Ray

Ray
Titre original:Ray
Réalisateur:Taylor Hackford
Sortie:Cinéma
Durée:152 minutes
Date:23 février 2005
Note:
Ray Charles, c'est d'abord un mythe : cinq décennies de succès, une carrière musicale exceptionnellement riche, féconde et diverse, émaillée de dizaines de classiques qui ont fait le tour du monde et inspiré des générations de jeunes artistes. Mais derrière cette image légendaire se profile l'histoire émouvante, méconnue, d'une vie, l'itinéraire d'un homme qui réussit à surmonter ses handicaps et ses drames personnels.
(Source Allociné)

Critique de Mulder

Soyons direct ce film est un chef d’oeuvre à l’image de la vie qu’il raconte. Cette oeuvre m'a fait redécouvrir certaines musiques incroyables que j’avais entendu auparavant et surtout m’a donné envie d’en connaître beaucoup plus sur celui que l’on surnomme Le Génius. Ce film qui est l’autobiographie du légendaire Ray Charles Robbinson m'a completement épaté. Rare sont les films qui m’ont donné envie de me lever et de danser, de vivre pleinement. C'est un film à la fois touchant (pour le passé très dur de Ray) , drôle (le fait d’être aveugle a été un handicap que Ray est parvenu à dépasser), musical (dont la qualité est splendide car c’est vraiment Ray qui chante dans le film et qui joue) et dramatique.

Cela relève en effet de l'Art, ce film est un chef d'oeuvre que dire, il nous transmet les vraies valeurs de la vie que l'on perd de vue dans ce monde. La force de l'amour d'une mère et la volonté de réussir dans le droit chemin malgré nos handicapes. Ce film est le meilleur film musical que j’ai pu voir ses 20 dernières années . Ce film est une ode à l'espérance et à la liberté, au dépassement de soi. Certains moments liés au passé de Ray m’ont touché profondément et laissé en admiration. La mère de Ray au très fort caractère lui a inculqué le don pour se dépasser en permanence. La scène où étant enfant, Ray tombe et ne sait plus où il est, appelle sa mère qui le voit par terre mais ne bouge pas, montre la force de cet être qui se force à se relever et à avancer. Cette scène est une des plus belles et fortes scènes que j’ai pu voir récemment au cinéma.

Par ailleurs, après la magistrale interprétation de Leonardo di Capri dans Aviator (film sur Howards Hughs), voir Jamie Foxx interprété Ray Charles montre à quel point un acteur peut arriver à se dépasser. Ces acteurs ne jouaient pas leur rôles, ils étaient réellement leur personnage (mimique, gestuel….). Comme j’ai pu le voir dans un très bon documentaire sur canal + , Jamie Foxx est resté certains jours 14 heures sur 24 réellement aveugle (il portait une prothèse). A cela rajouter que c’est Ray Charles qui a choisit cet acteur brillant pour l’incarner à l’écran. Le réalisateur n’avait plus qu’à tourner son film car le script était excellent, les acteurs aussi.

Le personnage m'a donc touché sur le plan de la simplicité et de la détermination a travers des gestes et des actions qui ont fait avancé la cause des noires dans leur lutte de la ségrégation raciales. Toute est possible quand ont voit Ray Charles avec ses conditions et qui surmonte les obstacles envers et contre tous. Ce film me donne du courage dans ses moments difficiles que je traverse actuellement.

Taylor Hackford dresse enfin dans son dixième film ainsi une œuvre de la famille musicale de Ray Charles en donnant de l'épaisseur à tous ses personnages. Fan inconditionnel de l'artiste, il a su éviter de se laisser aveugler par son admiration. Le film y gagne en authenticité et la star, après avoir amplement mérité son surnom de génie, conquiert sous nos yeux ébahis ses galons d'homme. Ce magnifique portrait du jeune noir aveugle au passé douloureux, du musicien génial, de l'homme d'affaires avisé, du mari infidèle ou du toxicomane dépendant. RAY propulse la musique dans de très bonnes versions.

En conclusion, on connaissait tous Ray Charles. J'en avais l'image un peu lisse du vieux musicien à succès repris dans des publicités diverses. Ce film remplis de musiques envoutantes, filmé avec classe, le parcours de ce musicien génial est brillament illustré par ce film. La performance d'acteur de Jamie Foxx est époustouflante, vraiment à la hauteur de ce que mérite Mr Charles, génie de la musique qui a su faire flirter ensemble toutes les musiques américaines. Si vous arrivez à décrocher les yeux une seconde du film, regarder les visages de vos voisins: le mien il passait de la joie à la tristesse. En sortant de ce film, je fus émeut car j’avais été touché par la grâce d’une génie (Ray), d’un acteur à son apothéose (Foxx) et d’un réalisateur sublime (Hackford)

Vu le lundi 14 février à la séance de 22h30 salle 15 au Gaumont de Disney Village

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Puisque Taylor Hackford n'arrête pas de nous répéter qu'il a porté ce projet de son rêve dans son sein artistique depuis quinze ou vingt ans, faisons un retour en arrière pour voir où se trouvait le cinéaste au milieu des années 1980. En 1987, il était en effet la force motrice derrière une autre biographie filmique d'un chanteur : La Bamba, d'après la vie de Ritchie Valens. Et la comparaison de ces deux films nous fait constater à quel point peu de choses ont évolué. Admettons que Hackford est un réalisateur plus chévronné, après deux décennies d'une carrière qui a connu autant de hauts que de bas, que Luis Valdez. Reconnaissons de même que la vie du grand Ray Charles contient plus de matière dramatique (la drogue, les femmes, la cécité) que celle, tragiquement interrompue, du jeune chanteur d'origine mexicaine. Enfin, Jamie Foxx est peut-être moins séduisant que Lou Diamond Phillips, mais son interprétation dépasse aisément celle de ce dernier.
Mais en dehors de cette acceptation d'une différence de qualité sensible, il n'y a pratiquement rien qui aurait changé. Hackford suit consciencieusement les règles de la biographie filmique, sans en déroger à aucun moment. Il s'attarde ainsi fidèlement sur les démons de son héros – la mort accidentelle de son petit frère, la détermination de sa mère, la fuite de l'handicap vers les faux cieux de la drogue – et tourne sagement en rond avec eux pendant deux heures et demie. Dans son respect absolu de la convention, il casse son récit de temps en temps sans ardeur pour revenir sur les temps forts de la jeunesse de Charles, baignés dans une image numériquement saturée jusqu'à l'indigestion. De même, il ignore nullement les nombreuses fréquentations féminines de la légende, ni sa fulgurante ascension au panthéon de la musique populaire. Malheureusement, pour employer le jargon d'une oeuvre sortie le même jour en France (Final Cut), il ne cherche pratiquement jamais à dépasser le cadre révérencieux d'un “film-mémoire”. Toutes les épreuves que Ray Charles aura à subir, toutes ses faiblesses en cours de route, seront ainsi balayées par sa rédemption finale et – coïncidence inattendue – son entrée dans la légion des immortels.
En dépit de son manque d'originalité, Ray reste néanmoins un bon film. Tout respire la classe ici, que ce soit la photo, le montage ou les interprétations. Mais ce cadre luxueux empêche justement le film à respirer et à surprendre. En respectant de trop près les codes de son genre, il nous offre une exécution brillante, mais sans vie réelle, sauf celle d'un roman photo. Il est bien entendu difficile de capturer l'essence d'une vie, et pratiquement impossible dans le cas d'une légende comme Ray Charles, mais l'approche que Taylor Hackford a choisi est presque ennuyeuse, en tant que point de départ, et elle ne donne à son film plus de prestige qu'une biographie officielle et conformiste. Ce qui ne signifie pas que l'on se serait réellement ennuyé en regardant ce spectacle divertissant. Mais peu importe leurs défauts, les tentatives récentes de biographies filmiques de cinéastes plus doués que Hackford, tels Michael Mann (Ali) et Oliver Stone (Alexandre), nous paraissent infiniment plus stimulantes que ce conte un peu trop sirupeux.
Quant à l'interprétation de Jamie Foxx, tellement adulée par certains, elle est certes remarquable, mais il lui manque une profondeur et une audace que l'on trouve chez ses concurrents auxquels il ravira l'Oscar d'ici très peu. En effet, on n'a jamais l'impression de connaître ne serait-ce qu'un peu cet homme exceptionnel, tellement il est prisonnier d'une structure rigide, qui nous raconte bêtement tout ce qu'elle croit important dans son existence. Que le jeu de Foxx ne laisse jamais entr'apercevoir autre chose que ce que le scénario prévisible lui dicte, qu'il est pratiquement le plus touchant lorsqu'il ouvre littéralement les yeux (d'ailleurs un choix de mise en scène aussi discutable que ce plan en surimpression, en rapport avec la drogue, qui paraît comme une citation maladroite de Requiem for a Dream), tout cela rend son interprétation moins courageuse que celle de DiCaprio dans Aviator (peu importe ses errances) et moins ambiguë que celle de Johnny Depp dans Neverland (même si le film est moins bon).

Vu le 25 février 2005, au Max Linder, en VO

Note de Tootpadu: