Neuvième porte (La)

Neuvième porte (La)
Titre original:Neuvième porte (La)
Réalisateur:Roman Polanski
Sortie:Cinéma
Durée:128 minutes
Date:25 août 1999
Note:
Dean Corso est un chercheur de livres anciens rares sans scrupule. Lorsqu'un des ses clients, l'éminent bibliophile Boris Balkan, l'engage pour enquêter sur l'authenticité d'un ouvrage qu'il a récemment acquis, Corso n'hésite guère en vue du honoraire qui lui est proposé. Il s'agit d'un des trois derniers exemplaires du manuel d'invocation satanique, Les Neuf Portes du Royaume des Ombres, écrit en 1666. Corso est envoyé auprès des possesseurs des deux autres livres, en Espagne et en France, pour les comparer avec celui de Balkan. Une mission qui s'avère bien plus dangereuse et mystérieuse qu'il ne le pensait.

Critique de Mulder

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Critique de Tootpadu

La vague des films d'anticipation satanique est heureusement derrière nous depuis longtemps. On pourrait même considérer la sortie d'au moins une dizaine de films semblables, ayant comme sujet la peur de la fin du monde à l'approche du nouveau millénaire, comme un phénomène social et historique. Pour la plupart, ces films ne méritaient pas de survivre le passage à l'an 2000, mais il y a eu quelques rares exceptions, comme ce thriller très inégal d'un Roman Polanski juste avant le sacre du Pianiste.
Les deux premiers actes de La Neuvième porte sont ainsi tout à fait somptueux. Un tel soin est apporté à la photographie du génial Darius Khondji, à la musique du bien trop rare Wojciech Kilar et aux décors de Dean Tavoularis, que l'intrigue à fort caractère littéraire passe presque au second plan. On y assiste néanmoins à une symbiose agréablement stimulante entre le contenu intellectuel, la forme luxueuse et des attraits charnels (Johnny Depp ou Lena Olin, selon les goûts) indéniables. Jusqu'à un certain point, le film constitue un plaisir intellectuel et visuel comme peu de productions commerciales prennent la peine et le temps de l'être.
Ce point crucial est atteint environ une demi-heure avant la fin, lorsqu'il faut résoudre l'intrigue plutôt astucieuse d'une façon ou d'une autre. Le désenchantement est alors brutal, au point de devenir écoeurant. La construction scénaristique qui savait si bien entretenir le doute jusque là, se désintègre devant nos yeux, en tirant maladroitement les ficelles les plus voyantes. La poursuite vaguement inspirée de La Mort aux trousses de Hitchcock, la réunion occulte qui rappelle celle dans Eyes Wide Shut de Kubrick, et le dénouement d'une débilité pénible, participent activement à laisser un arrière-goût infect plutôt regrettable. Même l'aspect visuel s'en ressent clairement, puisque les compositions magnifiques du début cèdent abruptement leur place à une invasion d'effets spéciaux particulièrement laids.
C'est donc le jour et la nuit entre une première longue partie excellente, et une conclusion d'une ineptie presque risible.

Revu le 28 août 2007, en DVD, en VO
Revu le 3 février 2009, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: