
Titre original: | Caterina va en ville |
Réalisateur: | Paolo Virzi |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 104 minutes |
Date: | 24 novembre 2004 |
Note: | |
Lorsque son père, un enseignant idéaliste, est muté d'une petite ville de province à Rome, la vie de la jeune Caterina change de fond en comble. D'abord exclue dans sa nouvelle classe, elle se lie ensuite d'amitié avec Margherita, une fille indépendante et révoltée. Mais cette relation ne semble pas correspondre à Caterina, qui essaie alors le camp adverse, celui de Daniela, issue de la classe dirigeante, branchée et superficiellement hédoniste. Alors que Caterina trouve petit à petit ses repères et son identité, son père est de plus en plus exaspéré par le comportement de ses idoles d'antant et par son incapacité de percer dans le monde intellectuel de la capitale.
Critique de Tootpadu
Les époques se suivent et se ressemblent. Certains pays, à travers le reflet que rejette leur production cinématographique, se trouvent en effet confronté aux mêmes enjeux et aux mêmes confrontations sociaux. Ce processus d'affranchissement d'une jeune fille de son état d'esprit campagnard et enfantin, tel qu'il est exposé dans ce film, aurait pu être traité avec des données semblables à une époque différente, sans que le résultat en soit considérablement altéré. Il persiste en effet dans la culture italienne un antagonisme fertile entre l'argent et le pouvoir d'un côté, et l'intelligentsia entichée de valeurs communistes de l'autre. Tout au moins est-ce ce qui veut nous faire croire le film. Car derrière cette opposition pittoresque se cache évidemment une entente respectueuse, au détriment des gens sans influence. Sa prise de position sociale et morale donne au film un côté agréablement rétro, en référence à la grande époque du cinéma engagé politiquement des années 1960/70, et il ne manque pas de lucidité dans son constat amer, emballé dans le papier réconciliant de la comédie, d'une perte ou au moins d'un nivellement des valeurs.
Loin d'être barbant, le point de vue du réalisateur, qui s'identifie visiblement avec plus d'aisance au père '68ard qu'à la première génération du nouveau millénaire, séduit par son euphorie et son exubérance. Enfilant à une vitesse soutenue les retournements de veste de la jeune Caterina, qui n'a alors pas le temps de se rendre compte qu'elle n'est qu'un faire-valoir pour les autres, il perpétue la tradition italienne de la comédie loufoque, toujours assez sage pour ne pas sombrer dans l'hystérie. Mais dans cette galérie ininterrompue de clichés plus ou moins efficaces, il transparaît une sagesse et une implication par rapport au sort et à la sottise de l'humanité qui débouchent sur une alliance très appréciable de l'humour et de l'intelligence.
Vu le 9 décembre 2004, à l'UGC Forum Orient Express, Salle 3, en VO
Note de Tootpadu: