
Titre original: | Final cut |
Réalisateur: | Omar Naïm |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 94 minutes |
Date: | 23 février 2005 |
Note: | |
Evoluant dans un univers futuriste, les gens portent dorénavant des puces électroniques qui enregistrent leurs moindres faits et gestes. Lorsqu'ils décèdent, ces puces sont retirées, et les images enregistrées tout au long de leur vie peuvent alors être montées et diffusées lors de leurs obsèques. Mais un jour, Alan Hakman, l'un des "monteurs" les plus demandés, retrouve pendant l'un de ces montages une image de son enfance qui le hante depuis toujours. Cette découverte va l'amener à chercher la vérité sur sa propre histoire...
(Source Allociné)
Critique de Tootpadu
Le cinéma d'anticipation qui se concentre sur une seule modification technologique ou sociale produit généralement des films intéressants, à l'image d'un Equilibrium ou d'un Cypher, récemment. Ce premier film d'un réalisateur libanais ne déroge pas à la règle avec sa mise en scène soignée et efficace et sa thématique sur le mensonge de la mémoire. Il crée adroitement un univers d'apparence civilisée qui cache néanmoins un désir d'un passé propre et innocent. Le culte de la nécrologie flatteuse renvoie alors à celui d'une perception de l'Histoire comme conte héroïque. Effacer le côté ingrat, trop humain dans sa cruauté, d'une vie devient ainsi un acte dans l'intérêt de la santé mentale publique. Cette piste de réflexion, le film la présente de façon aussi intriguante que convaincante.
Avec ce troisième rôle sérieux de suite, Robin Williams confirme sa volonté de donner à sa carrière une direction plus respectable, loin des comédies enfantines, truffées de grimaces et de gestes hystériques, qui ont fait sa fortune et sa renommée. Il s'avère ici tout aussi talentueux et inquiétant que dans Photo obsession et Insomnia. Mais ce nouveau genre de personnage, introverti et mal à l'aise, ne risque-t-il pas de le cantonner dans une autre case du répertoire ? Quoiqu'il en soit, il se fond admirablement dans ce monteur-menteur hanté par un souvenir d'enfance, et il est accompagné fort bien par une Mira Sorvino à la réputation presque injustement mauvaise, et un Jim Caviezel qui a retrouvé toute sa finesse d'acteur après avoir côtoyé le ciel.
Tout irait pour le mieux alors, s'il n'y avait pas ce revirement scénaristique du dernier acte. L'histoire prend alors un tournant qui nous a semblé exagéré et qui baisse en même temps l'impact prémonitoire du film. Toutefois, que la fin très abrupte nous paraissait arriver beaucoup trop tôt est un compliment au savoir faire en matière de maintien de la tension de la part du réalisateur. Il est alors juste dommage que la fin soit indigne des aspirations du film au début.
Vu le 24 février 2005, au MK2 Bibliothèque, Salle 8, en VO
Note de Tootpadu: