Danny the dog

Danny the dog
Titre original:Danny the dog
Réalisateur:Louis Leterrier
Sortie:Cinéma
Durée:102 minutes
Date:02 février 2005
Note:
Bart a élevé Danny comme un chien, dressé pour tuer. A 30 ans, il ne connaît de la vie que son maître, la pièce dans laquelle il est resté reclus et les combats sanguinaires pour lesquels il est entraîné. Après un règlement de compte, Danny se retrouve seul, perdu. Sam, doux, humain, artiste, et sa belle fille mélomane le recueillent. A force d'amour, de patience et de gentillesse, Sam et Victoria vont défaire le long apprentissage de la violence qu'il a connue.
(Source Allociné)

Critique de Mulder

Danny the Dog est une production made in Luc Besson. A partir de là tout est dit et malheureusement, ce film aurait pu mérité un meilleur traitement.

Parmi les bons éléments de ce produit calibré (je ne parle pas de film mais de produit commercial), on retiendra les chorégraphies agressives et très biens filmées et surtout les prouesses de Jet Li. Le réalisateur Louis Leterrier semble vouloir tirer le maximum de son film comme il l'avait fait précédemment dans Le transporteur. Pourtant la sauce ne prendra pas car comme dans toutes les productions Europa made in Besson, le scénario est réellement lamentable. Non seulement, il est clarsemé de non sens évident (les scènes de flash-back ne sont pas claires, certaines scènes sont irréalistes..) mais en plus il est réellement le gros point faible de ce film. A cela ajouter l'acteur Morgan Freeman qui ne semble être que là pour toucher son chèque et donc il nous livre une interprétation assez lamentable car Leterrier n'est pas Eastwood...

Certes le succès annoncé à grands renforts de bannières publicitaires sera de nouveau présent mais le résultat de nouveau s'inscrit dans la logique d'un cinéma décérébré pour toute la population nourrie à TF1 et à M6 genre Star Academy....

On pourra citer une scène très représentative de ce film comme celle dans laquelle Jet Li découvre à ce titre les joies d'un bon souper en famille se concluant par un récital d'éructions, ce qui ne manque pas de poésie. Et de moments aussi embarrassants pour une star martiale de l'envergure de Jet Li, ce film n'en manque pas. Que ce soit crispé sur une barque et affublé d'un gilet de sauvetage rouge pétant, aux prises avec une boule de glace dans un salon de thé, ou encore coiffé d'un béret écossais et d'une moumoute orange chez l'épicier du coin, notre héros en prend pour son grade.

Quant à Louis Leterrier, entre des plans cadrés serrés, parfois shootés à l'épaule et abandonnés à un montage syncopé, et d'amples mouvements de caméra bringuebalée sans conviction autour de l'arène de combat, le réalisateur n'innove que très rarement. Ne profitant pas d'un matériau de base aussi précieux que les chorégraphies de Yuen Wo Ping, il ne parvient à insuffler l'énergie nécessaire aux scènes martiales.

Quant à Luc Besson, on lui souhaite de reprendre des cours de scénariste ou de laisser sa place à d'autres scénaristes plus doués que lui. Certes en tant que réalisateur, je suis un de ses fervents admirateurs mais en tant que scénaristes, il est lamentable... Et Luc, arrête de produire des films que pour le fric pense aussi à faire des films d'auteur ou plus profond...

A voir donc que si vous aimez les séries B d'action aussi vite consommée, aussi vite oubliée.

Vu le lundi 31 janvier 2005 à la séance de 20h00 salle 03 au Gaumont de Disney Village

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

L'association d'une histoire édifiante et de scènes d'action violentes rend ce film de l'écurie Besson simultanément inégal et curieux. Ces deux parties sont en effet tellement disparates dans leurs tonalités, que leur agencement ne peut que capoter.
D'abord, le récit du jeune homme en apprentissage de la vie civilisée - d'ailleurs un rôle particulièrement mal choisi pour un Jet Li qui, à 40 ans bien passés, fait trop vieux - est assez bien mené. S'il ne se prive pas de certains poncifs et facilités scénaristiques, il crée néanmoins une certaine chaleur humaine, pas trop éloignée du conte de fées. En plus, il constitue un ajout précieux à l'univers généralement peuplé de messages bêtes et sans fondement des productions de Besson. Ici, l'observation d'un enfant sauvage fait tache, et elle accède presque au rang de constat psychologique intimiste, quoique simpliste. Pour peu que l'on veuille bien pardonner à cette moitié de l'histoire son recours un peu trop facile aux conventions, ellle figure comme la base solide d'un film qui, autrement, n'aurait été qu'un spectacle bourrin de plus.
Car ensuite, toute la partie destinée à l'action ne déroge point à la recette élaborée à travers un nombre important de films déplorables. D'une efficacité respectable, elle s'emploie activement à glorifier la violence. Cadre fictif oblige, il s'agit bien évidemment ici d'une brutalité stylisée, passée par les rouages d'une chorégraphie époustouflante. Tout risque de choc est alors attenué, voire effacé, grâce à l'aspect spectaculaire, d'autant plus convaincant puisque, une fois de plus, la description du milieu est particulièrement convenue. Au moins, la vedette a l'occasion de briller ici, à travers quelques acrobaties et effets de montage divertissants.
Par contre, pour le côté plus dramatique du film, Jet Li peut s'estimer heureux d'avoir un acteur du calibre de Morgan Freeman à ses côtés. Visiblement pas trop à l'aise dans l'expression des sentiments par un autre biais que les poings et les pieds, la star asiatique est sans appel éclipsée par le comédien en voie de devenir légendaire. Freeman accorde en effet une chaleur et une sérénité, en bref, du coeur, aux prouesses corporelles de Jet Li. Et même si nous n'appelerions pas du tout cette combinaison 'parfaite', elle nous présente toutefois une des rares productions de Besson regardables.

Vu le 14 février 2005, au Gaumont Parnasse, Salle 3, en VO

Note de Tootpadu: