Constantine

Constantine
Titre original:Constantine
Réalisateur:Francis Lawrence
Sortie:Cinéma
Durée:121 minutes
Date:16 février 2005
Note:
John Constantine, extralucide anticonformiste, qui a littéralement fait un aller-retour aux enfers, doit aider Katelin Dodson, une femme policier incrédule, à lever le voile sur le suicide mystérieux de sa soeur jumelle. Cette enquête leur fera découvrir l'univers d'anges et de démons qui hantent les sous-sols de Los Angeles d'aujourd'hui.
(Source Allociné)

Critique de Mulder

« De Satan ou de Dieu, qu’importe ? Ange ou Sirène.
Qu’importe, si tu rends – fée uax yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine !
L’univers moins hideux et les instants moins lourds ? »
Baudelaire - Hymne à la beauté – Les fleurs du mal

Soyons direct, oui Constantine est la meilleure adaptation d’un comics sur grand écran. Oui, ce film réussi à détrôner facilement les mythiques Spider-man, Batman et Superman qui étaient considérés comme les meilleurs adaptations de comics. Oui, ce film n’est pas un film pour tous car il est dur, violent , pessimiste. Oui, ce film narre l’histoire d’un anti-héros qui recherche le pardon . Oui, les effets spéciaux sont excellents et oui Keeanu Reeves est un des plus grands acteurs de sa génération et a un flair pour être dans les bons films à voir et à revoir.

Pour commencer, je vais vous donner en exemple, la critique parue sur Télérama d’un critique qui n’a pas du voir le film : « Même les exorcistes chopent le cancer du poumon. Voilà pour le message de ce nanar antitabac dont le héros, Constantine (Keanu Reeves, presque dense), fumeur impénitent, est en phase terminale. Il lui reste tout de même le temps d'empêcher le fils du diable de débarquer sur terre. Ridicule. Mais au point qu'un plaisir - pervers - de série B s'installe. Le scénario joue d'ailleurs à fond la carte du premier degré, dans un décor qui oscille entre Terminator et Jérôme Bosch. Mais, drôle d'oubli pour un film si politiquement correct, ce type qui connaît bien le chemin de l'enfer ne met jamais les pieds au paradis. »

En lisant cette critique, j’ai tout de suite eu la mauvaise impression que ce critique de cinéma a écrit son article sans avoir vu ce film et sans aucun bagage dans sa culture comics. Comme vous le verrez, Constantine met réellement un pied au paradis mais le grand Satan le rappellera et le fera revivre de justesse. Ensuite, par excellence, le héros est un anti héros et donc ce film est comme son héros non politiquement correct. La scène où le héros tue d'une certaine façon l'héroine (scène de la salle de bain) en témoigne. Keanu Reeves montre qu’il est réellement parfait pour ce rôle. Il mêle donc sa soif de pardon à un humour corrosif.

On notera également la qualité du script pour ce genre de film, voir autant de très bonnes idées sur un écran est rare. Les décors et les effets spéciaux sont là uniquement pour illustrer le sujet principal du film la lutte entre les forces du bien et du mal.. Cette adaptation d’un comics frôle presque la perfection. Tous les effets spéciaux viennent agrémenter le sujet du film et n'est pas un pur catalogue de ce qui se fait de mieux. Pour tous ceux qui ont adoré ce film, je conseille d'aller acheter au plus vite le hors série Mad movies Special comics.

Ce film est très noir. En effet, c’est bien la première fois dans un film de ce genre que quatres suicides aient lieu. Voir à un moment le héros principal s’ouvrir les veines en gros plans est risqué et pourrait faire de ce film un film tendancieux et assez cruel.

Ce film est donc à ma première vision la meilleure adaptation moderne d’un comics. On aimerait que ce réalisateur nous sorte une suite aussi belle et prenante et surtout qu’il essaye d’adapter d’autres comics aussi noir comme Spawn, ou encore pourquoi pas un batman….

A la seconde vision de ce film, je retiens que même en étant la meilleure adaptation d'un comics pour adulte (spider-man, batman, hellboy sont des comics familial), ce film aurait mérité d'avoir un scénario un peu mieux approfondi et surtout une fin plus ouverte. On aurait pu assister par exemple à l'arrivée d'un immense démon des enfers.....

Vu le 16 févier à la séance de 11h00 salle 02 au Gaumont de Disney Village et revu le 25 février 2005 à 16h45 même salle

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Keanu Reeves s'en va affronter un autre monde parallèle, après avoir démoli avec succès l'univers entier de Matrix. Bien que cette histoire-ci corresponde plus au genre apocalyptique, truffé de navets comme La Fin des temps, nous ne pouvons nous empêcher de la rapprocher de la fameuse trilogie récente, dont la seule justification de gloire consiste en la destruction d'une idée géniale à travers deux suites ineptes. Du côté de l'idée, justement, cet exorciste des temps modernes s'emploie à recycler adroitement tout ce qui a plus ou moins marché avant sa venue. Largement dépourvu d'originalité, il a cependant le mérite d'essayer d'approcher les conventions un peu différemment. Ainsi, il y a toujours quelque chose qui gronde au fond - et non, ce n'est pas le diable qui cherche désespérément un passage -, une souche pas entièrement développée, de laquelle on peut sporadiquement apercevoir l'intelligence, mais dont l'exécution reste tout de même inachevée.
Curieusement, la mise en scène compte parmi les points positifs, à défaut d'être forts, du film. A quelques longueurs près (la fin aux rebondissements intéressants aurait certainement nécessité un rythme plus soutenu), le film se laisse en effet regarder avec un certain plaisir. Délaissant les abus d'effets spéciaux mal faits et de montage épileptique, hélas courants dans le genre, Francis Lawrence crée un contrepoids appréciable aux excès d'un scénario pas toujours du côté de la raison. Si l'on est volontaire de suivre le couple de héros dans leur combat contre les forces du monde invisible, c'est malgré un scénario qui mélange avec trop d'inconsistance le bon (un message anti-tabac probablement plus efficace que toutes les campagnes officielles) et le moins bon (un rythme finalement assez mou, avec peu de moments forts), et grâce à une réalisation habile qui réussit la plupart du temps à nous faire avaler les âneries de ce dernier.
Enfin, si la mise en scène se démarque, c'est peut-être aussi, parce que tous les autres éléments du film, à l'exception notable du scénario, sont certes solides, mais loin d'être révolutionnaires. Avec une distribution aussi hétéroclite, on aurait pu s'attendre à des interprétations plus vigoureux, et l'aperçu que le film nous donne de l'enfer à travers des effets spéciaux corrects ne se distingue guère de l'imaginaire infernal courant.
En comparaison avec d'autres films apparentés - le lien avec cette daube de Schwarzenegger précitée nous paraît de plus en plus évident - ce Constantine s'en sort avec les honneurs. Si, par contre, sa vedette espère y trouver une deuxième série de films au cachet imposant, on préférerait presque que la fin, et la toute fin après le générique, se passe autrement.

Vu le 17 février 2005, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 33, en VO

Note de Tootpadu: