Mécano de la Général (Le)

Mécano de la Général (Le)
Titre original:Mécano de la Général (Le)
Réalisateur:Buster Keaton, Clyde Bruckman
Sortie:Cinéma
Durée:80 minutes
Date:00 1927
Note:
Johnny Gray n'a que deux amours dans sa vie, sa locomotive, la "Général", et sa future épouse, Annabelle. C'est pour impressionner cette dernière qu'il veut intégrer l'armée du Sud pendant la guerre de sécession. Mais il n'y a rien à faire, le récruteur ne veut pas l'accepter, jugeant qu'il est plus utile en conduisant sa locomotive. Couvert de honte, Johnny est rejeté par Annabelle qui ne lui adressera la parole que le jour où il portera un uniforme. Le temps passe, mais lorsque la guerre s'approche de la ville de Johnny, celui-ci pourra enfin prouver son courage à sa bien-aimée, serait-ce de façon peu conventionnelle et presque malgré lui ...

Critique de Tootpadu

Saluons tout d'abord l'initiative de MK2 de ressortir ce chef-d'oeuvre dans des conditions quasiment parfaites, alors que l'investissement ne sera pas forcément rentabilisé, vue la prolifération de copies bien moins soignées de l'oeuvre (la sortie du même film au mois de février de cette même année, par exemple). Le nouvel accompagnement musical de Joe Hisaishi peut certes être discuté, mais à notre avis, il ne dénature pas trop le probable ton initial, et de toute façon, il est immédiatement mis dans l'ombre par la restauration excellente de l'image. Après Métropolis au printemps, voici donc la nouvelle grosse ressortie à ne manquer sous aucun prétexte !
S'il ne fallait choisir parmi tous les talents de Buster Keaton qu'un seul, ce serait vraisemblablement son inventivité qui l'emporterait. Pas une minute passe, sans qu'il n'y ait un gag génial ou une idée tellement pertinente qu'après réflexion elle paraît comme la seule solution possible. Pratiquement le fondateur du burlesque de qualité, Keaton se réinvente continuellement et offre par la même occasion à son film des revirements qui n'ont rien perdu de leur superbe en bientôt 80 ans ! D'un humour sans prix, l'histoire assume complètement son rôle de modèle vivant et en pleine santé qui déclasse en une seule blague la quasi-totalité de la production contemporaine.
Quel personnage, ce Johnny Gray avec son courage très maladroit et ses aspirations légitimes, mais exprimées de façon à le rendre à la fois ridicule et prétentieux ! Cette richesse de caractère se développe tout au long du film, de péripétie en péripétie, jusqu'à la fin qui ne le verra pourtant pas venir au bout des contrariétés. Son côté enfantin pourrait le rapprocher de Charlot, si ce n'était pour le célèbre visage immobile et une maturité qui manque parfois à Chaplin.

Vu le 24 septembre 2004, au MK2 Hautefeuille, Salle 1

Note de Tootpadu: