Vipère au poing

Vipère au poing
Titre original:Vipère au poing
Réalisateur:Philippe De Broca
Sortie:Cinéma
Durée:100 minutes
Date:06 octobre 2004
Note:
Le jeune Jean et son frère aîné vivent avec leur grand-mère au château familial, dans la France des années 1920. Leur parents se sont exilés en Indochine et ne reviennent qu'à la mort de la vieille dame. Alors que le père, issue d'une famille solidement ancrée dans la campagne, passe ses jours oisifs à nommer des mouches, la mère, Paule, effraie Jean et son frère par sa rigueur et sa méchanceté, empreinte d'un fanatisme religieux. Très vite, le jeune homme ne voit plus qu'un but à sa vie : se venger de sa mère, surnommée "Folcoche", pour l'enfance heureuse qu'elle lui a volée par sa sévérité.

Critique de Tootpadu

Ah, le cinéma de qualité à la française a certainement de beaux jours devant lui, s'il faut en juger à partir de ce drame parfaitement gentil et inoffensif. Un peu comme un Choristes en mode mineur, il nous raconte une histoire d'enfants adorables mêmes dans leur méchanceté qui borde au matricide, le tout sur un fond campagnard et d'époque des plus pittoresques. Bons sentiments, bonnes blagues charmantes et bonne technique se donnent alors rendez-vous pour une rencontre qui ne fâche jamais, qui n'a aucune fausse note, pire, qui se laisse regarder sans qu'elle nous arrache un autre sentiment que l'ennui bienveillant. Décidément, cette adaptation d'un roman célèbre plaira sans aucun doute au plus grand nombre, tellement elle brosse son répertoire émotionnel dans le sens du poil. Par contre, pour celles et ceux qui cherchent autre chose dans les salles obscures qu'un produit formaté à l'image près, ils seront forcément déçus par l'aspect consensuel du film.
Véritable évasion cinématographique, cette nouvelle oeuvre d'un des réalisateurs populaires français d'une autre époque réussit néanmoins bien plus à nous transporter que son film précédent, l'aventure exotique navrante Amazone. Il faut en effet admettre qu'il s'est entouré de comédiens et de techniciens habiles qui nous préparent ce récit convenu d'une enfance autrement plus chahutée. A commencer par Catherine Frot qui joue la mère-mégère avec suffisamment de grandiloquence pour être divertissante. Ce rôle reste certes en dessous de l'autre (La Dilettante) qui définissait bien plus sa carrière et son jeu, mais il confirme malgré tout son talent appréciable. Quant à Jacques Villeret, il reste fidèle à lui-même, c'est-à-dire cantonné dans des emplois gentiment franchouillards. Citons enfin l'usage finalement assez réussi de la voix-off, énoncée par un Denis Podalydès tout en douceur.

Vu le 18 octobre 2004, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 9

Note de Tootpadu: