Titre original: | Jurassic World Rebirth |
Réalisateur: | Gareth Edwards |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 133 minutes |
Date: | 04 juillet 2025 |
Note: |
Nous sommes quelque part dans une ville des Etats Unis, Zora Bennett, après discussion et mûre réflexion accepte une mission mystérieuse, dangereuse et surtout interdite. Avec sa petite équipe de savants qu’elle vient de constituer et sous les ordres de son commanditaire Martin Kribs un représentant pharmaceutique, elle est fin prête. Il ne reste plus qu’à s’organiser pour trouver rapidement un bateau qui accepte d’emmener le groupe sur une île perdue près de l’Equateur. Pourquoi cette mission si lointaine et si secrète ? C’est ici que vivent des dinosaures, là où le climat est propice à leur survie et loin de tout être humain. Les scientifiques doivent prendre l’ADN de trois espèces différentes de ces monstres préhistoriques. D’après des recherches médicales les substances contenues dans chacun de leur coeur pourraient soigner et prolonger la vie de malades cardiaques.
Sous la houlette de Duncan le capitaine du bateau, ils partent vers leur destinée et leur quête d’espoir, ils ont tous en tête l’image de ces dinosaures qui les attirent et les effraient tout à la fois. Dès les premières approches de l’île nous sommes subjugés en plongeant d’un regard sur la beauté sauvage de cette jungle, ses montagnes verdoyantes et ses cris d’oiseaux, tout semble paisible. Emotion, plaisir de contempler un paysage original, et impression de remonter le temps. Mais cette ambiance de carte postale est vite perturbée par un énorme bruit sourd au lointain. Le groupe va aller de découverte en découverte faisant connaissance avec des monstres marins, terrestres et aériens plus terrifiants les uns que les autres.
Parallèlement à cette équipe de chercheurs, apparait à l’écran pris dans une tempête, de nouveaux personnages, une famille à bord d’un petit raffiot ils sont là en vacances pour se détendre mais doivent maintenant essayer de maintenir à flot leur bateau, car déstabilisés par un déchainement de la nature devant une mer démontée, ils ont fort à faire. Eux aussi vont vivre de folles aventures inattendues.
Le réalisateur Gareth Edwards a su recréer cette ambiance de dépaysement, de retour aux sources d’un Jurassic park, l’attrait pour ces monstres préhistoriques qui comme le rappelle l’un des personnages était tombé en désuétude. Les effets visuels sont remarquables aussi bien sur terre qu’en mer, avec certes des monstres plus réalistes, plus effrayants que d’autres. Ce long métrage démarre doucement avec des passages plus relevant de l’intimité, de conversations entre personnages, mais le film augmente en intérêt, en intensité dans la seconde moitié, où l’action, l’angoisse culminent. Tout y est, course poursuite, escalade, suspens, bravoure, trahison, peur, émotion et sentiments loyaux. Les acteurs sont bien à leur place, excellents dans leurs différents domaines, Duncan le patron du bateau et Zora sont parfaits, motivés dans leur rôle de fédérateur au sein du groupe de savants ainsi que Reuben Delgado en père de famille dévoué.
Le seul point perturbant à nos yeux, serait d’avoir fragmenté le scénario en deux histoires parallèles, d’un côté cette équipe de scientifiques sérieux partis à la recherche d’un ADN et de l’autre côté un père de famille et ses enfants en vacances perdus au milieu de l’océan. Le film les rassemble par le plus grand des hasards, mais en suivant avec attention et suspens, le parcours passionnant de cette famille par exemple, on n’en vient presque à oublier l’autre groupe important avec le theme principal du film à savoir la recherche scientifique, par ces changements successifs de scènes l’on perd un peu le fil de l’histoire et l’intérêt en séparant ces deux histoires. Le film perd un peu de profondeur et en crédibilité. La durée est correct, c’est un film divertissant qui ravira les amateurs petits ou grands de films d’animaux préhistoriques et de nature sauvage avec des paysages préservés de la pollution humaine.
Jurassic World : Renaissance (Jurassic World Rebirth)
Réalisé par Gareth Edwards
Écrit par David Koepp
D'après les personnages créés par Michael Crichton
Produit par Frank Marshall, Patrick Crowley
Avec Scarlett Johansson, Mahershala Ali, Jonathan Bailey, Rupert Friend, Manuel Garcia-Rulfo, Ed Skrein
Directeur de la photographie : John Mathieson
Montage : Jabez Olssen
Musique : Alexandre Desplat
Sociétés de production : Universal Pictures, Amblin Entertainment, The Kennedy/Marshall Company
Distribué par Universal Pictures
Dates de sortie : 17 juin 2025 (Leicester Square), 2 juillet 2025 (États-Unis), 4 juillet 2025 (France)
Durée : 133 minutes
Vu le 17 juin 2025 au cinéma Le grand Rex
Note de Cookie:
Jurassic World : Renaissance n'arrive pas avec un rugissement, mais avec le soupir lourd et las d'une franchise qui avance plus par obligation que par inspiration. Réalisé par Gareth Edwards, un cinéaste dont le sens de l'échelle et de l'atmosphère a déjà élevé le genre narratif dans Godzilla et Rogue One, ce septième volet de la saga Jurassic est paradoxalement à la fois techniquement abouti et émotionnellement creux. Le scénariste David Koepp, qui avait contribué au lancement du Jurassic Park original en 1993 aux côtés de Steven Spielberg, apporte une compréhension ironique, voire nostalgique, du sujet. Mais le résultat est un étrange hybride, à mi-chemin entre le spectacle de série B, l'hommage conscient et la renaissance d'un héritage qui ne parvient jamais vraiment à comprendre ce qu'il fait renaître. La crainte révérencielle qui caractérisait autrefois cette franchise a été remplacée par une sorte de professionnalisme mécanique. Les dinosaures ne sont plus des anomalies majestueuses, ils font simplement partie du décor, rugissant sur commande comme des animatroniques surmenés dans un parc d'attractions, tandis qu'une distribution humaine pléthorique tente, sans grand succès, de recréer l'émerveillement qui définissait autrefois cet univers cinématographique.
Cette fois-ci, la franchise appuie sur le bouton reset à travers un scénario indépendant à peine voilé : les dinosaures, aujourd'hui largement oubliés par l'humanité en raison d'une extinction due au changement climatique, ne survivent que dans une bande tropicale équatoriale interdite aux humains. Entrez dans le monde de Big Pharma, avec Martin Krebs, le personnage délicieusement répugnant incarné par Rupert Friend, qui mène une mission secrète visant à récupérer le sang de trois espèces de dinosaures colossaux afin de trouver un remède contre les maladies cardiaques. C'est le genre de prémisse absurde et ambitieuse que seule une franchise comme Jurassic Park pouvait tenter avec sérieux, car, bien sûr, qui d'autre que les dinosaures a le plus grand cœur ? C'est une justification suffisante pour que Zora Bennett, mercenaire incarnée par Scarlett Johansson, rassemble son équipe, composée notamment de Duncan Kincaid, capitaine de bateau à la voix douce joué par Mahershala Ali, et du Dr Henry Loomis, paléontologue à lunettes incarné par Jonathan Bailey, et se rende dans la « zone interdite » où des monstres génétiquement modifiés errent encore en liberté. Fidèle à l'esprit de la série, ce qui commence comme un braquage scientifique dégénère en chaos, avec naufrages, équipes séparées et famille naufragée obligatoire, dont le père de Manuel Garcia-Rulfo, Reuben Delgado, et ses filles, Luna Blaise et Audrina Miranda, qui servent principalement de ballast narratif et de chair à canon pour mettre les enfants en danger.
Il est impossible d'ignorer que Jurassic World : Renaissance, malgré ses nouveaux visages et ses nouvelles créatures, est un monstre de Frankenstein fait d'idées recyclées. L'intrigue tourne peut-être autour d'un nouveau trio de créatures – Mosasaurus, Titanosaurus et Quetzalcoatlus – mais la structure est directement tirée de The Lost World et Jurassic Park III. Le film s'ouvre même sur un flashback dans lequel un Distortus Rex génétiquement modifié s'échappe d'un centre de confinement à cause, sans blague, d'un emballage de barre chocolatée tombé par terre. Ce ton, à la fois sérieux et ridicule, imprègne tout le film. Les majestueux dinosaures sont souvent traités avec une désinvolture déconcertante, comme dans une scène au début du film où un sauropode à long cou bloque la circulation à New York sans que cela ne provoque guère plus que quelques klaxons agacés. Le sentiment de grandeur qui avait fait du Jurassic Park original une expérience transcendante est ici dilué en un spectacle routinier. Lorsque le Dr Loomis, incarné par Jonathan Bailey, voit un titanosaure pour la première fois, il prononce le genre de monologue respectueux et admiratif qui avait rendu célèbre le Dr Alan Grant, incarné par Sam Neill, mais cette fois-ci, cela ressemble davantage à une obligation contractuelle qu'à un moment révélateur.
Et pourtant, il faut reconnaître que Jurassic World : Renaissance parvient parfois à recréer la magie d'antan. Une scène au milieu du film, dans laquelle un T-Rex attaque un radeau dans des rapides, est un moment fort, non seulement en raison de la tension, mais aussi parce que Gareth Edwards se laisse enfin aller à la terreur primitive qui a rendu le film original de Steven Spielberg si inoubliable. Il y a un frisson viscéral à voir Isabella, incarnée par Audrina Miranda, séparée de sa famille, dériver vers les mâchoires béantes du danger, avant d'être sauvée in extremis. Dans ces séquences, le talent de Gareth Edwards pour les effets d'échelle et le suspense brille. Ses dinosaures, lorsqu'ils sont mis en avant, conservent leur capacité à inspirer la crainte, même si le film lui-même semble étrangement indifférent à leur sort. Le Distortus Rex, avec son apparence extraterrestre et ses yeux étrangement humains, est visuellement saisissant mais sous-utilisé, une métaphore de la faille centrale du film : il introduit de nouvelles idées pour les abandonner ensuite au profit d'un terrain plus sûr.
Les acteurs font ce qu'ils peuvent. Scarlett Johansson, habituellement froide et sarcastique, apporte une chaleur surprenante à Zora, un personnage accablé par un traumatisme vague et un salaire élevé. Son alchimie avec Jonathan Bailey ajoute une touche de légèreté et d'humanité. Ce dernier, quant à lui, incarne le Dr Loomis non pas comme un héros d'action, mais comme un universitaire maladroit et socialement anxieux, dépassé par les événements. Leur dynamique, qui inverse les rôles habituels de la formule Jurassic, est rafraîchissante, même si le scénario n'exploite que très peu son potentiel. Mahershala Ali, quant à lui, apporte de la gravité à un rôle peu développé, son chagrin pour la perte d'un enfant étant à peine exploré, mais profondément ressenti dans chaque regard silencieux. Et la performance huileuse de Rupert Friend dans le rôle de Krebs est si ouvertement méchante qu'elle frôle le caricatural, un contraste nécessaire avec le registre émotionnel autrement discret du film.
Ce qui manque finalement à Jurassic World : Renaissance, c'est la conviction. Le film fait allusion à une allégorie écologique – le changement climatique, l'exploitation des entreprises, la marchandisation de la vie elle-même – mais ne s'engage jamais. Les dilemmes éthiques sont soulevés pour être balayés dès la prochaine attaque de dinosaures. Le scénario fait référence aux droits des animaux, à la perte d'habitat et à la faillite morale des grandes entreprises pharmaceutiques, mais ces thèmes ne sont que bruit de fond pour la véritable attraction : les effets spéciaux. Et pourtant, même ceux-ci semblent fatigués. Le réalisme tactile des dinosaures animatroniques a disparu, remplacé par des modèles numériques lisses mais sans âme. Les créatures sont belles, certes, mais elles surprennent rarement. On a l'impression d'avoir déjà tout vu, et pire encore, que les réalisateurs le savent et espèrent simplement que nous apprécierons le voyage malgré tout.
Le moment le plus révélateur est peut-être celui où Loomis, incarné par Jonathan Bailey, avoue tranquillement qu'il souhaite mourir dans une mer peu profonde et être préservé dans la vase, fossilisé et oublié. Cette réplique est censée être humoristique, mais elle est d'une poignante actualité. C'est l'impression que laisse Jurassic World : Renaissance: une franchise fossilisée, emprisonnée dans l'ambre, admirée plus pour ce qu'elle était que pour ce qu'elle est. Et pourtant, même dans ses scènes les plus superficielles, il y a une lueur de vie, un rappel que les dinosaures, même surexposés, ont toujours le pouvoir de captiver. Si seulement les humains qui dirigent cette franchise pouvaient retrouver le courage d'évoluer à leurs côtés.
Jurassic World : Renaissance est un titre trompeur. Ce n'est pas vraiment une renaissance. C'est une rediffusion habillée de nouveaux atours, une suite qui emprunte les mêmes chemins battus sans oser tracer sa propre voie. Mais au milieu du rugissement des prédateurs génétiquement modifiés et de la musique grandiose d'Alexandre Desplat, inspirée de John Williams, il reste juste assez de cette étincelle primitive pour nous rappeler pourquoi nous nous sommes intéressés à cette saga. Suffira-t-il pour soutenir une nouvelle suite ? Nul ne le sait. Mais comme le dit le Dr Henry Loomis, la vie trouve toujours un chemin. Et à Hollywood, les suites aussi.
Jurassic World : Renaissance (Jurassic World Rebirth)
Réalisé par Gareth Edwards
Écrit par David Koepp
D'après les personnages créés par Michael Crichton
Produit par Frank Marshall, Patrick Crowley
Avec Scarlett Johansson, Mahershala Ali, Jonathan Bailey, Rupert Friend, Manuel Garcia-Rulfo, Ed Skrein
Directeur de la photographie : John Mathieson
Montage : Jabez Olssen
Musique : Alexandre Desplat
Sociétés de production : Universal Pictures, Amblin Entertainment, The Kennedy/Marshall Company
Distribué par Universal Pictures
Dates de sortie : 17 juin 2025 (Leicester Square), 2 juillet 2025 (États-Unis), 4 juillet 2025 (France)
Durée : 133 minutes
Vu le 4 juillet 2025 au Gaumont Disney Village, Salle 2 place C19
Note de Mulder: