Deathgasm Part 2: Goremageddon

Deathgasm Part 2: Goremageddon
Titre original:Deathgasm Part 2: Goremageddon
Réalisateur:Jason Lei Howden
Sortie:Vod
Durée:102 minutes
Date:Non communiquée
Note:
Après avoir échoué à reformer son groupe de heavy metal DEATHGASM pour participer à un concours musical afin de reconquérir sa petite amie Medina, Brodie décide d'utiliser la magie noire pour ramener à la vie ses anciens camarades Zakk et Dion. Cependant, ses amis ressuscités deviennent imprévisibles et dangereux, semant le chaos dans la ville.

Critique de Mulder

Dix ans après le succès culte original qui avait fait sensation avec son cocktail joyeusement blasphématoire de gore et de heavy metal, Jason Lei Howden revient à la réalisation avec Deathgasm Part 2: Goremageddon, une suite qui ne se contente pas d'être plus bruyante, mais aussi plus sanglante. Financé par une campagne de crowdfunding lancée par des fans qui a permis de récolter plus de 300 000 dollars, ce nouveau chapitre sort de sa tombe tel l'un de ses camarades zombifiés, apportant avec lui le même humour chaotique, les mêmes éclaboussures scandaleuses et le même amour attachant pour le métal qui ont fait le succès du film original de 2015. Si le premier film était un mosh pit spontané d'énergie démoniaque, celui-ci ressemble davantage à une tournée de retrouvailles : plus désordonné, plus décontracté, mais bourré de clins d'œil aux fans et de seaux de sang qui prouvent que Deathgasm n'a rien perdu de son mordant.

L'histoire reprend dix ans plus tard avec Brodie, toujours interprété par Milo Cawthorne, qui continue de se complaire dans la médiocrité et l'apitoiement sur soi. Autrefois métalleux au lycée, il a failli déclencher une apocalypse. Il est aujourd'hui un alcoolique fini, ses camarades de groupe sont morts depuis longtemps et sa vie amoureuse est en ruines. Kimberly Crossman reprend le rôle de Medina, désormais chanteuse à succès d'un groupe rival dirigé par le pompeux Kieran Charnock dans le rôle de Jesse Dead, dont le style heartcore de soft metal devient la cible satirique du film. Le seul compagnon de Brodie est Giles, perpétuellement exaspéré, interprété par Daniel Cresswell, jusqu'à ce qu'un acte désespéré de nécromancie ressuscite ses camarades décédés Zakk (James Joshua Blake) et Dion (Sam Berkley). Malheureusement, la tentative de Brodie de réunir les garçons ramène littéralement les morts à la vie, préparant le terrain pour une symphonie de sang, d'entrailles et d'humour absurde alors que le groupe se précipite vers la prochaine Noisequest Battle of the Bands.

Il y a quelque chose d'intrinsèquement tragique mais hystérique dans la stagnation de Brodie. Son monde ne s'est pas seulement effondré, il s'est calcifié. La suite s'appuie sur cette décadence, présentant l'incapacité de Brodie à aller de l'avant à la fois comme un défaut de caractère et un élément comique. Alors que le premier film célébrait la rébellion juvénile contre l'autorité, Deathgasm Part 2: Goremageddon explore la désillusion de l'âge adulte, la douleur des rêves non réalisés et le refus pathétique mais compréhensible de grandir. Ce fil conducteur thématique donne au film une texture émotionnelle plus riche que ce à quoi on pourrait s'attendre au milieu des explosions de parties génitales et des artères qui giclent. Jason Lei Howden semble parfaitement conscient que le développement arrêté de Brodie reflète l'adolescence éternelle du genre metal lui-même, une musique qui se nourrit de rébellion, même lorsque ses auditeurs atteignent l'âge de cadres moyens.

Sur le plan stylistique, Deathgasm Part 2: Goremageddon reste une lettre d'amour à la tradition des effets spéciaux pratiques qui a donné naissance à des classiques du cinéma gore tels que Braindead et Evil Dead 2. Jason Lei Howden met en scène le carnage avec une précision joyeuse : les intestins deviennent des banderoles, les visages implosent comme des fruits pourris, et une séquence particulièrement démente impliquant un massacre dans un glory hole pourrait établir un record Guinness pour la mutilation génitale à l'écran. Malgré un budget plus élevé que le premier film, Deathgasm Part 2: Goremageddon reste fidèle à ses racines DIY, sans jamais perdre son énergie punk. Le gore n'est pas seulement une décoration, il fait partie de l'humour, c'est une forme de punchline. L'énergie cinétique du film, aidée par Matthew Kiichi Heafy de Trivium qui fournit à la fois la bande originale et un caméo mémorable, fait avancer chaque scène comme une double pédale de basse dans la poitrine.

Si le spectacle gore est indéniablement le principal attrait du film, Deathgasm Part 2: Goremageddon fait également un détour marqué vers le territoire de la comédie absurde entre potes. La tentative de Zakk de devenir zomb-végétalien, refusant de manger des humains malgré ses instincts, et la transformation de Dion en zombie Dungeonmaster obsédé par Donjons et Dragons ne sont que deux des innombrables gags qui mettent en évidence le talent de Jason Lei Howden pour mélanger l'humour vulgaire et le travail intelligent sur les personnages. La chimie entre les acteurs reste contagieuse : la performance de Daniel Cresswell dans le rôle de Giles, qui équilibre exaspération et loyauté, apporte une présence rassurante au milieu du chaos. Même lorsque les blagues virent au puéril (ce qui arrive souvent), la sincérité de ces performances empêche le film de sombrer dans la parodie.

Comme on pouvait s'y attendre, la bande originale est déchirante. Les compositions de Matthew Kiichi Heafy donnent un rythme authentique à ce chaos, mélangeant de nouveaux morceaux avec des riffs nostalgiques qui feraient la fierté de Megadeth ou Iron Maiden. Le film utilise également sa musique comme commentaire : la dévotion de Brodie pour le « vrai métal » devient à la fois son salut et sa perte, alors que Goremageddon se moque avec humour des tendances exclusives de cette sous-culture. La confrontation musicale culminante entre le groupe ressuscité de Brodie et le groupe raffiné de Medina se présente comme un microcosme de la scène metal elle-même – authenticité brute contre dilution commerciale – avec suffisamment de sueur, de distorsion et de sang pour satisfaire les deux camps.

Il convient de noter que Deathgasm Part 2: Goremageddon ne cherche pas à atteindre la portée mythique de son prédécesseur. Les cultes démoniaques et les horreurs cosmiques ont disparu, remplacés par quelque chose de plus modeste mais de plus personnel. C'est un film sur l'échec et la camaraderie, sur le genre de marginaux qui prendront toujours la guitare, peu importe à quel point le monde leur dit de grandir. Jason Lei Howden remplit peut-être l'écran de viscères et de vomi, mais derrière cela se cache une histoire de seconde chance et de loyauté parmi les damnés. Le film ne se contente pas de ressusciter ses personnages, il ressuscite l'esprit anarchique et DIY qui a fait du premier film un trésor culte.

Il y a bien sûr quelques imperfections. L'humour tombe parfois dans la répétition, et quelques gags s'éternisent au-delà de leur punchline. Mais ces défauts semblent presque intentionnels, comme le timing décalé d'un spectacle live si brut qu'il en devient charmant. Deathgasm Part 2: Goremageddon se nourrit de ses imperfections : c'est du cinéma punk dans sa forme la plus pure et la plus collante. Et lorsque les dernières notes du film retentissent, imprégnées à la fois de sang et d'ironie, Jason Lei Howden montre clairement que Deathgasm n'est pas seulement une franchise, mais un manifeste pour ceux qui croient encore que la musique forte et le gore peuvent ressusciter les morts.

Deathgasm Part 2: Goremageddon est un rappel bruyant qui ne réinvente pas le genre, mais qui le secoue. Il est cru, chaotique et glorieusement excessif, mais il est aussi étrangement sincère. Comme son protagoniste, il trébuche, saigne et rit à travers la douleur, parce que c'est ce que font les vrais métalleux. Pour les fans de comédie gore et de riffs sataniques, la suite tant attendue de Jason Lei Howden est à la fois un rappel sanglant des origines de cette saga et un doigt d'honneur à tous ceux qui pensaient que le metal – ou l'horreur indépendante – était mort.

Deathgasm Part 2: Goremageddon
Écrit et réalisé par Jason Lei Howden
Produit par Andrew Thomas Hunt, Michael Vasicek
Avec Milo Cawthorne, Kimberley Crossman, James Blake, Sam Berkley, Daniel Cresswell, Kieran Charnock, Jesse Dead, Harrison Keefe, Maggie Nicole Robertson, Adam Scherr, Willa Hefner-Hunt, Chase Gray, Landon Jorgenson, Menegbo Legbo, Dana Lesiuk, Theresa McKnight, Joshua Viola
Directeur de la photographie : Jeremy Ratzlaff
Montage : Brendon Chan
Musique : Matt K. Heafy
Sociétés de production : Raven Banner Entertainment, Fish Entertainment, Hangar 18 Media
Distribution : Raven Banner Releasing (États-Unis)
Dates de sortie :
Durée : 102 minutes

Vu le 10 octobre 2025 (Screamfest 2025 press screener)

Note de Mulder: