| Titre original: | Voyage scolaire |
| Réalisateur: | Henner Winckler |
| Sortie: | Cinéma |
| Durée: | 84 minutes |
| Date: | 09 février 2005 |
| Note: | |
Critique de Tootpadu
Il est à la fois rassurant et inquiétant de voir que les voyages scolaires des élèves allemands n'ont pratiquement pas changé en vingt ans. Le seul but de ces excursions forcées est de descendre un maximum d'alcool, d'approfondir les relations avec l'autre sexe et de se trainer sans enthousiasme d'une visite à l'autre. Heureusement, ce petit film allemand délaisse très rapidement l'ennui ambiant et pesant pour se concentrer sur les éléments au bord de cette célébration de l'oisiveté la plus bête. Ce voyage doucement triste vers la marge nous emmène vers un personnage emblématique et antipathique. Et pourtant, par son manque d'attrait et de pathos, l'existence du jeune Ronny devient vite attachante, un cri silencieux contre un mal-être diffus, en quelque sorte. Que ce malaise de l'adolescence manque d'une raison apparente, que l'environnement social des élèves est passé sous silence, peut être considéré soit comme une faiblesse, soit comme une force qui vise le constat universel. Toujours est-il que cette description d'une semaine dans la vie de deux adolescents intrigue par l'opacité du personnage principal et par la subtilité du ton.
Dans le champ des films allemands qui sont de plus en plus nombreux à franchir la frontière, celui-ci figure comme une prolongation de thèmes déjà croisés auparavant, tel des enfants pratiquement laissés à eux-mêmes (Le Bois lacté) ou un certain penchant vers l'agressivité qui n'atteint cependant pas les sommets de la violence instaurés par Michael Haneke. L'observation de l'univers de l'adolescence est particulièrement percutante ici, lorsqu'il s'agit d'évoquer l'esprit de compétition entre les deux garçons, tous deux épris de la même fille, qui, elle, tarde à se décider.
Vu le 17 février 2005, au MK2 Parnasse, Salle 2, en VO
Note de Tootpadu:
Français