Y a-t-il un flic pour sauver le monde ?

Y a-t-il un flic pour sauver le monde ?
Titre original:The Naked Gun
Réalisateur:Akiva Schaffer
Sortie:Cinéma
Durée:85 minutes
Date:13 août 2025
Note:
Un seul homme possède des compétences… disons uniques… pour diriger la prestigieuse Brigade Spéciale et… sauver le monde, tout simplement ! Cet homme, c’est le lieutenant Frank Drebin Jr. — oui, vous avez bien lu — c’est lui qui suit les traces de son illustre père dans Y a-t-il un flic pour sauver le monde ?

Critique de Sabine

Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? signe le retour de la célèbre saga parodique, Y-a-t-il un flic...., elle -même inspirée de la série télévisée Police Squad, créée par David Zucker, Jim Abrahams and Jerry Zucker, surnommés les ZAZ. Le trio avait d'abord réalisé en 1980 une parodie de film catastrophe, le désormais cultissime Y a-t-il une pilote dans l'avion?. Puis ils avaient créé la série Police Squad en 1982, et l'avaient adapté au cinéma avec une série de trois films : Y a-t-il un flic pour sauver la reine ? en 1988, Y a-t-il un flic pour sauver le président ? en 1991, Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ? en 1994. Ces comédies reposent sur des parodies de films, des gags loufoques qui s'enchainent à toute vitesse et se produisent souvent à l'arrière-plan de l'image. Leur succès repose également sur l'interprétation magistrale de Leslie Nielsen, dans le rôle de l'inspecteur Frank Drebin, de la brigage spéciale de Los Angeles. 

Pour ce reboot de la franchise, Paramount a fait appel au producteur de Ted, Seth MacFarlane,et au réalisateur Akiva Schafer (Saturday Night Live) pour retrouver la folie initiale des ZAZ. L'humour absurde et potache, les gags visuels sont toujours au coeur de cette comédie, parodie de film d'action. Pour ceux qui apprécient les slapstick comédies, le film est réussi. Sans spolier les gags, vous ne verrez plus les gobelets de café de la même manière après ce film. 

Liam Neeson, connu pour ses films d'action, interprète le fils de l'inspecteur Frank Drebin, un rôle à contre-emploi. Il relève avec brio le défi de succéder à Leslie Nielsen. Pamela Anderson, de la célèbre série Alerte à Malibu, ravira les fans des années 90. Elle apporte sa fraicheur et un talent comique. Elle forme avec Lian Neeson un tandem qui fonctionne, tout comme celui formé avec Paul Walter Hauser (Le cas Richard Jewell), son co-équipier. Avec Y a-t-il un flic pour sauver le monde?, Akiva Schaffer redonne vie à cette franchise. Le film enchaîne les parodies, cascades improbables, dialogues absurdes et clins d’œil à la pop culture. Ne zappez pas le générique de fin, hilarant, qui permet d'entendre Liam Neeson chanter.

Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? (The Naked Gun)
Réalisé par Akiva Schaffer
Écrit par Dan Gregor, Doug Mand, Akiva Schaffer
Basé sur Police Squad! de David Zucker, Jim Abrahams, Jerry Zucker
Produit par Seth MacFarlane, Erica Huggins
Avec Liam Neeson, Pamela Anderson, Paul Walter Hauser, Kevin Durand, Danny Huston
Directeur de la photographie : Brandon Trost
Montage : Brian Scott Olds
Musique : Lorne Balfe
Sociétés de production : Paramount Pictures, Fuzzy Door Productions
Distribué par Paramount Pictures
Dates de sortie : 28 juillet 2025 (SVA Theater, New York), 1er août 2025 (États-Unis), 13 août 2025 (France)
Durée : 85 minutes

Vu le 17 Juillet 2025 au Club Marbeuf, Paris

Note de Sabine:

Critique de Cookie

A peine installés dans nos fauteuils, nous voici au coeur de l’action en plein braquage d’une banque avec sa cohorte d’angoisse et de suspens. Ce qui devait être une scène quelque peu effrayante tourne à la dérision accompagnée d’une bonne dose d’humour. Le ton du film est donné, le lieutenant Franck Drebin Jr appartenant à la prestigieuse Brigade Spéciale fait son apparition, sa mission sauver le monde en écartant l’homme d’affaires sans scrupule, Richard Cane. Mince affaire, mais en digne successeur de son père, il se lance à corps perdu avec bravoure dans ce combat avec une façon bien particulière à lui. 

En poursuivant son enquête Franck Drebin Jr rencontre une mystérieuse et élégante femme Beth Davenport jouée par Pamela Anderson. Ce duo improbable fonctionne à merveille, c’est tout l’art du réalisateur Akiva Schaffer de mettre en relation ces deux personnages aux caractères bien trempés mais diamétralement opposés et qui vont au fil du temps pouvoir travailler ensemble. 

Liam Neeson dans un registre inhabituel, a su rentrer dans la peau de son personnage fictif, ce flic plutôt loufoque, pince sans rire au visage buriné mais parfaitement crédible avec son air maladroit, rabroué souvent par sa chef Davis. Quant à Pamela Anderson, à la beauté impeccable, son interprétation est tout en finesse, juste, naturel sans exagération loin de son image sulfureuse.  Elle nous propose et dévoile un personnage attachant, dynamique qui ne peut qu’aider Franck Drebin Jr dans sa mission.  Danny Huston dans le rôle de Richard Cane, est parfait dans son personnage de méchant, cynique prêt à tout pour renverser le monde actuel pour en faire un nouveau façonné à son image.

Ici pas de flash back, la mise en scène est fluide parsemée de petites touches de rebondissements, de suspens, d’émotion et de romantisme, on se laisse porter par ce scénario simple mais bien rodé, qui nous fait suivre avec plaisir ce flic pas comme les autres. Les gags, les jeux de mots, les situations inattendues et grotesques s’enchaînent les uns après les autres. Nous passons en un instant du rire, à l’angoisse. L’intensité est présente tout au long du film, pas de temps mort. Les effets spéciaux sont disséminés à bon escient, à noter celui très inattendu et remarquable au début du film dans l’attaque de la banque, une merveille. 

La durée de cette production nous semble correct bien adaptée pour apprécier le scénario, le film est adroitement construit, facile à suivre pour le spectateur Il donne envie de se replonger avec délice dans les anciens films de cette saga. La musique a aussi un role important, choisie avec soin, en fonction des scènes, ainsi nous passons aisément de l’ambiance jazz dans les décors de cabaret, à une musique plus sombre, plus mystérieuse dans les moments de suspens, de combats et plus suave, douce dans les passages romantiques.

Un film tout public qui se laisse voir sans modération, avec plaisir, a bénéficié d’une large palette d’excellents acteurs et actrices, le pari semble gagné particulièrement pour Liam Neeson qui reprend un rôle longtemps interprété par Leslie Nielsen et qui a su en faire un flic diffèrent mais tout aussi combattif, attachant et sympathique. Un vrai moment de détente et de rire assuré. 

Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? (The Naked Gun)
Réalisé par Akiva Schaffer
Écrit par Dan Gregor, Doug Mand, Akiva Schaffer
Basé sur Police Squad! de David Zucker, Jim Abrahams, Jerry Zucker
Produit par Seth MacFarlane, Erica Huggins
Avec Liam Neeson, Pamela Anderson, Paul Walter Hauser, Kevin Durand, Danny Huston
Directeur de la photographie : Brandon Trost
Montage : Brian Scott Olds
Musique : Lorne Balfe
Sociétés de production : Paramount Pictures, Fuzzy Door Productions
Distribué par Paramount Pictures
Dates de sortie : 28 juillet 2025 (SVA Theater, New York), 1er août 2025 (États-Unis), 13 août 2025 (France)
Durée : 85 minutes

Vu le 23 juillet 2025 , à l'UGC Bercy

Note de Cookie:

Critique de Mulder

Dans un paysage cinématographique où le rire est trop souvent relégué au second plan derrière les effets spéciaux grandioses et le sérieux morose, Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? (The Naked Gun) arrive non seulement comme une bouffée d'air frais, mais aussi comme un hommage effronté et sans complexe à la comédie absurde. Réalisé par Akiva Schaffer, coécrit par Dan Gregor et Doug Mand, et soutenu par la vision du producteur Seth MacFarlane, ce successeur spirituel de la franchise emblématique ZAZ ne se contente pas de surfer sur la vague de la nostalgie : il fait vrombir le moteur de la voiture de police et dérape avec une confiance joyeuse et juste assez de stupidité pour que le génie semble facile, vers un territoire nouveau mais familier.

Le spectre de Leslie Nielsen plane sur ce reboot, et à juste titre. Son interprétation de Frank Drebin Sr. a défini le genre parodique, avec son humour pince-sans-rire et sa sincérité déconcertante face à un non-sens croissant. En reprenant son rôle (et, comme on le sait, sa tenue d'écolière), Liam Neeson opère peut-être le virage le plus audacieux de sa carrière depuis La Liste de Schindler. Dans le rôle de Frank Drebin Jr., Liam Neeson n'imite pas Leslie Nielsen, il réinvente l'archétype. Son stoïcisme à la voix grave, affiné au fil de décennies passées à froncer les sourcils dans des thrillers d'action, est ici recontextualisé pour devenir de l'or comique. Sa capacité à s'investir pleinement dans l'idiotie qui l'entoure est l'arme pas si secrète du film. C'est un chevalier de l'absurde à la volonté de fer, qui ne trahit jamais le fait qu'il est dans le coup, même lorsqu'il dévore des chili dogs devant une caméra embarquée ou interroge des criminels avec des non-sens sur Buffy contre les vampires.

Il ne s'agit pas simplement d'un écho nostalgique ; Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? (The Naked Gun) comprend ses racines et les replante dans un nouveau terreau comique fertile. Akiva chaffer et son équipe ont judicieusement conservé l'esprit anarchique de David Zucker, Jim Abrahams et Jerry Zucker tout en réorganisant le cadre pour refléter un monde où la propagande policière n'est plus une blague, mais une critique du monde réel. Le fil conducteur satirique, l'idée d'une police désespérément incompétente, reste intact, mais il est désormais affûté par une conscience culturelle. Lorsque le chef Davis, exaspéré, joué par CCH Pounder, réprimande Drebin Jr., qui lui répond, perplexe : Depuis quand les flics doivent-ils respecter la loi ? , cette réplique fait à la fois référence à l'ignorance de son père et constitue un commentaire acerbe sur l'institution qu'il représente. C'est le genre de punchline à trois niveaux dans laquelle Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? (The Naked Gun)excelle : hommage, absurdité et critique, tout en un.

Pamela Anderson est la plus grande surprise du film et son arme secrète la plus délicieuse. Dans le rôle de Beth Davenport, l'auteure de romans policiers inspirés du film noir qui se retrouve entraînée dans l'intrigue absurde du film, Pamela Anderson est une révélation. Avec sa voix sensuelle et son sens du timing comique affûté, elle évite les pièges tendus aux bombes sexuelles dans les parodies précédentes et s'impose à l'écran avec assurance, esprit et un charme authentique. Une séquence de séduction avec un bonhomme de neige, un intermède de scat dans un club de jazz et même ses échanges pleins de plaisanteries avec Neeson évoquent à la fois les duos comiques classiques et une énergie comique rafraîchissante qui manquait depuis longtemps aux comédies hollywoodiennes. Après avoir été la cible de toutes les blagues pendant des décennies, Pamela Anderson peut enfin les raconter, et elle les réussit toutes.

L'intrigue, comme on pouvait s'y attendre, est magnifiquement accessoire. Il est question d'un magnat de la technologie malfaisant, Richard Cane, interprété avec brio par Danny Huston, et d'un « P.L.O.T. Device » qui pourrait bien être le MacGuffin le plus honnête du cinéma moderne. Huston se donne à fond, offrant une performance qui pourrait tout aussi bien être sous-titrée « Elon Musk : l'opéra ». Sa croyance sincère en la régression sociale et le chaos technologique fait de lui le méchant moderne parfait, d'autant plus qu'il est juxtaposé à un protagoniste tellement perturbé par sa propre vision rétrograde du monde qu'il utilise religieusement TiVo et considère les Black Eyed Peas comme un pilier culturel.

Visuellement, la mise en scène d’Akiva Schaffer s'appuie sur l'esthétique parodique sans en faire trop. Il n'y a pas de clins d'œil méprisants ni de détachement ironique ; chaque gag est joué avec un sérieux imperturbable, du congélateur contenant littéralement des cadavres à une bagarre burlesque impliquant des toilettes et un pistolet sorti pour une affaire de police. La photographie de Brandon Trost se complaît dans les ombres noires et le mélodrame des séries policières, ce qui ne fait que renforcer l'effet comique des chutes. Même la musique de Lorne Balfe imite le style grandiloquent de Zimmer, avec un effet disproportionné et hilarant.

Les seconds rôles, notamment Paul Walter Hauser dans le rôle d'Ed Hocken Jr., Kevin Durand dans celui d'un homme de main brutal, et même Busta Rhymes dans un caméo mémorable, s'investissent corps et âme dans leur personnage. Le casting d'acteurs sérieux dans des rôles ridicules a toujours été l'un des atouts majeurs de cette franchise, et Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? (The Naked Gun) ne déroge pas à la règle. C'est un film où personne ne cherche à voler la vedette, mais où tout le monde est en parfaite harmonie avec le ton. Même Priscilla Presley fait une apparition surprise, passant le flambeau d'un seul regard incrédule qui en dit long.

Et c'est ce qui fait le succès de ce film : non pas les blagues elles-mêmes (dont le taux de réussite varie énormément, comme dans tous les films parodiques), mais la façon dont elles sont délivrées. Chaque instant est alimenté par le rythme effréné du film et la conviction inébranlable que la bêtise n'est pas seulement permise, mais libératrice. Il y a de la poésie dans la stupidité et de la précision dans le chaos. C'est un exercice périlleux, mais Akiva Schaffer, avec la bénédiction de Seth MacFarlane et le fantôme de ZAZ, parvient à s'en sortir sans tomber dans la parodie de la parodie.

Rire de Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? (The Naked Gun), c'est rire avec le film, rire à travers lui — de nos institutions, de notre nostalgie, de notre culture pop, de notre politique, de nos films et de nous-mêmes. Ce n'est pas seulement un reboot réussi. C'est un petit miracle : un film qui se souvient de ce qui rend la comédie sacrée, même lorsqu'il habille une star d'action de 70 ans en uniforme d'écolière et lui fait résoudre des crimes avec un mannequin. Que Liam Neeson porte ce badge (et peut-être un tutu) avec fierté. Et que cette franchise, comme la blague sur le castor qui ne meurt jamais, continue de revenir – sans y être invitée, déjantée et incroyablement drôle. Ce film s’impose comme le film incontournable de cet été, à voir et revoir avec un plaisir intact.

Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? (The Naked Gun)
Réalisé par Akiva Schaffer
Écrit par Dan Gregor, Doug Mand, Akiva Schaffer
Basé sur Police Squad! de David Zucker, Jim Abrahams, Jerry Zucker
Produit par Seth MacFarlane, Erica Huggins
Avec Liam Neeson, Pamela Anderson, Paul Walter Hauser, Kevin Durand, Danny Huston
Directeur de la photographie : Brandon Trost
Montage : Brian Scott Olds
Musique : Lorne Balfe
Sociétés de production : Paramount Pictures, Fuzzy Door Productions
Distribué par Paramount Pictures
Dates de sortie : 28 juillet 2025 (SVA Theater, New York), 1er août 2025 (États-Unis), 13 août 2025 (France)
Durée : 85 minutes

Vu le 22 aout 2025 au Gaumont Disney Village, Salle 12 place A18

Note de Mulder: