Bridget Jones : l'âge de raison

Bridget Jones : l'âge de raison
Titre original:Bridget Jones : l'âge de raison
Réalisateur:Beeban Kidron
Sortie:Cinéma
Durée:107 minutes
Date:08 décembre 2004
Note:
Bridget Jones a enfin trouvé l'amour. Elle vit une passion idéale avec le séduisant Mark Darcy. Pourtant, l'apparente dévotion de celui-ci ne suffit pas à calmer les angoisses chroniques de la jeune femme. D'abord, il y a Rebecca, cette bombe abominablement jeune et horriblement séduisante, qui rôde. Et puis, il y a également l'ancien patron de Bridget, Daniel, toujours aussi honteusement irrésistible. Ajoutez à cela sa carrière de journaliste à mener aux quatre coins du globe sans oublier les conseils douteux de ses proches et vous avez une idée de l'ampleur de la catastrophe qui s'annonce. Pour sauver le bonheur qu'elle n'a même pas encore réussi à se construire, Bridget va devoir affronter le monde entier... en commençant par elle-même !
(Source Allociné)

Critique de Mulder

"Trying to be misunderstood Just a product of my childhood And still I find myself outside You can´t say I haven´t tried Perhaps I tried too hard" Robbie Williams - Misunderstood

Nous étions tombés amoureux de Bridget Jones car elle nous ressemblait. Elle avait une faiblesse pour l’alcool et les cigarettes, un sens de la mode mal orienté, elle n'était jamais tirée à quatre épingles, n'était pas trop populaire et, célèbre, n'était pas trop mince. En gros, elle était mal dans sa peau et à 30 ans venues encore célibataire. Le premier film certes pas une merveille était assez sympathique. Pourtant, la déception va être assez énorme car le réalisateur Beeban Kidron, manque réellement d'ambition. Le film commence par un clin d’œil à James Bond (L’espion qui m’aimait) dans lequel Bridget fait un saut en parachute et atterrit dans un enclos de porcs. Le film continuera sans pratiquement aucune ingéniosité.

Pour répondre à une demande de ses fans, Bridget Jones est de retour, et cette fois elle est poussée au « bord de la raison » qui doit se trouver quelque part près du tropique du Cancer. Le scénario sera donc pendant plus d’une heure et demie une succession de scénettes sans gros intérêts où seul le personnage campé par Hugh Grant permet de nous faire rire.

Bridget causera donc bien des soucis à son futur mari, un homme parfaitement bien dans son métier et dans sa peau, en lui passant des appels téléphoniques obsédants, en s'embarquant sur des tests de grossesse à la maison de grossesse, voir encore en lui causant des soucis en Allemagne (elle n’est pas une skieuse experte). L’apothéose sera son arrestation en thaïlande pour trafic de drogue. Le film montre son manque d’intelligence et surtout ses limites en mettant uniquement Bridget dans des situations différentes.

Cette suite paresseuse correspond à six semaines de la vie de Bridget. Maintenant, après moins de deux mois, Bridget est blessé quand Darcy lui dit devant ces parents qu’il n'a aucun plan pour l'épouser. Ce film tourne autour uniquement autour de ses insécurités liées à son travail et ses querelles sans fin avec Darcy. En dépit de ces faux pas, Darcy continue à se mettre en gage sans réserve pour Bridget. Cette image de perpétuelle adoration est fadement retranscrite dans "le bord de la raison". Seules les impulsions obscènes du film, dont beaucoup sont dues au personnage de Hugh Grant, nous permettent de rire réellement.

Ce film n’est certes pas réussi mais retranscrit fidèlement l'écriture des deux livres de Helen Fielding. Les films ont au moins un avantage considérable par rapport à l’œuvre de Fielding. Ils ont Renee Zellweger. Elle reprend le rôle de la petite anglaise nunuche mal dans sa peau et pas très intelligente (l’anglaise typique occupant les postes de secrétaires bilingues). Le masochisme qu'elle apporte à son rôle est fascinant. C’est dans la scène se passant dans la prison en thaïlande, que Zellweger est la plus inventive et vivante. Elle se plaint ainsi au sujet de la façon dont son petit ami la maltraite, inspirant ses amies thaïes à faire la même chose. Les prisonnières raconteront alors leur histoire horrible d'abus domestique et le fait qu’elles ont été prostituées par leurs conjoints.

Enfin, ce film est aussi encroûté avec des chansons guères enrichissantes (mis à part le morceau de Robbie Williams) pour expliquer les pensées les plus profondes de l 'héroïne.

A voir que dans sa version originale et en étant très indulgent. Ce qui m’énerve le plus est que la meilleure comédie anglaise de l’année Shaun of the dead est encore inédite en France.

Vu le 06 décembre à la séance de 19h45 salle 01 au Gaumont de Disney Village

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Avec cette première suite au film original, d'ailleurs encore assez plaisant, le personnage de Bridget Jones s'engouffre dans l'univers stérile des thèmes répétitifs et du statu quo immuable. Comme tant d'êtres fictifs avant elle, cette trentenaire nombriliste moisira dans son petit coin à elle, avec la suite de ses aventures anodines toute tracée. Il n'y a en effet aucun mérite à prédire que, dans le prochain Bridget Jones, elle se mariera avec son Mark adulé et que dans le quatrième, elle attendra enfin un enfant, qu'elle élevera pour être aussi complexé qu'elle au cours du cinquième. La progression réelle, celle qui sort du canon de l'existence prévisible et conventionnelle, n'a pas sa place dans son univers, ce qui compte pour beaucoup dans la vacuité de cette suite inutile.
On ne peut en effet que désapprouver avec véhémence son constat à la fin de l'année et du film, qui stipule qu'elle aurait fait d'énormes progrès. Désolé Bridget, mais tu es toujours la même, malgré tes vacances de carte postale et ton séjour en prison, à des années lumières de la réalité. Et comment pourrait-il en être autrement, puisque ton seul attrait, au moins pour une certaine tranche du public, est ta capacité de t'apitoyer sur toi-même et nous sur toi et sur nous-mêmes ? Ainsi, tous les éléments de l'histoire ne sont qu'un resucé du premier film, ou, pire encore, une repétition interminable à l'intérieur même de celui-ci. Cette impression de simplicité paresseuse se retrouve et dans les interprétations, et dans la mise en scène sans inspiration.
Le seul point positif s'avère être le plus grand défaut de fabrication du film. En effet, le choix musical est d'une facilité déconcertante, tellement chaque séquence est accompagnée d'un tube sans aucun rapport avec ce qui se passe à l'écran. Néanmoins, ces quelques thèmes musicaux nous permettent de nous évader de la médiocrité du film, et rêver d'une comédie romantique ingénieuse et sentimentale, deux fronts sur lesquels cette Bridget-ci pèche sans espoir de salut.

Vu le 21 décembre 2004, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 14, en VO

Note de Tootpadu: