Carton (Le)

Carton (Le)
Titre original:Carton (Le)
Réalisateur:Charles Nemes
Sortie:Cinéma
Durée:89 minutes
Date:06 octobre 2004
Note:
En plein déménagement, Vincent vit un véritable cauchemar. Toute une galerie de personnages vient le perturber : Vince, son meilleur ami qui vient de passer une nuit blanche ; Marine qui le cherche partout ; David, immuable, récitant son texte à tue-tête ; Lorenzo qui n'est pas là avec sa camionnette ; la gardienne qui refuse que l'on prenne l'ascenseur ; Katia, un mannequin qui ne pige pas un mot ; Didier, un livreur très agressif ; Emilie, la fille du propriétaire qui emménage sans attendre ; des déménageurs trop balèzes ; Edgar, le voisin qui se retrouve à la porte de chez lui ; et la belle Alice, la voisine du dessus à qui il aimerait déclarer sa flamme... Et pour couronner le tout, pas de carton pour déménager sauf un, énorme mais apparemment habité. Sans oublier un rendez-vous très important à 17 heures et un propriétaire qui fait de ce déménagement une affaire personnelle... http://www.warnerbros.fr/movies/lecarton/
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Cette comédie légère et sans prétentions aurait pu donner une pièce de théâtre de boulevard typique. Réduit à un seul décor (l'appart à vider et les parties communes de l'immeuble) avec un va-et-vient incessant de personnages extravagants sur une durée limitée, tout la prédestine en effet à cette forme d'art populaire et entièrement prévisible jusque dans ses derniers coins de culture bourgeoise. On pourra donc toujours rêver d'y trouver autre chose que les mêmes rengaines de quiproquo, de galères bénignes, de rappel d'un système de valeurs pérenne.
C'est d'ailleurs en cela que le divertissement sans but agace le plus : la transmission en douceur, comme si de rien n'était, des pires fléaux d'une société soi-disant civilisée. Ainsi s'épanouissent sans la moindre entrave : le racisme (le seul personnage beur est un livreur agressif, voire violent, un souvenir pénible du stéréotype de la racaille de banlieue), le sexisme (tous les personnages féminins sont soit cocus (la copine), soit coincés (la concierge), soit bêtes (le mannequin), soit froids et nymphos (la fille du proprio), soit, tel un ange, beaux et mystérieux (la voisine)), et un peu d'homophobie (le seul homo du lot, black de surcroît, est décrit comme un accro du sexe avec le terme "folle" ou "pédé" pratiquement écrit sur son front) !
Toutefois, en dehors de ce fond social nauséabond mais guère inhabituel dans le genre comique grand public, le film se laisse regarder avec un certain plaisir, tellement l'action se déroule sans ralenti, ni surprise. Pour une production française, l'équilibre entre le n'importe-quoi à la Michaël Youn et les règles plus poussièreuses du théâtre de boulevard est assez bien atteint. Rien n'encombre alors l'accès à un divertissement dans lequel il ne vaut mieux chercher que cela.

Vu le 25 octobre 2004, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 32

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Avant d'être un film, Le Carton est la première pièce de théâtre de Clément Michel, qui en est l'auteur et le metteur en scène. Plus de 130 000 personnes ont vu la pièce et le bouche à oreille a si bien fonctionné que Sébastien Fechner y est allé pour se faire sa propre impression. A la fin, il a attendu Clément Michel pour lui proposer une adaptation au cinéma.

Grâce à un vrai timing burlesque et à une écriture ciselée, le film se révèle une machine à rire presque aussi bien huilée que Le dîner de cons. Mené sur un bon rythme, ce film joue habilement avec les quiproquos, sans en abuser. Il révèle une face touchante de Desagnat en Pierrot Lunaire. Ce Carton ne révolutionne pas l'art de la comédie mais atteint son objectif: offrir une heure et demie de décente savoureuse. Voici les 3 règles à appliquer pour faire un bon déménagement :

Règle n° 1 : préparez son déménagement à l'avance.

Règle n° 2 : préparez suffisamment de cartons pour déménager.

Règle n° 3 : invitez le moins de potes possibles parce qu'ils sont vite envahissant !

Tout ça, Vincent Desagnat va devoir y faire face, surtout quand ses potes sont Omar, Fred et Bruno Salomone. Une irrésistible comédie où l’on décroche forcément un fou rire.

A redécouvrir lors de son passage sur Canal + qui ne saurait tarder

Revu en DVD

Note de Mulder: