Roi de coeur (Le)

Roi de coeur (Le)
Titre original:Roi de coeur (Le)
Réalisateur:Philippe De Broca
Sortie:Cinéma
Durée:103 minutes
Date:21 décembre 1966
Note:
A la fin de la Première guerre mondiale, une ville au nord de la France est sur le point d'être abandonné par les Allemands, qui se réplient face à l'avancée des Alliés. Avant de partir, les occupants préparent cependant un piège qui est censé faire sauter toute la ville une fois que l'ennemi en aura pris possession. Alerté par la résistance, l'état major écossais envoie le soldat Charles Plumpick, un ornithologue et prétendu expert en déminage. Mais une fois sur place, Plumpick est pris en chasse par quelques soldats allemands restants. Après une poursuite à travers la ville abandonnée par ses habitants, Plumpick se réfugie dans l'asile d'aliénés. Libérés par accident, les fous s'emparent alors de la ville et désignent Plumpick comme leur roi.

Critique de Mulder

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Critique de Tootpadu

L'humour de cette comédie de guerre joyeuse provient du mélange particulier entre une richesse scénaristique virevoltante et un ton décalé qui épuise l'univers de la folie jusqu'à l'absurde. L'exposition très longue ne sert en effet qu'à laisser le récit ultérieur tourner en roue libre, d'une situation loufoque à l'autre. La menace permanente de l'explosion passe rapidement à l'arrière-plan, une fois que les fous auront pris le contrôle des événements. Les situations bizarres ne manquent désormais plus, mais le cadre conflictuel de la course contre la montre exerce une influence pesante sur le ton général hautement détaché.
En réalisateur populaire qui se respecte, Philippe De Broca mène cette parade en folie avec une main sûre et parfois même inspirée. Grâce à son style élégant, les sursauts de l'histoire ne prennent jamais le dessus dans ce film d'une solidité appréciable. Toutefois, De Broca ne prend pas non plus la peine d'aller plus loin que le divertissement aisé et pittoresque dont il détenait le secret. Son approche de la folie ne se distingue pas d'autres films semblables de l'époque, comme La Folle de Chaillot de Bryan Forbes ou L'Homme de la Manche d'Arthur Hiller. En dépit d'une ribambelle de personnages hauts en couleur, le vent qui souffle à travers la ville est donc plus celui des stéréotypes bienveillants que celui de l'euphorie et de l'humour déchaînés. On est en effet très loin des feux d'artifice du rire d'un Blake Edwards (Qu'as-tu fait à la guerre, Papa ?).
Ce qui n'empêche pas le film d'être solidement servi par une bande originale enjouée de Georges Delerue et par une distribution somptueuse de comédiens que l'on a plus l'habitude de voir aussi jeunes et pimpants (Micheline Presle, Geneviève Bujold, Jean-Claude Brialy & Michel Serrault).

Vu le 8 septembre 2006, au Mac Mahon

Note de Tootpadu: