Survivants (Les)

Survivants (Les)
Titre original:Survivants (Les)
Réalisateur:Frank Marshall
Sortie:Cinéma
Durée:126 minutes
Date:21 avril 1993
Note:
En 1972, l'équipe de rugby uruguayenne traverse les Andes en avion pour se rendre au Chili. Leur avion s'écrase dans les hautes montagnes enneigées, après des turbulences lors du vol d'approche. Les survivants attendent avec impatience d'hypothétiques secours, et cela d'autant plus que les nuits sont glaciales et que la nourriture commence à manquer.

Critique de Mulder

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Critique de Tootpadu

Treize ans avant Antartica, Frank Marshall avait déjà illustré un récit édifiant de survie dans des conditions précaires. Et il s'était déjà servi des mêmes ficelles (comme le décompte des jours) pour masquer les imperfections de sa narration. Car une fois de plus, Frank Marshall, qui est bien plus inspiré dans le domaine de la production, ne va pas jusqu'au bout de son sujet. Il y avait bien sûr de quoi faire, avec cette histoire de jeunes hommes échoués pendant des semaines dans un environnement inhospitalier au possible. Mais après des débuts plutôt réussis, en dépit des effets spéciaux qui accusent un peu leur âge, la réalisation se retire presque paresseusement sur le terrain consensuel du conte inspirant.
Même si ce n'est pas Disney qui l'a produit, le film fait en effet preuve d'un ton et d'un point de vue aseptisés qui vont à l'encontre des éléments clefs de l'intrigue. Le cannibalisme, un sujet à polémique assuré qui avait fait son effet à l'époque de la sortie, est ainsi abordé d'une façon désagréablement frileuse. Une fois que les survivants se sont résignés à croquer dans leurs amis défunts, cette pratique discutable devient un fait presque secondaire du récit. Comme pour mieux oublier cette tare dans la construction volontariste et gentillette de l'histoire, le scénario, les personnages et le film tout entier s'engagent dans une dévotion devant Dieu qui devient vite écoeurante. Au lieu de se consacrer à des querelles ou d'autres formes de débauche, les jeunes adultes récitent en effet pieusement leur rosaire avant de s'endormir. Avec autant de bons sentiments, la fin heureuse s'affirme sans le moindre doute et le divertissement et l'action s'éclipsent de plus en plus.
D'une facture technique convenable et interpreté par de jeunes comédiens qui allaient connaître des suites de carrière très différentes (une certaine notoriété pour Ethan Hawke, Josh Lucas et Illeana Douglas, et l'obscurité des téléfilms pour Vincent Spano et Josh Hamilton), ce deuxième film réalisé par Frank Marshall souffre donc de son approche frileuse et pieuse d'un sujet qui exigeait un traitement infiniment plus courageux.

Vu le 3 juillet 2006, à la Cinémathèque Française, Salle Georges Franju, en VO

Note de Tootpadu: