Titre original: | Sarah Bernhardt, La Divine |
Réalisateur: | Guillaume Nicloux |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 98 minutes |
Date: | 18 décembre 2024 |
Note: |
Sarah Bernhardt, la Divine, est une réussite, un portrait moderne et éblouissant d'une des plus grandes tragédiennes françaises.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, aucun film n'avait été réalisé sur Sarah Bernhardt, l'une' des premières stars mondiales (1844-1923). Jean Cocteau avait inventé pour elle le terme de «monstre sacré». Loin du biopic chronologique, la scénariste Nathalie Leuthreau centre le récit autour de deux moments importants : l'amputation de sa jambe en 1915, et une journée organisée à la gloire de cette artiste en Décembre 1896. Elle distille des informations de manière légère tout au long du récit. Précédant l'Actor's Studio, Sarah Bernhardt invente un jeu basé sur l'émotion. Avant Coco Chanel, elle bannit le corset. Elle joue des rôles d'hommes, dirige un théâtre, s'occupe des costumes et des décors.
Le réalisateur Guillaume Nicloux et la scénariste souhaitent montrer une femme libre, moderne, une amoureuse qui défie la morale, les conventions et la raison. Ils inventent une histoire d’amour avec le comédien Lucien Guitry, qui fut longtemps son partenaire de jeu, en s’inspirant d’autres histoires d’amour de Sarah Bernhardt. Ils assument également quelques anachronismes, comme l'électricité qui éclaire une scène de théâtre, lorsque Sarah Bernhardt réclame de la lumière. Grâce à ces libertés, Guillaume Nicloux réalise un film moderne sur cette femme en avance sur son temps.
Sandrine Kimberlain incarne avec brio cette star fantasque, excessive, obstinée, aventurière, audacieuse, démesurée… Elle est de tous les plans avec une belle énergie. J'avais des doutes sur ce choix, mais je suis ressortie de la projection presse impressionnée par sa performance. Elle est entourée par un casting solide, avec des comédien.nes de la comédie française. Laurent Lafitte interprète Lucien Guitry, Grégoire Leprince-Ringuet son fils Sacha Guitry. Amira Casar incarne la peintre Louise Abbéma, son amante. Laurent Stocker joue Pitou, son secrétaire souffre-douleur.
La reconstitution est magnifique, que ce soit en termes décors, de costumes chatoyants, de maquillage et de coiffure. L'image est éclatante. La musique classique est utilisée judicieusement: le célèbre clair de lune de Debussy, la Sérénade de Schubert, Ravel, Debussy, Chopin. Lors du générique, le film montre des archives rares dévoilant la véritable Sarah Bernhard, qui cent ans après sa disparition fascine toujours.
Sarah Bernhardt, la Divine
Réalisé par Guillaume Nicloux
Produit par François Kraus, Denis Pineau-Valencienne
Écrit par Nathalie Leuthreau
Avec Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, Amira Casar, Pauline Etienne
Musique : Reynaldo Hahn
Directeur de la photographie : Yves Cape
Montage : Guy Lecorne, Karine Prido
Sociétés de production : Les Films du Kiosque, TF1 Films Production, UMedia, Fils Prod
Distribué par Memento Distribution (France)
Date de sortie : 18 décembre 2024 (France)
Durée du film : 98 minutes
Vu le 5 décembre 2024 au Club 13
Note de Sabine: