Pédale dure

Pédale dure
Titre original:Pédale dure
Réalisateur:Gabriel Aghion
Sortie:Cinéma
Durée:88 minutes
Date:20 octobre 2004
Note:
Loïc et Seb forment un couple de notables installés dans le Marais. Seb est le patron de la boîte de nuit la plus chic et la plus folle du quartier. Loïc va réaliser son rêve : transmettre tout ce qu'il a dans la tête, tout ce qu'il a dans le coeur. Il va être père. C'est lui qui a donné son sperme. Fécondation in vitro. Leur complice Marie Hagutte leur a fait ce cadeau. Le plus beau des cadeaux qu'on puisse faire à deux homos : un bébé ! Elle est enceinte de trois mois... Sauf que l'amour remet tout en cause. Marie tombe amoureuse de Charles, un merveilleux inconnu ; un hétéro en tous cas. Et d'ailleurs, il vient dîner demain... Que faire ? Rendre hommage à l'amour et honorer la femme de leur vie ? Ou bien tout faire pour écarter cet homme qui représente le départ de Marie, la perte de leur équilibre à trois et peut-être aussi la perte de l'enfant ?
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Pauvres homos, d'être autant maltraités dans le cinéma grand public ! Après l'absence, le déni, la bête de foire, la perversion, et un très bref instant de libération, voici l'ennui qui frappe la représentation de l'homosexualité au cinéma. Comme si cette forme de vie avait tout à coup perdu son intérêt, comme si la différence n'avait plus de piquant puisqu'elle est plus ou moins entrée dans les moeurs. Les homos qui peuplent alors les comédies françaises gaies de cette année - au nombre de deux pour l'instant - se complaisent dans leurs clichés et ne transmettent plus la sincérité du combat social de reconnaissance qui était le leur auparavant. Certes, Gabriel Aghion, un des rares qui rèste fidèle à une thématique gaie, souhaite rendre compte de l'évolution des enjeux pour les couples de même sexe, mais tout le cirque autour de la mère porteuse paraît artificiel et imposé.
Dans pratiquement tous les points très proche de People - Jet Set 2 (l'intrigue insipide, les personnages superficiels, la volonté maladive de paraître branché et d'accomplir tout le contraire, et, seul aspect positif, quelques moments festifs), cette comédie consternante permet au moins à Jacques Dutronc de briller dans un rôle agréablement décalé par rapport à l'hystérie fade du reste de cette famille pas aussi moderne qu'elle se voudrait. Son Charles est en effet le seul à prendre l'agitation inutile du spectacle au second degré, de privilégier la patience et la retenue ironique à l'exagération égocentrique qui accable tous les stéréotypes homos du film. Si seulement tout le film avait adopté ce même état d'esprit, il aurait pu être regardable ...

Vu le 2 novembre 2004, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 4

Note de Tootpadu: