Man on fire

Man on fire
Titre original:Man on fire
Réalisateur:Tony Scott
Sortie:Cinéma
Durée:146 minutes
Date:13 octobre 2004
Note:
Le Mexique est en proie à une vague d'enlèvements sans précédent. Face au danger, certaines familles aisées engagent des gardes du corps pour assurer la protection rapprochée de leurs enfants.C'est dans ce contexte lourd de menaces que débarque à Mexico l'ancien agent de la CIA John Creasy. Appelé par son vieil ami Rayburn, ce dernier se voit proposer un job inattendu : bodyguard de la petite Pita Ramos, fille de l'industriel Samuel Ramos. La fillette, précoce, pleine de curiosité et de vitalité, insupporte John par ses questions personnelles. Pourtant, au fil des jours, Pita parvient à percer ses défenses. Après bien des années, celui-ci retrouve le goût de vivre. C'est alors que Pita est kidnappée. Bien que grièvement blessé, Creasy se lance à la poursuite des ravisseurs. Inflexible, il remonte la piste, se jurant de retrouver sa protégée.
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Tony Scott n'a jamais été un réalisateur qui affectionne les moyens d'expression subtils du Septième Art. Pire encore que son frère Ridley, il n'hésite pas à maltraiter la caméra, le montage et, en dernier ressort, le spectateur dès qu'il peut, peu importe le sujet qu'il est censé traiter. Cette démarche de bucheron peut s'avérer gagnante si le scénario s'y prête, comme dans le cas de la surveillance rapprochée dans Ennemi d'Etat, ou les confins du sous-marins, bien plus sobres, de USS Alabama. Mais dans toute circonstance différente, le résultat est simplement affligeant. Ainsi, on assiste avec ce nouvel opus de la démesure à une conjugaison indigeste de deux échecs cuisants dans la carrière en dents de scie de Tony Scott. A la longueur inutile et fade de Spy Game s'ajoute un scénario débile à la Fan.
Parlons-en, du scénario, justement : si le parcours du réalisateur est déjà très inégal, la filmographie du scénariste, Brian Helgeland, ne connaît carrément pas de médiocrité, avec chacun de ses scripts soit un chef-d'oeuvre (L.A. Confidential, Mystic River), soit un désastre répugnant (Le Purificateur). Les espoirs qu'on avait cultivés à l'apparition de son nom au générique se sont malheureusement trop vite estompés. Le cynisme qui prenait déjà une place importante dans une oeuvre ultérieure semblable (Payback) fait encore surface ici, pour le plus mauvais effet. Et ce que l'on perd de logique dans le déroulement de l'intrigue, on le regagne en répliques involontairement comiques - la dernière apparition de Christopher Walken en est symptomatique -, tellement elles sont mauvaises.
Avec une réalisation tape-à-l'oeil (pensez à prendre un dafalgan pour après, ou gardez vos lunettes de soleil - bien mal-à-propos en ces temps pluvieux - afin de protéger vos yeux de l'assaut interminable d'images sautillantes et de sous-titres agressifs), et un scénario condescendant et mal écrit, que reste-t-il à sauver dans ce fiasco bruyant ? Pas grand-chose, hélas. La distribution de renom est sacrifiée dans des rôles sans profondeur, en première ligne évidemment la vedette, Denzel Washington, qui joue une fois de plus un dur au fond meurtri, sauf que cette fois-ci on n'y sent aucune conviction.

Vu le 14 octobre 2004, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 21, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Man on fire marque les retrouvailles de Tony Scott et Denzel Washington qui avaient déjà collaboré en 1995 sur USS Alabama. Ce film est un grand cru dans la filmographie de Tony Scott. Ce film est ainsi adapté du roman L'Homme de feu d'A. J. Quinnell. A.J. Quinnell est le nom de plume d'un écrivain dont l'identité n'a jamais été révélée. Son héros, l'agent de la CIA John Creasy, apparaît également dans les ouvrages The Perfect kill, The Blue ring et Message from hell. Le polar est beau, élégant, parfois méditatif, et le dénouement de l'intrigue est d'autant plus surprenant. Rien d'original, juste une atmosphère poétique. C'est comme un blues : il suffit de se laisser aller.

" Vous voulez savoir ? Creasy etait une âme morte, et cette petite l'a fait revivre. Ceux qui ont fait ça vont regretter d'etre venu au monde. Vous savez, dans le monde, il y a toute sorte d'artiste : en cuisine, en musique... Creasy, lui, est un artiste de la mort. Et il est en passe d'accomplir son chef-d'oeuvre ". Ces quelques mots prononcés avec une décontraction mélée de fatalisme par un Christopher Walken au meilleur de sa forme résume les qualificatifs pouvant décrire cet excellent polar : intense, sans concession, violent, fataliste et par dessus tout brillant. Pas étonnant que Tarantino ait aimé ce film magnifique bien que dur et sans concession sur la nature humaine, ponctué d'éclats de génie que ce soit au niveau des situations ou des dialogues et porté par des acteurs tous parfaits. Avec True romance, ce film est le meilleur film de Tony Scott.

Man on fire se révèle être aussi émouvant que Titanic ou tout autre drame et comédie dramatique. Ceci, en partie, grâce à des interprètes brillants, parfaits et touchants. En effet, Denzel Washington est comme à son habitude excellent, la jeune et prometteuse Dakota Fanning est époustoufflante et vole presque la vedette à Denzel Washington, et même Christopher Walken est remarquable et touchant. Le scénario est prenant et palpitant, la réalisation est très nerveuse et risque de déstabiliser certaines personnes, mais elle est la preuve du grand talent de Tony Scott.

Je regrette cependant que dans certaines scènes, Tony Scott se mette à plagier son frère mais c'est surtout les effets incessants qu'il donne à son film qui finissent par être pénibles. Cela mis à part c'est absolument génial au niveau des acteurs, de l'histoire bien que banale. On est plongé de bout en bout tout au long du film et on passe un très très bon moment. Mention spéciale pour Washington qui crève véritablement l'écran.

Si vous avez raté ce film en salle, jetez vous sur le dvd dans votre video-club le plus prês.

Vu le à la séance de salle au Gaumont de Disney Village

Note de Mulder: