Fantôme de l'Opéra (Le)

Fantôme de l'Opéra (Le)
Titre original:Fantôme de l'Opéra (Le)
Réalisateur:Joel Schumacher
Sortie:Cinéma
Durée:141 minutes
Date:12 janvier 2005
Note:
Au XIXe siècle, dans les fastes du Palais Garnier, l'Opéra de Paris, Christine, soprano vedette, est au sommet de sa gloire. Son succès est dû à sa voix d'or et aux mystérieux conseils qu'elle reçoit d'un "Ange", un fantôme qui vit dans les souterrains du bâtiment. L'homme, un génie musical défiguré qui vit reclus et hante l'opéra, aime la jeune fille d'un amour absolu et exclusif. Lorsque Raoul entre dans la vie de Christine, le Fantôme ne le supporte pas ...
(Source Allociné)

Critique de Mulder

Déjà adaptée à de multiples reprises au cinéma et à la télévision, l'histoire devint entre les mains expertes du producteur-compositeur Andrew Lloyd Webber (Cats, Evita...) une comédie musicale extrêmement populaire : montée à Londres en 1986, emmenée par son créateur à Broadway en 1988, jouée dans 29 pays, elle a été vue depuis ses débuts par près de 80 millions de personnes, et détient le record de vente d'albums pour une comédie musicale.

J'avais donc lu le roman de Gaston Leroux dans mon enfance, mais je ne m'étais jamais intéressé au musical d'Andrew Lloyd Webber. J'ai été happé par la somptuosité des décors, des costumes et de la musique. Ce fut une expérience au-delà de tout ce que j'avais pu attendre. Schumacher montre qu’il est capable de réaliser de grands films contrairement à ses adaptations ratées de Batman. Oubliez donc tous les commentaires négatifs que vous allez lire: la plupart des critiques détestent Webber qu'ils trouvent trop mélodramatique. Mais un mélodrame somptueux est dix fois plus attirant qu'un obscur film d'auteur auquel personne ne comprend rien. Le fantôme de l’opéra vient nous toucher au plus profond de nous-mêmes avec ses mélodies envoûtantes, son romantisme teinté de désespoir et sa splendeur visuelle inégalable. Le scénario est certes mince mais nous sommes envoutées par ce magnifique film. Ce film est peut-être davantage une transposition du musical sur grand écran qu'un véritable film.

Dans ce film, les acteurs chantent à merveille, mais c'est Emmy Rossum (Christine) qui vole la vedette au fantôme. J’avais remarqué le potentiel de cette actrice dans Le Jour d’après (film malheureusement d’actualité) mais là, elle montre qu’elle est l’actrice à suivre absolument. Ce film, tout comme elle, est une splendeur. La musique y est omniprésente et m'a transporté, tout comme les images baroques et romantiques. La réalistion est classique, pas trop tape à l’oeil et très respectueuse de la pièce. Cependant, rien ne m'a paru aussi enthousiasmant que la performance des comédiens. Gerard Butler est un extraordinaire Fantôme: dangereux, sensuel, blessé, fascinant. On comprend pourquoi cette Christine a l'air, au départ du film de le préférer à Raoul. Sa voix est plus celle d'un rocker que d'un chanteur d'opéra, ce qui ajoute au charme en le distinguant des voix classiques. Bref, des décors aux costumes d'époques en passant par le choix des acteurs et la mise en scène, l'ensemble est riche, varié.

Pour celles et ceux qui ont vu la comédie musicale originale, vous serez étonnez par la fidélité du film à son précédent théâtral. Les décors sont plus qu'impressionnants, les costumes sont absolument magnifiques, la musique est merveilleuse. C'est donc un film très intéressant pour ceux qui ont vu la comédie musicale originale et à voir pour tous les autres qui ont apprécié Moulin Rouge. Les acteur nous transporte dans un tourbillon d'émotion sans fin. L'amour avec un grand A est omniprésent tout au long du film et lié à la mort (perte du père de Christine qui en fera une orpheline…)

Un merveilleux et émouvant moment de cinéma à voir et à revoir et uniquement en vo

Vu le lundi 11 janvier 2005 à la séance de 19h30 salle 08 au Gaumont de Disney Village

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Les décors sont magnifiques, les costumes sublimes, la photo est très belle, le son exceptionnel, et pourtant, toutes ces qualités ne suffisent pas pour récupérer la lourdeur de la mise en scène et le montage déroutant. La déroute de l'agencement de ces pièces confectionnées avec le plus grand soin nous laisse presque rêver d'un film réellement beau et rythmé qui rendrait à la fois justice à la musique d'Andrew Lloyd Webber et à l'accomplissement des professions pré-citées. Il se pose alors, en des termes moins graves, le même problème que lors de l'adaptation d'Evita par Alan Parker. Tandis que le montage en parfaite opposition au flux de la musique de ce dernier nous horripile encore ce jour, le choix des plans et des coupes dans le film de Schumacher est simplement pesant et sans inspiration. Même la décision d'emprunter la voie survoltée de Baz Luhrmann dans Moulin Rouge, justifiable en vue du caractère profondément romantique de l'histoire d'origine, aurait été préférable à cette approche révérencieuse et artificielle. L'indigestion guette alors à chaque instant. Par contre, elle n'est pas due à une esthétique débordante, mais plutôt à une surcharge de moyens assenée par un marteau de mise en scène.
Enfin, les décisions de distribution ne sont point plus heureuses, puisqu'aucun des personnages ne prend réellement vie sous les traits des actrices et acteurs auxquels ils sont fiés. Cela va de l'exécrable Minnie Driver (bien au delà de son rôle antipathique) jusqu'à l'acceptable Ciaran Hinds.
L'adaptation fidèle d'une comédie musicale d'Andrew Lloyd Webber reste à faire, même si l'on souhaitait presque, après les nombreux demi-échecs, qu'il n'y en aurait tout simplement plus.

Vu le 21 janvier 2005, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 14, en VO

Note de Tootpadu: