005 |
Note: | |
Flor, une jeune Mexicaine, trouve une place de gouvernante chez les Clasky, un couple aisé et ses deux enfants. D'abord déroutée par la rencontre avec un autre mode de vie, Flor se rend vite compte que dans la famille, l'harmonie est loin de régner.
Malgré le choc des cultures et les difficultés de communication, Flor va peu à peu trouver sa place. A son contact, John et Deborah Clasky découvrent une autre vision des choses, d'autres valeurs. Grâce à la jeune femme, ils vont retrouver ce qu'ils avaient oublié : la force d'une famille unie...
http://www.spanglish-lefilm.com/
(Source Allociné)
Critique de Tootpadu
Avec un oeuvre qui n'est dépassé en parcimonie que par celui de Terrence Malick, James L. Brooks se profile néanmoins au bout de vingt ans de carrière comme un chroniqueur des névroses américaines. Après la mère hystérique de Tendres passions et l'auteur aux troubles sociaux de Pour le pire et pour le meilleur, sa nouvelle comédie déborde de personnages plus énervants les uns que les autres. En tête, la mère de famille interpretée par Tea Leoni, une véritable somme de tous les maux qu'une société basée sur la compétition, l'apparence et la superficialité peut faire subir à une pauvre bonnefemme. Heureusement qu'il y a la nouvelle femme de ménage, une Mexicaine plein de bon sens, qui osera tenir tête à cette boule de nerfs. Et au milieu de ce ménage décidément très féminin, enrichi d'une grand-mère alcoolique et nostalgique et de deux filles, l'une mal à l'aise avec sa surcharge pondérale qui laisse toutefois transparaître son coeur en or et l'autre la proie idéale pour l'offensive de séduction matérialiste, bref, en pleins feux croisés de cette bataille des aspirations divergentes, se trouve le pauvre mari, un homme aussi sensible qu'une femme.
Si la configuration de base arrive à peine à se relever de cette lourde charge de clichés, la suite n'est pas pour autant plus satisfaisante. Il paraît que Brooks n'a pas vraiment su saisir l'essence de son histoire, passant sans relâche d'un fil de l'histoire à l'autre. Au lieu de se concentrer sur le seul aspect tout juste intéressant de l'ensemble (la relation naissante entre Flor et le père de famille), le cinéaste ne cesse de diluer cet unique point fort par des diversions sans raison d'être. Alors qu'il a su, dans le passé, faire ressentir la vivacité des liens entre ses personnages, cette tâche s'avère particulièrement laborieuse ici. Dans le désordre familial, personne n'arrive à réellement percer, et surtout pas la jeune fille de Flor, accablée du rôle ingrat de fournir la narration à partir d'un récit cadre inutile.
Il doit bien s'agir de la première fois, dans le cas présent, que l'on dise du mal d'un film d'Adam Sandler, sans que ce manque de qualité soit imputable à la vedette elle-même. Au sein d'une distribution hétéroclite (qui comprend même Thomas Haden Church dans une petite apparition avant que la célébité ne frappe avec Sideways), Sandler s'en sort même très bien, en comparaison avec les cabotinages à peine tolérables de Leoni et Cloris Leachman. On est bien entendu très loin de son meilleur jeu, à ce jour, dans Punch Drunk Love, mais ses débuts dans la subtilité font presque regretter que cette comédie fatiguée ne soit pas plus aboutie.
Vu le 8 mars 2005, à l'UGC Forum Orient Express, Salle 2, en VO
Note de Tootpadu: