Signes particuliers : néant

Signes particuliers : néant
Titre original:Signes particuliers : néant
Réalisateur:John Gilling
Sortie:Cinéma
Durée:97 minutes
Date:01 avril 1959
Note:
Le comptable d'apparence modeste Sam Carter dérobe le précieux diamant Tyranha Bleu. Alors qu'il s'est enfui à l'étranger, le détective texan Milo March se met à ses trousses, mandaté par la police américaine. De Lisbonne à Paris, en passant par Madrid, Carter garde toujours un pas d'avance sur les autres prétendants au diamant, parmi lesquels figurent également la belle Trudie Hall et le ténébreux Martin Lomer.

Critique de Tootpadu

L'élément qui démarque ce polar britannique est l'humour ironique avec lequel l'histoire progresse à partir d'un certain moment. L'intrigue en elle-même n'a rien d'exceptionnel, en dépit de son dosage adéquat de courses poursuites et d'affrontements musclés. Elle devient carrément anecdotique vers la fin, lorsque tous les adversaires se retrouvent dans le train pour Londres. Cependant, l'interaction entre les personnages et leurs maladresses respectives constituent une source de divertissement fort appréciable.
Le ton est ainsi donné dès le début, avec cette logeuse ignoble qui nous emmène jusqu'à la chambre de Carter, un méchant au contraire plutôt fade. La relation entre le détective et sa concurrente hautement séduisante prend par la suite le relais de ces clins d'oeil très sympathiques. Le sérieux de l'affaire en souffre, certes, mais le plaisir de voir une fiction menée avec autant de recul n'en est qu'accru. Et même le comparse espagnol, le chauffeur de taxi Ernesto, qui correspond à tous les clichés latins, dispose d'un tel charme désarmant, qu'on est prêt à lui pardonner toutes ses pitreries.
Enfin, John Gilling mène son film une fois de plus avec l'élégance qu'on lui connaît. Sa mise en scène sans formalités encombrantes et la bande originale enlevée de Richard Rodney Bennett apportent par conséquent une fluidité très plaisante à ce film de genre respectable d'une époque révolue.

Vu le 9 mars 2007, à la Cinémathèque Française, Salle Georges Franju, en VO

Note de Tootpadu: