Saw

Saw
Titre original:Saw
Réalisateur:James Wan
Sortie:Cinéma
Durée:103 minutes
Date:16 mars 2005
Note:
Deux hommes se réveillent enchaînés au mur d'une salle de bains. Ils ignorent où ils sont et ne se connaissent pas. Ils savent juste que l'un doit absolument tuer l'autre, sinon dans moins de huit heures, ils seront exécutés tous les deux... Voici l'une des situations imagnées par un machiavélique maître criminel qui impose à ses victimes des choix auxquels personne ne souhaite jamais être confronté un jour. Un détective est chargé de l'enquête...
(Source Allociné)

Critique de Mulder

SAW est instantanément un classique de l’horreur annoncé car il se démarque par une intrigue machiavélique qui ravira les cinéphiles.

Je dois être parmi les premiers en France à avoir pu voir ce film dans une salle de cinéma et surtout en version uncut et en anglais.

En effet, dès le début du film, le réalisateur nous plonge dans l’action nous confrontant à la situation dramatique dans laquelle sont plongés les deux protagonistes principaux (Liegh Whannell et Cary Elwes). Dur réveil donc pour Adam, photographe, qui reprend conscience lorsqu'une voix l’interpelle. I Les lumières s’ouvrent puis Adam fait face à la réalité. Enchaîné, il partage la pièce, une chambre de bain délabrée, avec un autre prisonnier, le Dr. Lawrence Gordon, lui aussi enchaîné. Situé à l’opposé l’un de l’autre, le cadavre d’un homme qui s’est apparemment suicidé sépare les deux hommes. Petit à petit, les deux hommes tenteront de découvrir la raison de leur captivité et ils feront face au plan cruel de leur ravisseur, le tueur au casse-tête, qui leur a laissé certains objets afin de compliquer ce jeu abominable.

La structure progressive de SAW est donc le point fort du film. Lentement les cinéphiles seront appelés à découvrir les liens qui unissent Adam et le Dr. Lawrence Gordon alors qu’ils essaient de faire la lumière sur leur capture. Wan réussit à conserver des moments de tension une bonne partie du film évoquant à travers des images assez graphiques les crimes déjà commis par le tueur. Le volet consacré à Amanda est probablement le plus morbide du film. La formule de SAW n’est pas sans rappeler des films comme Seven ou par l’atmosphère sordide qu’on tente de créer. Wan ne parvient malheureusement pas à élever l’intensité dramatique aux niveaux de ce film.

Malgré le très maigre budget alloué au film, il faut reconnaître que les acteurs sont tous bons, les décors sont très convaincants et la cruauté du tueur est incroyable. Il y avait longtemps qu'un film ne m'avait pas autant captivé, tenu en haleine du début à la fin. Ce film est rempli d'émotions et de suspense du début à la fin. Il y a des bouts très durs sur les émotions, mais qui rendent le film réellement intéressant et passionnant. Ce n'est pourtant pas qu'un simple film d'horreur mais plutôt un thriller qui emprunte beaucoup aux giallos italiens( par exemple la poupée sur le tricycle est carrément emprunté de Les Frissons de l'angoisse de Dario Argento....). Saw peut être vu comme un long métrage qui traite de la folie humaine car l’histoire narre les faits d’un psychopathe fou qui ne tue pas de ses mains mais qui crée plutôt des situations réelles affreuses où les humains sont amenés à se tuer entre eux, et lui regarde et s’amuse à créer la terreur…

Le scénario, écrit par Leigh Whannell, se perd pourtant un peu à un certain moment dans des invraisemblances qui vont venir saboter la tension que Wan était parvenu à construire par des images fortes et troublantes. SAW n’est pourtant pas dénué d’intérêt et offre des moments particulièrement éprouvants.

Pour les mordus comme moi d'originalité et de psychose, courez voir ce film en mars. Je n'arrive pas à concevoir qu'il ne sera classé que 13 ans et +, il y a certaines scènes tortueuses à voir qui mériteraient 18 ans haut la main. Le concept du film pourra faire penser pour certains à un mélange de l'Expérience et Se7en. Il est presque impossible de concevoir que des idées aussi psychotiques peuvent être mises à l'écran aussi efficacement. Le cinéphile sera surpris pas une fin excellente et inattendue qui à elle seule rend instantanément culte ce petit film américain indépendant Il s'agit donc selon moi tout simplement du meilleur film de suspense original n'ayant jamais été diffusé depuis la disparition d'Alfred Hitchcock. Une histoire qui s'enchaîne aussi bien, en combinant logique et morbide et dissimulant les reversements les plus inattendus est denrée rare.

Espérons que le réalisateur James Wan qui a gagné toute mon attention nous fera une suite encore plus forte et qu'il saura gardé mon estime de féru de cinéma

Vu le 13 janvier en avant première

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Il y a une forte impression de déjà vu dans ce film effectivement flippant, mais qui ressemble trop à un pastiche de Seven, l'effet novateur et la beauté plastique en moins. Dans cette histoire d'emblée bien morcelée, chaque pièce rappelle d'une façon distincte l'oeuvre de David Fincher, qui avait justement marqué le genre presque dix ans de cela. La démarche des créateurs de ce festin de l'épouvante n'est cependant pas marqué par la révérence, mais par un souci de récupération économique des ingrédients. Le résultat peut s'avérer alors soit ingénieux (la course poursuite finale est aussi improbable que joyeusement bluffante grâce aux prouesses du montage), soit un peu anémique (les décors tout droit sortis d'un sitcom).
Si le film réussit de nous fasciner par un scénario raisonnablement tendu, en dépit du retournement final, désormais obligatoire, qui dévoile un méchant entièrement insoupçonné, et une mise en scène adroite, la déception est tout de même considérable du côté de l'interprétation. Entre un Danny Glover en flic cabotinant et un Cary Elwes en médecin et père de famille fade, notre préférence va encore à Leigh Whannell, le co-scénariste, qui donne un peu de profondeur surprenante à un rôle finalement passif.
Bien qu'il ne dispose pas de suffisamment d'ingéniosité pour se placer comme une oeuvre unique dans son genre, ce film d'horreur ne manque pas de nous faire réellement peur. Une capacité utile pour nous faire négliger le nombre important de liens avec Seven, le maître incontesté dans la discipline des tueurs en série perfidement joueurs.

Vu le 29 mars 2005, au Gaumont Grand Ecran Italie, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu: