Bamba (La)

Bamba (La)
Titre original:Bamba (La)
Réalisateur:Luis Valdez
Sortie:Cinéma
Durée:105 minutes
Date:30 septembre 1987
Note:
Alors qu'il cueille des abricots avec sa mère et ses jeunes soeurs dans le nord de la Californie en 1957, le jeune Richard Valenzuela ne rêve que d'une chose : faire de la musique. Lorsque son frère aîné, Bob, sort de prison, il emmène toute la famille en ville. Les disputes avec son frère, le succès qui se fait attendre, la relation incertaine avec Donna, une fille de bonne famille, tout cela n'empêche pas Richard de persévérer dans son objectif. Jusqu'au jour où un producteur le découvre et sa carrière, sous le nom de Ritchie Valens, prend une allure fulgurante.

Critique de Tootpadu

Les biographies filmiques des stars du monde du spectacle suivent toutes, à peu près, le même schéma : au début, seule la future vedette croit en son talent et sa bonne étoile, qu'elle atteindra, après être passée par de dures épreuves et déceptions, pour briller en toute sa gloire. Selon les particularités de la carrière de leur sujet, elles peuvent se concentrer davantage sur la chute après la célébrité, en attendant le grand retour, ou bien, comme dans le cas présent, sur la vie privée de nos idoles. Puisque le temps fort de la vie professionnelle de Richie Valens n'a duré que quelques mois, le film s'intéresse surtout à ses problèmes hors des feux de la rampe. Entre un frère alcoolique et irresponsable, et une petite amie trop dépendante de l'avis de son père, l'adolescent célèbre devra trouver le juste chemin.
Dans cette opposition entre la force destructrice de son entourage et la bonté, au pire entaché d'un peu d'arrogance, du protagoniste réside la plus grand faiblesse du film. Véritable hymne à cette icône du rock'n'roll, le scénario la dessine en effet presque comme un saint, pudique, responsable, déterminé. L'auréole peu crédible est encore polie par le trait exagéré qui est appliqué au personnage du frère. Dignes d'une sitcom matinale, les sauts d'humeur de celui-ci et son désespoir de voir son petit frère réussir, alors que sa vie ne mène nulle part, sont fortement caricaturaux. Toutefois, les scènes d'affrontement entre lui et son frère ne constituent qu'une infime partie des passages obligés dont le scénario ne rate pas un seul. Dans ce joli album photo, ensoleillé par la lumière californienne, et décoré par les voitures, les vêtements et les coiffures de l'époque, l'existence de ce jeune prodige, fauché bien trop tôt, ne prend jamais vie, n'est jamais plus que la base d'un ton hautement mélodramatique.
L'enlisement dans le cliché, la prévisibilité lénifiante, rencontrent néanmoins un seul rayon d'éclaircissement en la personne de Lou Diamond Phillips. Grâce à son interprétation énergique et attachante, la médiocrité divertissante du film avance presque vers le stade du plaisir coupable. Au point de regretter amèrement que Phillips n'a plus trouvé de rôle aussi important par la suite, jusqu'à sombrer dans bon nombre de navets et téléfilms ces dernières années. Si ce n'était pour son jeu euphorique, et admettons-le, sa beauté étrange, cette production de Taylor Hackford, dont le Ray sortira bientôt, serait simplement risible.

Vu le 20 janvier 2005, en DVD, en VO
Revu le 20 juillet 2007, en DVD, en VO
Revu le 14 juillet 2009, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: