Trahison (La)

Trahison (La)
Titre original:Trahison (La)
Réalisateur:Cyril Frankel
Sortie:Cinéma
Durée:96 minutes
Date:25 février 1976
Note:
Alexander Diakim, le meneur exilé d'un mouvement révolutionnaire, s'apprête à retourner dans son pays, gouverné par un régime fasciste toléré par l'occident. L'agent secret Alan Curtis rassemble alors cinq personnes qui sont censé dissuader Diakim de son projet, de gré ou de force. Il y a son ancienne maîtresse Katina Petersen, ainsi que son jeune fils François dont Diakim ignore tout, le journaliste américain Scott Allison à qui Diakim avait sauvé la vie pendant une révolte, le secrétaire au ministère britannique des affaires étrangères Charles Lord, et la tueuse à gages Melissa Lascade. Curtis fait chanter tout ce petit monde et le réunit à Gmünden, en Autriche, la dernière étape de Diakim avant son départ.

Critique de Tootpadu

Les thrillers d'espionnage vaguement européens étaient en vogue dans les années 1970, avant que les aventures de James Bond ne deviennent les seuls rescapés du genre au cours des décennies suivantes. En vue de cet exemplaire mou et peu attrayant, cette évolution dans le goût du public est facile à comprendre.
Le souci majeur du film est le scénario, inutilement compliqué et en proie à des aspirations illusoires de grandeur. Dès l'exposition tortueuse, avec sa présentation successive des participants qui seront tour à tour piégés par Curtis, l'intrigue met la barre trop haut pour les banalités qui vont suivre. Le plan faussement machiavélique de Curtis est en réalité horriblement alambiqué, la preuve pompeuse d'une façade de respectabilité et de civilité parmi les services secrets. De l'incapacité prévisible des messagers de Curtis de faire changer Diakim d'avis naît alors un ennui assez profond, seulement interrompu par le jeu excessif des uns (Ava Gardner qui répète avec délectation les maniérismes de son film précédent, Tremblement de terre) et les répliques ridicules des autres (le rapport final du journaliste). Même la représentation tout juste neutre de l'homosexualité ne permet pas réellement d'épicer l'affaire, d'autant moins que le personnage ouvertement pédé, qui ne parle évidemment que de ça, figure parmi les premières victimes de Curtis.
Toutefois, le jeu nuancé de Dirk Bogarde confère une épaisseur à son personnage de bourreau réticent qui était sans doute absente du scénario. Sa finesse et sa sensibilité font que le film ne sombre pas dans une banalité absolue.

Vu le 12 janvier 2007, à la Cinémathèque Française, Salle Georges Franju, en VO

Note de Tootpadu: