Rapide

Démarrage en trombe du film Rapide avec devant nous un bolide, un kart conduit à toute vitesse sur une petite route escarpée de campagne, puis soudain un flash-back nous éloigne de ce paysage bucolique  pour nous projeter 17 ans en arrière. Nous découvrons ainsi l’enfance de Max qui contrairement à son prénom, n’est pas un garçon, mais une petite fille bien épanouie et dynamique. En fait une vraie boule d’énergie, rapide en toute circonstance, comme sur son petit vélo d’enfant pédalant à toute vitesse. En grandissant ce goût de la vitesse va continuer à l’attirer et c’est tout naturellement que Max va se passionner pour le karting qu’elle vient de découvrir par hasard et qui lui procure déjà une nouvelle sensation forte, l’envie d’aller au bout de soi, d’expérimenter ses limites.

Sa mère, jouée par Anne Marivin est touchante, sincère, très présente à l’écran grâce à son émotion, elle est là pour épauler sa fille, la soutenir dans cette passion dévorante. Ainsi encouragée, Max commence à gagner des coupes grâce à des compétitions de juniors mais c’est par le biais de son inscription à l’école prestigieuse de pilotage la Winfield Racing School que la jeune fille va progresser en se tournant vers la Formule 1. Elle va apprendre la dure loi de ce sport essentiellement masculin, les rivalités entre les participants, les ego de certains. Au sein de l’école, sa  rencontre avec un jeune homme William Muller lui permet de s’affirmer et de gagner en pugnacité lors des courses, bien décidé à le battre et d’arriver avant lui sur le podium. L’acteur qui l’incarne, Rik Kleve, est séduisant et arrogant à souhait, joue souvent avec les nerfs de Max pour la pousser dans ses retranchements, la faire sortir de ses gongs.

Max qui parfois dépasse les limites avec l’exubérance de sa jeunesse, se sent rejetée en tant que fille dans ce milieu d’hommes, en veut à la terre entière. Mais elle apprend vite au contact de ses professeurs de pilotage qu’on gagne uniquement le respect de ses pairs sur la piste par sa façon de conduire, peu importe que l’on soit un homme ou une femme, sur les circuits on ne peut pas tricher. L’actrice qui interprète Max, Paola Locatelli est pétillante à souhait, sensible, téméraire, fougueuse, sait nous faire ressentir sa faiblesse face à l’adversité. 

Un autre personnage important à noter dans la distribution, Stanislas de Clermont Tonnerre, la quarantaine, interprété avec justesse par Alban Lenoir, est un ancien pilote et champion de kart retiré des courses, passionné depuis, uniquement par sa collection de voitures de luxe. Il est assez sympathique, un peu fantasque, original dans sa façon de vivre, drôle avec ses répliques et son comportement. Peut-il réussir à apprivoiser Max si différente de lui et lui montrer les ficelles du métier malgré sa résistance ?  

Ce film Rapide mis en scène par Morgan S. Dalibert est un condensé d’émotion, de dynamisme, de persévérance, d’espoir et de valeurs. Prouesse technique qui permet aux spectateurs de suivre en temps réel les pilotes, de ressentir la force des engins, le bruit du vrombissement des moteurs. Réalisation qui permet ainsi de faire connaissance avec ce sport automobile de vitesse, une belle rencontre entre une exigence technique concrète et celui du cinéma qui est certes, moins dans le réel, mais qui réussit à faire passer les émotions. Le  film parvient à nous captiver et rend crédible les scènes qui se déroulent sous nos yeux. 

La durée de 1h38 est parfaite, l’attention ne faiblit pas tout au long du film l’intensité augmente lors des départs de courses, on est à fond dans l’action, on sursaute et on frémit avec les pilotes. Les dialogues sont simples, faciles à comprendre, un certain regret, peut-être, d’un manque de technicité dans les propos, dans les actions qui permettrait de mieux cerner ce métier de pilote, c’est un survol de ce sport et non pas une expertise professionnelle recherchée. La mise en scène de Rapide alterne habilement entre les moments haletants, de suspens, d’excitation avec les plans rapprochés des karts sur les circuits, et des scènes plus reposantes loin du bruit ou de la furie des moteurs où fleurent bon les sentiments d’amour, d’amitié, de colère parfois. C’est un film tout public attachant qui permet de passer un agréable moment, d’apprécier la force, le courage, la passion des pilotes qui maîtrisent la conduite de leurs engins malgré la vitesse vertigineuse des bolides. Une comédie dramatique saupoudrée de romance, de course- poursuite et de suspens.

Faster
Écrit et réalisé par Morgan S. Dalibert
Produit par Clément Miserez, Matthieu Warter, Candice Vigneron
Avec Paola Locatelli, Alban Lenoir, Anne Marivin, Rik Kleve, Mathilde La Musse, Tchéky Karyo
Musique d'Etienne Forget
Image : Florent Astolfi
Montage : Walter Mauriot
Sociétés de production : France 2 Cinéma, Radar Films, UMedia
Distribué par Universal Pictures International France (France)
Date de sortie : 16 avril 2025 (France)
Durée : 98 minutes

Vu le jeudi 3 avril 2025 au Publicis Champs Elysées

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