The confession

The confession
Titre original:The confession
Réalisateur:Will Canon
Sortie:Vod
Durée:87 minutes
Date:Non communiquée
Note:
Lorsqu'une musicienne en difficulté revient dans la maison de son enfance, elle découvre un enregistrement de son père décédé confessant un meurtre horrible qu'il prétend avoir commis pour se protéger d'une force maléfique inconnue. Alors que son jeune fils adopte un comportement de plus en plus inquiétant et que la femme découvre des détails sinistres sur l'histoire de sa ville natale, elle devient de plus en plus désespérée dans ses tentatives pour arrêter le mal.

Critique de Mulder

The Confession s'impose comme l'un de ces films d'horreur qui parviennent à puiser dans le familier tout en trouvant le moyen de surprendre leur public grâce à plusieurs niveaux d'histoire personnelle, de folklore et de malaise propre aux petites villes. Écrit et réalisé par Will Canon, le film combine un mystère surnaturel et le poids d'une culpabilité héritée, brouillant la frontière entre traumatisme familial et légende sombre. Au cœur de l'histoire, on suit Italia Ricci dans le rôle de Naomi, une musicienne en difficulté et mère célibataire récemment veuve, qui retourne dans la maison de son enfance à Elbe, au Texas. Ce qui commence comme un retour réticent se transforme rapidement en une plongée dans un secret de famille troublant, lorsqu'elle découvre une vieille cassette laissée par son père, un pasteur. Sur celle-ci, il avoue un meurtre qu'il prétend avoir commis pour se défendre contre une force maléfique sinistre. Ce seul élément narratif plante le décor d'une histoire d'horreur qui repose moins sur les sursauts que sur les traces obsédantes de péchés transmis de génération en génération.

Ce qui distingue The Confession des films d'horreur surnaturels plus conventionnels, c'est sa réinterprétation subtile et intelligente du conte Le Joueur de flûte de Hamelin. Contrairement aux adaptations plus littérales que nous avons vues ces dernières années, la version de Canon utilise le joueur de flûte comme une trame symbolique plutôt que comme un gadget évident. Les motifs des enfants perdus, des rats et de la musique servent de fond sonore inquiétant plutôt que de spectacle central. Le fils de Naomi, Dylan, interprété par Zachary Golinger, devient le pivot troublant de ce lien mythologique. Son comportement dérangeant, qui va d'incidents choquants à l'école, comme le fait de transporter une tête de chèvre coupée, à des signes plus ambigus de possession, incarne la malédiction du joueur de flûte dans une version moderne et suburbaine. Ce n'est pas un enfant écrit simplement pour choquer, mais plutôt un enfant qui reflète la corruption générationnelle que Naomi découvre dans le passé de sa famille. C'est ce mélange de folklore et d'héritage personnel qui donne à The Confession sa profondeur inhabituelle, obligeant Naomi à affronter non seulement le mal surnaturel, mais aussi les compromis moraux de son défunt père.

La complicité entre Italia Ricci et Scott Mechlowicz, qui incarne Grayson, l'ami d'enfance de Naomi, est un autre élément fort qui évite les clichés. Leur relation, rafraîchissante et non romantique, donne au film une dimension inattendue. Au lieu de s'appuyer de manière prévisible sur une romance ravivée, Canon met l'accent sur le réconfort et le malaise de deux adultes qui renouent grâce à des souvenirs communs et des vérités non résolues. Leur enquête, qui rappelle parfois les récits sombres de Nancy Drew, apporte à la fois soulagement et élan, alors qu'ils rassemblent les indices laissés par le père de Naomi. Les personnages secondaires, comme Harling, un ancien séminariste interprété par Terence Rosemore, ajoutent de la texture à l'enquête, équilibrant le scepticisme et la connaissance spirituelle d'une manière qui évite les caricatures éculées des figures religieuses souvent présentes dans les films d'horreur. Même la fille du fauteur de troubles disparu, interprétée par Allie McCulloch, bénéficie d'une interprétation nuancée, preuve que Canon tenait à éviter les archétypes plats au profit de personnalités complexes.

Visuellement, The Confession privilégie des tons naturels discrets, évoquant des films comme The Haunting in Connecticut. Cette palette sobre donne l'impression que l'histoire elle-même est un vieux conte déterré du sol de cette petite ville du Texas, ce qui renforce l'authenticité du folklore ressuscité. L'atmosphère est celle d'une terreur silencieuse plutôt que d'une horreur implacable, avec des sursauts savamment dosés qui, sans être révolutionnaires, sont suffisamment efficaces pour maintenir le public en état de tension. Pourtant, aussi captivant que soit le film, il reste un léger sentiment de déjà-vu. Certains éléments narratifs et clichés de l'horreur rappellent d'autres films, et si l'angle du joueur de flûte distingue The Confession, certains de ses frissons les plus forts sont atténués par leur familiarité. Cela dit, ces échos de l'histoire du genre jouent également en faveur du film, lui conférant une aura à la fois intemporelle et redécouverte.

Ce qui rend The Confession particulièrement intrigant, c'est son thème central, la culpabilité et l'héritage. La prétendue « confession » du père devient moins une vérité finale qu'un aveu symbolique de la décadence générationnelle. Naomi ne lutte pas seulement contre un mal extérieur, mais aussi contre l'ombre d'un père dont l'hypocrisie et les compromis moraux ont entaché son identité. Le film soulève des questions subtiles sur la mesure dans laquelle le mal est une intrusion surnaturelle ou une faiblesse profondément humaine transmise au sein des familles. Dans un sens, le Piper n'est pas seulement un méchant folklorique, mais une métaphore de la volonté d'une société de sacrifier ses enfants, au sens propre comme au figuré, pour couvrir ses péchés collectifs. C'est ce courant sous-jacent qui élève The Confession au-delà du simple thriller paranormal et lui permet de résonner à un niveau émotionnel et culturel plus profond.

The Confession est à la fois une enquête surnaturelle effrayante et une parabole sur la responsabilité héritée. Will Canon démontre que l'horreur fonctionne mieux lorsqu'elle opère non seulement dans l'ombre, mais aussi dans la conscience. Les performances, en particulier celle d'Italia Ricci, apportent de l'humanité à un récit qui aurait facilement pu être consumé par sa propre mythologie. Même si certaines frayeurs ne persistent pas et que certains éléments semblent familiers, la force du film réside dans sa narration à plusieurs niveaux et son refus de réduire ses personnages à des clichés. Pour les spectateurs à la recherche d'un film d'horreur qui traite autant de la fragilité humaine que de la terreur surnaturelle, The Confession offre une expérience captivante et troublante, qui murmure autant qu'elle crie, nous rappelant que les péchés du passé restent rarement enfouis.

The confession
Écrit et réalisé par Will Canon
Produit par Rosanna Eden-Ellis
Avec Zachary Golinger, Italia Ricci, Scott Mechlowicz, Terence Rosemore, Justin Matthew Smith, Allie McCulloch, Zachary Golinger, Ron Fallica, Jay DeVon Johnson, Vince Eisenson, Troy Rudeseal, Fleming Moore, Craig Kolkebeck
Directeur de la photographie : John W. Rutland
Montage : Kyle Walczak
Musique : Dan Marocco
Sociétés de production : Three Folks Pictures
Distribué par NC
Dates de sortie : NC
Durée :  87 minutes

Vu le 23 août 2025 (Frightfest press screener)

Note de Mulder: