Titre original: | Flight Risk |
Réalisateur: | Mel Gibson |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 91 minutes |
Date: | 22 janvier 2025 |
Note: |
Lorsque l'on entend la prémisse de Vol à haut risque (Flight Risk), on peut se demander si l'on se trouve dans un thriller ou une allusion à une blague : Un U.S. Marshal, un témoin et un pilote dérangé montent à bord d'un petit avion. Ce qui s'ensuit pourtant est un film qui n'atteint peut-être pas des sommets cinématographiques, mais qui fait suffisamment de tonneaux aériens pour vous tenir en haleine. Réalisé par Mel Gibson on retrouve au casting Mark Wahlberg, Michelle Dockery et Topher Grace. Ce thriller confiné flirte avec l'absurde par moment, mais atterrit, bien que de façon chancelante, sur la piste d'atterrissage du divertissement efficace et prenant.
Mark Wahlberg s'avance en terrain inconnu, jouant un psychopathe chauve avec une voix traînante du Sud qui est aussi peu convaincante que divertissante. Celui-ci semble s'amuser clairement, canalisant chaque once de son énergie pour devenir une force malveillante et joyeuse. Son personnage, Daryl Booth, est un tueur à gages qui se fait passer pour un pilote, et sa coiffure en peigne transformée en révélation de cul est un trait de caractère en soi. L'intensité du regard de Mark Wahlberg et ses répliques inquiétantes - à la fois menace sexuelle et raillerie de cour de récréation - sont parfois hilarantes et déplacées. Imaginez qu'il soit un mixte de son rôle dans Fear et d'un Hannibal Lecter particulièrement bavard. Il n'est pas vraiment terrifiant, mais c'est le genre de méchant qui vous met mal à l'aise, et pas toujours dans le sens voulu par le film.
Michelle Dockery, connue pour son élégance réservée dans Downton Abbey, devient une véritable star de l'action dans le rôle de Madelyn Harris, une U.S. Marshal à l'histoire tragique et déterminée à faire les choses dans les règles de l'art. Michelle Dockery est étonnamment efficace dans ce rôle, sa détermination à toute épreuve contrastant fortement avec le chaos qui l'entoure. Cependant, le développement de son personnage semble bloqué sur le pilote automatique ; elle est soit en train d'aboyer des ordres, de serrer les dents dans les turbulences, ou inexplicablement en train de s'engager dans un flirt avec un pilote à distance au milieu de la crise. C'est une lacune frustrante dans un portrait par ailleurs compétent.
Il y a enfin Topher Grace dans le rôle de Winston, le comptable pleurnichard devenu témoin de l'État. Topher Grace apporte un soulagement comique avec un mélange de sarcasme et de panique qui parfois fait mouche, parfois rate. Son attitude nerveuse et ses sarcasmes incessants apportent un certain charme, bien que le scénario s'appuie un peu trop sur lui pour la légèreté, en particulier dans les moments qui demandent de la tension. Au moment où il prend son inévitable position morale, on se demande si sa transformation est méritée ou si elle n'est que le résultat de l'épuisement causé par le rythme implacable du film.
En parlant du rythme proprement parlé, Mel Gibson maintient la durée du film à 91 minutes, mais le rythme du film est aussi agité que les turbulences qui secouent l'avion. L'histoire démarre rapidement, avec une mise en place solide : Le marshal joué par Michelle Dockery est chargé d'escorter Winston de l'Alaska rural à Anchorage, où il doit témoigner contre un parrain du crime. C'est là qu'entre en scène le Daryl, dont le comportement trop amical et la voix traînante de mâcheur de chewing-gum indiquent qu'il ne s'agit pas d'un vrai pilote. Le premier acte construit une couche de tension prometteuse à mesure que les soupçons s'accroissent et que la confrontation en plein vol explose. Mais une fois que le film a dévoilé ses cartes, il peine à maintenir son altitude.
La mise en scène de Mel Gibson est compétente mais peu inspirée. Le cadre confiné de l'avion devrait accroître la tension, mais le film donne souvent l'impression d'être claustrophobe de la mauvaise façon. Les séquences aériennes - principalement des plans de l'avion en CGI dans la nature sauvage de l'Alaska - n'ont pas le punch viscéral nécessaire pour faire passer les enjeux. Au lieu de cela, l'accent est mis sur les gros plans maladroits des acteurs réagissant aux turbulences, qui vont de la grimace au mugissement pur et simple. Et si le drame de la cabine de pilotage tente de canaliser la tension des classiques comme Flight plan ou Non-Stop, il s'élève rarement au-dessus de ce qui est prévisible.
C'est dans le scénario, écrit par Jared Rosenberg, que Vol à haut risque (Flight Risk) rencontre le plus de difficultés. Chargé de dialogues maladroits, le film vire souvent à la comédie involontaire. Le personnage Daryl délivre des répliques qui oscillent entre la menace et l'absurde, avec de fréquentes incursions dans l'humour juvénile. Pendant ce temps, les autres personnages sont accablés par des échanges lourds d'explications et des plaisanteries peu inspirées. Le film introduit également une intrigue secondaire à moitié bâclée impliquant une taupe au sein du bureau du Marshal, mais elle est si peu développée qu'elle est à peine perceptible.
Malgré ses défauts, Vol à haut risque (Flight Risk) a ses bons moments. L'interaction entre Michelle Dockery, Topher Grace et Mark Wahlberg déborde parfois d'énergie, en particulier lors des confrontations les plus physiques. Il y a un sentiment palpable de désespoir lorsque les personnages sont confrontés à la double menace d'un pilote meurtrier et de leur propre inexpérience en matière de pilotage d'avion. Et tandis que le dernier acte sombre dans une physique à la Looney Tunes, il est difficile de ne pas s'esclaffer devant l'audace de certaines cascades. C'est le genre d'amusement si mauvais qu'il en devient bon qui pourrait faire de ce film un futur favori.
Vol à haut risque (Flight Risk) est un film de série B à part entière, avec ses bizarreries à petit budget et ses performances bidons. Il n'aspire pas à être plus qu'un film à suspense rapide et pulpeux, et en ce sens, il y parvient - de justesse. Si vous êtes prêt à suspendre votre incrédulité, à pardonner certains moments douloureusement stupides et à accepter l'aspect campagnard, vous pourriez bien apprécier la balade. Pour les autres, il s'agit d'un vol que vous pouvez ignorer en toute sécurité. Ce film est malgré lui l'équivalent cinématographique d'un repas en vol : serviable, parfois satisfaisant, mais finalement oubliable. On se demande à l’atterrissage au retour si le voyage en valait la peine.
Vol à haut risque (Flight Risk)
Réalisé par Mel Gibson
Écrit par Jared Rosenberg
Produit par John Davis, John Fox, Bruce Davey, Mel Gibson
Avec Mark Wahlberg, Topher Grace, Michelle Dockery
Directeur de la photographie : Johnny Derango
Musique : Antônio Pinto
Sociétés de production : Davis Entertainment, Icon Productions
Distribué par Lionsgate (Etats-Unis), Metropolitan FilmExport (France)
Date de sortie : 22 janvier 2025 (France), 24 janvier 2025 (Etats-Unis)
Durée : 91 minutes
Vu le 22 janvier 2025 au Gaumont Disney Village, Salle 10 place A19
Note de Mulder:
Ce qui devait être un simple trajet de transfert d’un témoin clef, nommé Winston, dans le cadre d’une affaire de mafia, va s’avérer plus périlleux que prévu. Nous sommes installés dès le début du film à l’intérieur d’un petit avion de tourisme, direction Anchorage, à son bord un trio, le pilote Daryl Booth, L’US Marshals Madelyn Harris une jeune femme et le témoin Winston qu’elle doit escorter et surveiller. Le décor à l’extérieur est idyllique, splendide avec la traversée et le survol des sommets enneigés de l’Alaska sous un ciel d’azur. Le pilote est avenant, décontracté en mâchant son chewing-gum, lance la conversation pour détendre l’atmosphère quelque peu tendue et récolter des renseignements de la part de ses passagers. Il n’a pas l’habitude de prendre à bord de son avion un US Marshals mais plutôt des touristes en mal de sensations fortes.
Quelques soubresauts viennent perturber la quiétude qui commençait à s’installer à bord de la carlingue, Winston assis derrière le pilote est anxieux, mal à l’aise, Harris non plus ne se sent pas très rassurée dans ce petit avion, mais Daryl Booth connait bien son appareil et leur dit qu’il est normal dans cette région d’avoir des turbulences et des rafales de vent, il connait très bien la région, ils peuvent avoir confiance en lui.
Le pilote est d’un caractère curieux, s’intéresse de plus en plus à Madelyn et veut connaitre les raisons de sa mission, qui elle est, sa vie privée, Madelyn répond à demi-mot plus préoccupée par la surveillance du cockpit. Ce pilote commence à l’agacer fortement avec ses questions, son insistance à ne pas lui révéler le trajet exact, la radio les reliant à Anchorage ne fonctionnant que par intermittence. Sont-ils perdus loin de tout aéroport ? Madelyn commence à douter du professionnalisme et de la compétence de ce pilote trop sûr de lui et trop familier.
Un incident va venir rapidement perturber Winston et par la même le climat va devenir de plus en plus pesant à bord et se détériorer. Peu à peu on ne sait pourquoi, on le ressent, une angoisse sans raison va sans doute étreindre le spectateur. Dans sa réalisation, Mel Gibson a su distiller habilement le suspens, à bon escient, par petites touches successives, un scénario qui pourrait rappeler l’atmosphère étouffante de Shinning. Pas de temps mort dans ce huit clos, où certaines scènes inattendues nous font sursauter, les personnages gagnent en profondeur, font preuve d’abnégation et vont s’entraider par la force des choses suite à des évènements inattendus. Nous sentons que quelque chose d’intense va arriver, avec aucune possibilité d’aide extérieure, ce qui accentue la peur des passagers.
Le scénario parait plausible puisque prenant tout au long du film, excepté pourrait-on dire par moment, le pilotage de l’avion ne parait pas très réaliste, et pourrait relever du miracle. Les trois acteurs sont excellents dans leur rôle, le film repose en bonne partie sur le pilote joué par Mark Wahlberg, L’US Marshals Madelyn Harris jouée par Michelle Dockery est époustouflante dans sa justesse d’interprétation et Winston, personnage au départ timoré joué par Topher Grace, va se transcender. Le titre du film est judicieusement choisi Vol à haut risque il résume à lui seul ce film au suspens captivant, angoissant. Pas de musique particulière à noter qui accompagne cette production. La durée d’1h30 correct, passe assez vite, avec une accélération de l’action peu de temps après le début du film, tout se passe pratiquement à bord de l’avion. Ce film rentre dans la catégorie des films à suspens, avec des émotions fortes et une certaine violence.
Vol à haut risque (Flight risk)
Réalisé par Mel Gibson
Écrit par Jared Rosenberg
Produit par John Davis, John Fox, Bruce Davey, Mel Gibson
Avec Mark Wahlberg, Topher Grace, Michelle Dockery
Directeur de la photographie : Johnny Derango
Musique : Antônio Pinto
Sociétés de production : Davis Entertainment, Icon Productions
Distribué par Lionsgate (Etats-Unis), Metropolitan FilmExport (France)
Date de sortie : 22 janvier 2025 (France), 24 janvier 2025 (Etats-Unis)
Durée : 91 minutes
Vu le 07 janvier 2025 au siège du distributeur Métropolitan FilmExport
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