Transformers : le commencement

Transformers : le commencement
Titre original:Tranformers One
Réalisateur:Josh Cooley
Sortie:Cinéma
Durée:104 minutes
Date:23 octobre 2024
Note:
Ce film se déroule entièrement sur Cybertron et raconte comment deux frères d’armes, Optimus Prime et Megatron, sont devenus ennemis jurés, menant au plus grand des combats entre les Autobots et les Decepticons.

Critique de Cookie

Dès la première image, le film nous plonge à toute vitesse au-dessus des imposantes tours de Iacon City. La caméra se rapproche ensuite du personnage central, Orion Pax, un Transformer rouge qui consulte en secret des archives dans une vaste bibliothèque. Il est à la recherche d’une carte qui pourrait lui révéler l’emplacement de la matrice du commandement, un artefact essentiel à la survie des siens. Sa quête, cependant, est brusquement interrompue par l’apparition des gardes. Forcé de fuir, Orion se lance dans une course effrénée à travers la ville. Seuls sa rapidité et son agilité lui permettent d’échapper à ses poursuivants, et il retrouve finalement son ami D16, qui l'attend, visiblement inquiet.

Le rythme ne faiblit pas une seconde, et nous voilà rapidement transportés dans l’immensité d’un stade en effervescence pour la fête des 5000 d'Iacon. Orion, malgré les interdictions, entraîne D16 à participer à une course, espérant prouver leur valeur. Leur victoire leur vaut d’être punis, et ils sont relégués dans les sous-sols, parmi les déchets. C’est dans ce lieu sombre qu’ils feront la connaissance de deux autres personnages marquants : Elita (doublée par Audrey Fleurot), une guerrière intrépide tout de mauve vêtue, qui ne mâche pas ses mots, et B127, surnommé "B" (doublé par Philippe Lacheau), un Transformer jaune à l’esprit farceur et au tempérament décontracté.

Cette rencontre improbable crée une parenthèse bienvenue dans l’action effrénée du film, apportant une touche d’humour et d’émotion. La planète Cybertron elle-même est magnifiée à travers des paysages lumineux et colorés. Une scène particulière, où des gazelles métalliques aux oreilles brillantes évoluent paisiblement, offre un moment de tranquillité trompeuse. Car cette paix apparente est bientôt troublée par l'arrivée des Quintessons, accompagnée d’un flashback où Alpha Trion, l’un des sages anciens, relate la naissance des événements qui ont bouleversé la vie des mineurs de Cybertron.

La seconde moitié du film monte encore en intensité. Un des Transformers adopte soudainement un ton plus sombre, son regard se teintant d’un rouge glacial. Ce revirement brutal dans son attitude nous interpelle et laisse présager des développements inquiétants. Ce changement de rythme apporte une profondeur inattendue aux personnages, ajoutant une dimension psychologique rare dans la saga Transformers.

La construction narrative du film permet aux spectateurs novices de plonger dans cet univers riche sans avoir vu les précédents épisodes. Vu en Dolby Cinema, l’expérience est amplifiée par des effets spéciaux impressionnants et une bande-son prenante. Dans la salle, composée de familles et de jeunes spectateurs, l’attention ne s’est jamais relâchée ; tous étaient captivés.

Transformers : le commencement est un film passionnant, rythmé par des scènes d’action palpitantes, des flashbacks bien dosés et des effets visuels de grande qualité. Les rebondissements dans les relations entre les personnages, l’évolution de leurs sentiments, et la qualité des poursuites en font une expérience immersive. La fin ouverte suggère une suite prometteuse, laissant le public sur sa faim.

Transformers : le commencement (Transformers One)
Réalisé par Josh Cooley
Écrit par Eric Pearson, Andrew Barrer, Gabriel Ferrari
Histoire d'Andrew Barrer, Gabriel Ferrari
Basé sur les figurines Transformers de Hasbro
Produit par Don Murphy, Tom DeSanto, Lorenzo di Bonaventura, Michael Bay, Mark Vahradian, Aaron Dem
Avec Chris Hemsworth, Brian Tyree Henry, Scarlett Johansson, Keegan-Michael Key, Steve Buscemi, Laurence Fishburne, Jon Hamm
Directeur de la photographie : Christopher Batty
Montage : Lynn Hobson
Musique : Brian Tyler
Sociétés de production : Paramount Animation, Hasbro Entertainment, Bayhem Films, New Republic Pictures, ; Di Bonaventura Pictures
Distribué par Paramount Pictures
Dates de sortie : 20 septembre 2024 (Etats-Unis), 23 octobre 2024 (France)
Durée : 104 minutes

Vu le 18 septembre 2024 au Pathé Beaugrenelle, salle Dolby Cinéma

Note de Cookie:

Critique de Mulder

Transformers : le commencement (Transformers One) donne un nouveau souffle à la franchise Transformers en proposant une histoire d'origine animée inattendue mais profondément gratifiante pour deux de ses personnages les plus emblématiques, Optimus Prime et Megatron. Réalisé par Josh Cooley et écrit par Andrew Barrer, Gabriel Ferrari et Eric Pearson, le film s'éloigne des films en prises de vues réelles chaotiques et grandiloquents dirigés par Michael Bay et opte pour un récit centré sur les personnages qui enrichit l'histoire de Cybertron tout en plongeant au cœur des émotions de la franchise.

Se déroulant entièrement sur la planète Cybertron, le film explore une société divisée entre ceux qui peuvent se transformer et ceux qui ne le peuvent pas. Chris Hemsworth incarne Orion Pax, un jeune bot sans cerveau et enthousiaste qui rêve de faire quelque chose de plus de lui-même. Pax travaille aux côtés de son meilleur ami, D-16, interprété par Brian Tyree Henry, dans les mines de Cybertron, à la recherche d'Energon, la source d'énergie de la planète qui s'épuise. Le film présente ces personnages non pas comme les chefs légendaires de factions opposées, mais comme deux mineurs, liés par l'amitié et des aspirations communes, pris au piège d'un système de classes rigide qui les empêche de réaliser leur plein potentiel.

La décision de se concentrer sur l'amitié précoce d'Orion Pax et de D-16 et sur leur ascension pour devenir Optimus Prime et Megatron donne à Transformers : le commencement (Transformers One) une profondeur rafraîchissante. Au fond, le film traite de l'évolution du leadership et des conséquences tragiques d'idéologies divergentes. Hemsworth livre une performance charmante et sincère dans le rôle de Pax, insufflant au personnage de l'optimisme et un sens de l'émerveillement. Ce portrait jeune et aventureux s'éloigne considérablement de l'Optimus Prime stoïque et aguerri auquel les fans sont habitués, et permet au public de voir les racines de sa transformation en leader des Autobots.

De l'autre côté de ce spectre émotionnel, Brian Tyree Henry incarne D-16, le robot qui deviendra un jour Mégatron. L'interprétation de Brian Tyree Henry est empreinte d'une intensité tranquille, car il apporte au personnage un sentiment de conflit intérieur et de ressentiment croissant. Contrairement à Pax, D-16 est plus prudent et réservé, hésitant à remettre en question le système qui l'a maintenu dans les mines. Sa descente progressive dans l'amertume et la colère, alors qu'il est aux prises avec les injustices de la hiérarchie sociale de Cybertron, est l'une des intrigues les plus convaincantes du film, le transformant d'un ami loyal en un adversaire redoutable. Henry saisit parfaitement la façon dont D-16 finit par embrasser le pouvoir, et l'arc de son personnage devient une réflexion sur la nature corruptrice de l'ambition et de l'oppression.

La dynamique entre Orion Pax et D-16 est l'épine dorsale du film, et leur relation est explorée avec une quantité surprenante de nuances. Au début, les deux sont inséparables, se soutenant l'un l'autre à travers les défis auxquels ils sont confrontés en tant que robots sans cerveau. Mais à mesure que l'ambition de Pax grandit, le fossé qui les sépare se creuse. Le désir de Pax de trouver la légendaire Matrice du Leadership et de sortir son peuple de la souffrance entre en conflit avec la conviction de D-16 que le système est trop cassé pour être réparé. C'est ce clivage idéologique qui finira par les séparer, ouvrant la voie à la guerre entre Autobots et Decepticons qui définit l'univers des Transformers depuis des décennies.

La réalisation de Josh Cooley est précise et assurée, équilibrant les séquences d'action du film avec des moments plus calmes, axés sur les personnages. La décision d'animer le film, plutôt que de revenir à la prise de vue réelle, s'avère être un coup de maître. Industrial Light & Magic (ILM) a réalisé une animation à couper le souffle qui permet des transformations fluides et des scènes d'action à la fois cohérentes sur le plan visuel et émotionnelles. Les séquences de transformation, qui étaient souvent une cacophonie visuelle dans les films de Michael Bay, sont ici traitées avec grâce. Les robots se déplacent avec détermination et précision, leurs transformations reflétant leurs luttes intérieures et leurs personnalités. Le souci du détail dans l'animation est exceptionnel, de la texture des paysages industriels de Cybertron aux expressions émotives des visages des robots.

La construction du monde dans Transformers : le commencement (Transformers One) est tout aussi impressionnante. Cybertron est dépeinte comme une société dystopique au bord de l'effondrement, dont les réserves d'énergie sont presque épuisées et dont les citoyens sont divisés en classes sociales. Les robots de la classe inférieure, incapables de se transformer, travaillent dans les mines, tandis que les Transformers de la classe supérieure jouissent d'une vie privilégiée. Le commentaire social est clair, mais il est intégré au récit avec suffisamment de subtilité pour ne jamais paraître lourd. Le scénario utilise intelligemment cette lutte des classes comme toile de fond des parcours personnels de Pax et de D-16, faisant de leur confrontation finale non pas un simple affrontement entre amis, mais une bataille pour l'avenir de leur société.

Scarlett Johansson incarne Elita-One, une superviseuse pleine de bon sens qui supervise le travail de Pax et de D-16 dans les mines. Scarlett Johansson apporte un esprit vif et de l'autorité à son rôle, offrant une présence féminine forte dans une franchise qui a souvent mis ses personnages féminins sur la touche. Les interactions d'Elita-One avec Pax et D-16 contribuent à ancrer leurs personnages, et son propre parcours, qui l'a fait passer d'une gestionnaire ordinaire à un acteur clé de la rébellion, ajoute une nouvelle couche de complexité à l'histoire. Keegan-Michael Key, dans le rôle de B-127 (le précurseur de Bumblebee), fournit une grande partie du soulagement comique du film, mais même son personnage est suffisamment approfondi pour se sentir pleinement réalisé plutôt que d'être une simple machine à blagues.

Transformers : le commencement (Transformers One) est un spectacle visuel, mais c'est aussi un film qui n'a pas peur de ralentir et d'explorer le poids émotionnel des décisions de ses personnages. Le thème central de l'amitié déchirée par l'ambition et l'idéologie est traité avec soin, et le film donne à Pax et à D-16 suffisamment d'espace pour grandir et évoluer au cours de l'histoire. Le dernier acte, qui voit les deux amis s'affronter en tant qu'ennemis, est aussi déchirant que palpitant. Cooley et son équipe parviennent à équilibrer les séquences d'action grandioses avec les moments intimes des personnages, créant ainsi un film à la fois épique et profondément personnel.

Le rythme du film est soutenu, et bien que certains puissent prétendre que la descente de D-16 dans l'infamie se produit trop rapidement, c'est la force de la performance d'Henry qui rend la transition crédible. Les réalisateurs auraient pu passer plus de temps à étoffer le virage de D-16 vers les ténèbres, mais le récit est si bien ficelé que ces moments de développement rapide des personnages ne nuisent pas à l'ensemble de l'histoire. En fait, ils servent à renforcer les enjeux émotionnels, car le public est emporté par la désillusion et la colère croissantes de D-16.

Transformers : le commencement (Transformers One) réussit également à créer un ton plus léger et plus accessible que les précédents opus de la franchise, sans pour autant sacrifier le cœur émotionnel. L'humour est bien placé, le B-127 de Key apportant la légèreté nécessaire au milieu des thèmes plus sombres de la révolution et de la trahison. Le film est également rempli de références intelligentes à la mythologie des Transformers, de la blague sur les GoBots faite par Elita-One à l'utilisation du slogan classique « More than meets the eye » (Plus que ce que l'on voit), dans des moments qui semblent mérités plutôt que forcés.

En termes d'esthétique, le style d'animation du film combine les dessins en blocs et en forme de jouets de la série originale G1 avec des techniques modernes d'animation en images de synthèse, ce qui donne un aspect à la fois nostalgique et avant-gardiste. Les scènes d'action du film sont fluides et dynamiques, avec un sens de l'échelle et du mouvement qui a souvent été perdu dans les films en prises de vues réelles. Qu'il s'agisse de la course palpitante d'Iacon 5000 ou de la bataille finale à la surface de Cybertron, Cooley s'assure que chaque séquence d'action sert l'histoire plutôt que de la submerger.

D'une durée d'un peu plus de 100 minutes, Transformers : le commencement (Transformers One) est très rythmé, mais ne donne jamais l'impression d'être précipité. Le film couvre beaucoup de terrain, depuis les jours de Pax et D-16 dans les mines jusqu'à leur éventuelle ascension vers le leadership, et bien que certains des thèmes plus larges de la lutte des classes et de la révolution auraient pu être explorés plus en détail, l'accent reste clairement mis sur les personnages et leurs relations.

Transformers : le commencement (Transformers One) réussit à faire ce que tant de préquelles échouent à faire : il enrichit la mythologie de la franchise tout en racontant une histoire qui se suffit à elle-même. En se concentrant sur le parcours émotionnel de ses personnages plutôt que sur le spectacle des combats de robots géants,  Josh Cooley et son équipe ont créé un film qui plaira aux fans de longue date comme aux nouveaux venus. Ce film nous rappelle pourquoi ces personnages ont perduré pendant des décennies, et il le fait avec cœur, humour et une surprenante profondeur.

Dans Transformers : le commencement (Transformers One), il y a en effet plus que ce que l'on peut voir. Il ne s'agit pas seulement d'un film sur des robots déguisés ; c'est une histoire sur l'amitié, la loyauté et le coût du leadership. C'est une histoire sur l'amitié, la loyauté et le coût du leadership, sur les choix que nous faisons et les chemins que nous empruntons, et sur la façon dont ces choix définissent qui nous sommes. Pour une franchise qui a souvent été critiquée pour avoir privilégié le spectacle au détriment de la substance, Transformers : le commencement (Transformers One) est un retour en forme bienvenu - la preuve qu'avec la bonne histoire et les bons personnages, les Transformers peuvent encore nous surprendre.

Transformers : le commencement (Transformers One)
Réalisé par Josh Cooley
Écrit par Eric Pearson, Andrew Barrer, Gabriel Ferrari
Histoire d'Andrew Barrer, Gabriel Ferrari
Basé sur les figurines Transformers de Hasbro
Produit par Don Murphy, Tom DeSanto, Lorenzo di Bonaventura, Michael Bay, Mark Vahradian, Aaron Dem
Avec Chris Hemsworth, Brian Tyree Henry, Scarlett Johansson, Keegan-Michael Key, Steve Buscemi, Laurence Fishburne, Jon Hamm
Directeur de la photographie : Christopher Batty
Montage : Lynn Hobson
Musique : Brian Tyler
Sociétés de production : Paramount Animation, Hasbro Entertainment, Bayhem Films, New Republic Pictures, ; Di Bonaventura Pictures
Distribué par Paramount Pictures
Dates de sortie : 20 septembre 2024 (Etats-Unis), 23 octobre 2024 (France)
Durée : 104 minutes

Vu le 13 octobre 2024 au Gaumont Disney Village, Salle 5 place A19

Note de Mulder: