Azrael

Azrael
Titre original:Azrael
Réalisateur: E.L. Katz
Sortie:Shudder
Durée:85 minutes
Date:Non communiquée
Note:
Dans un monde où personne ne parle, une communauté mystérieuse et dévote traque une jeune femme nommée Azrael (Samara Weaving) qui s'est échappée de leur prison. Recapturée par ses impitoyables dirigeants, elle doit être sacrifiée pour apaiser un mal qui réside au plus profond de la nature sauvage environnante - mais Azrael ne reculera devant rien pour assurer sa propre liberté et sa survie. De cette parabole implacable sur le sacrifice et le salut est né un conte d'horreur immersif, en temps réel, issu des esprits visionnaires de Simon Barrett et d'E.L. Katz.

Critique de Mulder

Azrael, réalisé par E.L. Katz et écrit par Simon Barrett, est un thriller d'horreur intense et captivant qui repousse les limites grâce à son approche minimaliste de la narration. Situé dans un monde post-apocalyptique où la parole est considérée comme un péché, le film suit Samara Weaving dans le rôle d'Azrael, une femme traquée par une secte de fanatiques religieux et de créatures assoiffées de sang, livrant une performance qui transmet plus d'émotions et de tension sans dialogue que la plupart des films ne le font avec des scénarios détaillés.

La force d'Azrael réside dans sa tension atmosphérique et ses frissons viscéraux. La mise en scène d'E.L. Katz est implacable, plongeant le public dans un monde dépourvu de mots mais riche en récits visuels. Le scénario de Simon Barrett est sobre et efficace, axé sur la survie et les instincts primaires de l'humanité. L'intrigue suit un schéma familier de poursuite et de fuite, mais son exécution est tout sauf ordinaire. À chaque scène, les images obsédantes de Mart Taniel transforment la forêt dense en un personnage à part entière, où l'obscurité n'est pas seulement un élément visuel, mais un symbole de la décadence morale et spirituelle du monde.

L'une des caractéristiques les plus remarquables du film est l'interprétation d'Azrael par Samara Weaving. Sans une seule phrase prononcée, Samara Weaving démontre une incroyable gamme d'émotions, de la peur et de la vulnérabilité au défi et à la rage, à travers sa performance physique et ses yeux expressifs. Ce n'est pas nouveau pour Samara Weaving, connue pour ses rôles dans Ready or Not et The Babysitter, mais Azrael l'élève à un nouveau niveau de l'iconographie de l'horreur. Le silence de son personnage est le reflet du monde qu'elle habite, où la survie ne consiste pas seulement à échapper aux monstres, mais aussi à affronter les vestiges des croyances tordues de l'humanité.

Le film bénéficie également d'une solide distribution de seconds rôles, dont Nathan Stewart-Jarrett, Vic Carmen Sonne, Katariina Unt et Rea Lest, qui apportent tous une intensité tranquille à leurs rôles. Leurs performances renforcent le ton sinistre du film, rendant chaque interaction pleine de danger, même lorsqu'aucun mot n'est échangé. Les membres antagonistes de la secte, menés par la prêtresse enceinte de Vic Carmen Sonne, ajoutent une couche troublante de fanatisme religieux qui remet en question la foi et la moralité dans un monde où le salut divin semble hors de portée.

Azrael ne recule ni devant le gore ni devant la tension. Les créatures, appelées Burnt People, sont grotesques et implacables, et leur conception est un clin d'œil à des classiques comme The Descent, mais avec une couche supplémentaire de symbolisme religieux. L'équipe chargée des effets pratiques, dirigée par Dan Martin, mérite des éloges particuliers pour avoir créé des images cauchemardesques qui restent suffisamment ancrées dans la réalité pour ne pas paraître excessives, tout en ayant un impact viscéral.

Bien qu'Azrael soit indéniablement un survival horror bien conçu, son manque de dialogue et sa construction du monde éparse pourraient frustrer les spectateurs à la recherche d'une plus grande profondeur narrative. Le film laisse de nombreuses questions en suspens, notamment en ce qui concerne la nature de la secte, les créatures et le cadre post-apocalyptique. Cette ambiguïté peut être considérée soit comme un choix délibéré pour renforcer l'atmosphère oppressante du film, soit comme une occasion manquée d'explorer plus complètement le potentiel de son monde. Quoi qu'il en soit, c'est un film qui invite à l'interprétation, récompensant les spectateurs qui apprécient une narration minimaliste avec un sous-texte riche.

Azrael est en fin de compte un voyage captivant, gorgé de sang, dans un monde où le silence en dit long. Samara Weaving confirme son statut de l'une des femmes les plus fascinantes du cinéma d'horreur, tandis qu'E.L. Katz et Simon Barrett livrent un thriller brutal, au concept élevé, aussi implacable qu'il suscite la réflexion. Même s'il ne s'adresse pas à tout le monde, Azrael est une entrée unique et audacieuse dans le genre du survival horror, qui s'épanouit grâce à sa capacité à transmettre la terreur par le biais de ce qui n'est pas dit.

Azrael
Réalisé par E.L. Katz
Écrit par Simon Barrett
Produit par Dan Kagan, Dave Caplan, Simon Barrett
Avec Samara Weaving, Vic Carmen Sonne, Katariina Unt, Nathan Stewart-Jarrett
Directeur de la photographie : Mart Taniel
Montage : Ben Baudhuin
Musique : Toti Gudnason, The Blair Brothers
Société de production : C2 Motion Picture Group
Distribué par IFC Films, Shudder, Republic Pictures (États-Unis)
Dates de sortie : 9 mars 2024 (SXSW), 27 septembre 2024 (États-Unis)
Durée : 85 minutes

Vu le 20 septembre 2024 (Screener presse)

Note de Mulder: