Grand rôle (Le)

Titre original:	Grand rôle (Le)
Réalisateur:	Steve Suissa
Sortie:	Cinéma
Durée:	90 minutes
Date:	13 octobre 2004
Note:

Maurice Kurtz et sa bande de copains sont des acteurs peu sollicités qui rêvent tous du coup de chance pour décrocher le grand rôle. Lorsque le réalisateur Rudolph Grichenberg arrive à Paris pour tourner un "Marchand de Venise" en yiddish, Maurice et ses amis se démènent pour être pris à l'audition. Mais tout près d'obtenir le rôle principal, Maurice apprend que sa femme Perla est gravement malade. Pour lui rendre l'agonie plus supportable, il prétend auprès d'elle que Grichenberg l'a pris, même s'il a été dévancé de peu d'une vedette disponible au dernier moment.

Critique de Tootpadu

Même si la bande-annonce de cette comédie sympathique nous révèle, une fois n'est pas coutume, tous les enjeux de l'intrigue, on pouvait tout de même espérer d'avoir au final un film agréablement sentimental et loufoque. Malheureusement, la mise en scène quelconque et le scénario pas assez courageux dans ses choix réduisent ce deuxième film de Steve Suissa (après L'Envol au cadre juif déjà aussi marqué) à une gentillesse presque fade. En dehors d'une structure qui s'éparpille trop dans des séquences sans originalité, c'est le manque de profondeur qui déçoit le plus. L'idée d'origine est bonne, et certains détails contiennent un charme potentiel, mais l'exécution laisse trop à désirer si l'on ne veut pas se contenter d'une énième histoire entre potes ni insupportable, ni mémorable.
L'emploi d'une distribution pourtant douée va de pair avec les insuffisances derrière la caméra. Seul Peter Coyote dans un rôle visiblement inspiré par Steven Spielberg tire à peu près son épingle du jeu, avec la réplique la plus amusante, quoique un peu forcée et la seule scène presque émouvante du film. Quant aux autres, ils se perdent dans des personnages mal définis, qui font au mieux figure de stéréotype légèrement amélioré. Que ce soit le personnage principal féminin, réduit à quelques larmes, ou la bande de copains, interchangeables dans leurs petites névroses quotidiennes avec n'importe quel autre groupe dans un film semblabe, rien ne surprend ou amuse ici outre mesure.
Pas mauvais, mais bien en dessous de ce que cette histoire de dévotion par amour aurait pu être, ce petit film sympathique sans envergure sera sans doute vite oublié - ce qui est tout de même un peu dommage en vue du talent associé (Freiss, Béjo, Abelanski, Berléand, Rufus, Guérin-Tillié et Olivier Sitruk)!

Vu le 25 octobre 2004, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 15

Note de Tootpadu: