Titre original: | Popeye's revenge |
Réalisateur: | William Stead |
Sortie: | Vod |
Durée: | 79 minutes |
Date: | Non communiquée |
Note: |
Les films d'horreur trouvent souvent leur inspiration dans les endroits les plus inattendus, mais Popeye's Revenge réalisé par William Stead, pousse ce concept à l'extrême. Ce slasher à petit budget tente de transformer le marin bien-aimé, musclé et avide d'épinards en un tueur en série impitoyable. Le film suit un groupe de jeunes moniteurs de colonie de vacances qui tentent de faire revivre un camp d'été abandonné depuis longtemps, avant de se retrouver pourchassés par cette figure monstrueuse liée à la légende de Popeye. Si ce postulat pourrait intriguer les fans d'horreur ayant le goût de l'absurde, le film finit par sombrer sous le poids de son ambition malavisée, souffrant d'une mauvaise exécution, d'une faible caractérisation et d'un manque général d'humour ou de créativité nécessaire pour justifier son concept bizarre.
Popeye's Revenge tente de fusionner l'iconographie nostalgique avec l'horreur, une tendance qui a fonctionné dans des films comme Winnie l'ourson : Blood and Honey ou The Banana Splits Movie. Cependant, là où ces films tentaient au moins de conserver un semblant de l'essence de leurs personnages originaux, ce film jette par-dessus bord tout ce qui est reconnaissable chez Popeye. Le méchant titulaire ne ressemble guère au personnage de dessin animé classique, à part un occasionnel Je suis ce que je suis marmonné avant de commettre un meurtre horrible. Même sa force supposée alimentée par les épinards, l'un des aspects les plus emblématiques de la mythologie de Popeye, est à peine utilisée, ce qui donne l'impression que le lien avec le marin bien-aimé est une réflexion après coup plutôt qu'une force motrice du récit d'horreur.
Le décor du film - un camp d'été délabré avec une sombre histoire - est un cliché tout droit sorti de Vendredi 13, mais sans la tension ou le savoir-faire qui ont fait de cette franchise un incontournable du genre. La légende du feu de camp expliquant le retour vengeur de Popeye est si peu développée qu'elle ressemble plus à une excuse qu'à une histoire captivante. Si le réalisateur avait accepté l'absurdité du principe, en adoptant un ton conscient ou sombrement comique, il aurait peut-être été possible de sauver le concept. Au lieu de cela, le film se prend beaucoup trop au sérieux, ce qui ne fait qu'amplifier ses lacunes narratives.
Si Popeye's Revenge a un point fort, ce sont les séquences de mise à mort, qui sont brutales, sanglantes et parfois inventives. Le film ne craint pas les effusions de sang, proposant des empalements, des démembrements et une mort particulièrement horrible impliquant une ancre. Pourtant, même ces moments ne parviennent pas à rehausser l'expérience. Les effets pratiques, bien que pratiques pour une production à petit budget, manquent de la créativité nécessaire pour rendre les mises à mort vraiment mémorables. Pire encore, le film fait preuve d'une misogynie troublante, les personnages féminins étant soumis à des morts particulièrement dégradantes et prolongées qui semblent plus exploitantes que choquantes.
Malheureusement, les acteurs n'ont pas grand-chose à faire. Les personnages sont des stéréotypes creux : le sportif, le nerd, la fille facile, la fille finale, aucun d'entre eux ne se voit attribuer des arcs narratifs ou des personnalités significatives au-delà des clichés qui leur sont assignés. Les dialogues sont souvent guindés et artificiels, ce qui rend difficile, même pour les acteurs les plus expérimentés, de livrer des performances convaincantes. Emily Mogilner, en tant que protagoniste du film, fait de son mieux pour donner de la profondeur à son rôle, mais le scénario ne lui donne pas grand-chose avec quoi travailler. La prétendue tension entre les conseillers alors qu'ils tentent de survivre est sapée par un rythme médiocre, un montage maladroit et un manque de suspense significatif.
L'un des plus grands défauts du film est son incapacité à intégrer un lien significatif avec l'héritage de Popeye. S'il est clair que les cinéastes ont essayé de capitaliser sur le statut de personnage du domaine public, ils le font de la manière la plus superficielle possible. Il n'y a pratiquement aucune référence à ses personnages secondaires hormis Olive Oyl, ainsi pas de Bluto, pas de Wimpy - et le film ignore complètement l'esprit léger et aventureux qui a fait de Popeye une icône culturelle. La décision de dépeindre Popeye comme une brute stupide et massive plutôt que comme un antagoniste tragique ou même vaguement développé ne fait qu'ajouter à la crise d'identité du film.
Popeye's Revenge est une tentative profondément imparfaite de réutiliser un personnage bien-aimé pour en faire une icône de l'horreur. Si son principe peut sembler intrigant pour ceux qui aiment les mélanges de genres bizarres, le manque de créativité du film, sa mauvaise écriture et son incapacité à assumer son propre caractère absurde en font une expérience ennuyeuse et oubliable. Les meurtres peuvent offrir un divertissement momentané aux amateurs de sang, mais même eux ne peuvent sauver le film de sa médiocrité générale. Pour ceux qui espèrent vivre une expérience d'horreur amusante et kitsch, il vaut mieux éviter ce film, car il a coulé depuis longtemps.
Popeye's Revenge
Réalisé par William Stead
Produit par Rene August
Écrit par Harry Boxley, E.C. Segar
Avec Emily Mogilner, Connor Powles, Danielle Ronald, Bruno Cryan, Atlanta Moreno, Karolina Ugrenyuk, Fyn Phoenixx, Kyle Jordan, Eva Ray, Danielle Scott, Amanda Jane York, Oliver Mason, Kathi DeCouto, Paul Frost, Kelly Rian Sanson, Steven Murphy, Max Arlott
Musique de James Cox
Direction de la photographie : Vince Knight
Montage : Will Stead
Sociétés de production : ITN Studios
Distribué par ITN Studios (États-Unis)
Date de sortie : 13 février 2025 (États-Unis)
Durée : 79 minutes
Vu le 21 février 2025 (VOD)
Note de Mulder: