Art Of A Hit

Art Of A Hit
Titre original:Art Of A Hit
Réalisateur:Gaelan Connell
Sortie:Vod
Durée:93 minutes
Date:Non communiquée
Note:
2003, un groupe de rock se rend dans un château français vieux de 1000 ans pour enregistrer avec un producteur reclus dans l'espoir de relancer leur carrière...

Critique de Mulder

Art of a Hit est un film qui tente de mélanger le monde de la musique avec les éléments horrifiaue, mais le résultat obtenu n’est guère convaincant. Le film, réalisé par Gaelan Connell et coécrit avec Charlie Saxton, cherche à se faire une place dans le sous-genre de l'horreur musicale, mais il trébuche en route et rate son objectif principal qui est de proposer un voyage musical horridfique. Au cœur du film, Art of a Hit tourne autour d'un groupe de rock des années 90, Excelsis, mené par le personnage mélancolique et souvent frustrant de Ryan, interprété par Ryan Donowho. Le film retrace le parcours du groupe qui se reforme pour tenter une dernière fois d'accéder à la gloire, sous la houlette du producteur excentrique Charlie DuPont, interprété par Charlie Saxton. La narration oscille entre les conflits internes du groupe et l'atmosphère sinistre d'un château français, mais le film peine à équilibrer ses ambitions.

L'un des défis les plus importants auxquels Art of a Hit est confronté est son incapacité à maintenir un ton cohérent tout au long du récit. Les premières scènes du film, qui tentent de capturer l'apogée du succès du groupe, se transforment rapidement en clichés d'horreur, laissant le spectateur dans l'incertitude quant au type de film qu'il est en train de regarder. Les scènes d'effroi sont peu inspirées, et se sentent souvent ajoutées à l'intrigue plutôt que d'en faire partie intégrante. Le film flirte ainsi avec une horreur psychologique plus profonde, notamment à travers les interactions de Ryan avec la figure fantomatique de son ancien camarade de groupe Miles, interprété par Rob Raco. Cependant, ces moments de potentiel sont réduits à néant par un scénario qui s'appuie trop lourdement sur les clichés du genre et des dialogues décevants.

Le personnage de Ryan est peut-être l'aspect le plus problématique du film. Ses contradictions internes - vouloir le succès mais rejeter le courant dominant, s'appuyer sur Charlie mais résister à son influence - sont censées ajouter de la complexité mais le rendent au contraire frustrant et unidimensionnel. L'interprétation de Ryan Donowho, combinée aux lacunes du scénario, donne l'impression que le personnage est plus une caricature qu'un être humain à part entière. Le reste du groupe s'en sort un peu mieux, avec Timmy, joué par Tim Jo, et Mat, interprété par James Earl, qui apportent un peu de vie à l'ensemble. Le personnage de Charlie, interprété par Saxton, est le plus attachant du film, apportant une énergie excentrique qui manque souvent lorsqu'il n'est pas à l'écran.

Visuellement, le film a quelques points forts, en particulier dans l'utilisation du château comme décor. Le directeur de la photographie Joe Simon tire pleinement parti du lieu, créant une atmosphère à la fois obsédante et magnifique. Cependant, les réussites esthétiques du film sont souvent sapées par ses lacunes narratives. Le fait que le scénario s'appuie sur des éléments horrifiques familiers - tels que le château hanté et l'artiste troublé - ressemble à une occasion manquée d'explorer un territoire plus innovant. Les éléments d'horreur, qui auraient dû constituer la colonne vertébrale du film, sont au contraire sporadiques et manquent de la tension nécessaire pour maintenir l'attention du public.

L'exploration du film sur l'héritage artistique et la pression du succès a des moments de résonance. L'idée d'un groupe qui tente de retrouver sa gloire passée dans un monde qui a évolué est une prémisse convaincante, et Art of a Hit aborde les conséquences émotionnelles de cette quête. Les thèmes de l'échec, des regrets et du coût de l'ambition se retrouvent tout au long du récit, donnant au film un poids qui manque souvent à ses éléments d'horreur. Cependant, ces thèmes ne sont pas suffisants pour porter le film à travers ses parties les plus ennuyeuses, en particulier dans le premier acte, où le rythme traîne et le dialogue semble forcé.

Art of a Hit est un film avec un potentiel qu'il n'arrive jamais à atteindre. Ses tentatives de fusionner l'horreur avec un drame musical aboutissent à un produit qui semble décousu et inégal. Les performances, en particulier celles de Charlie Saxton et de James Earl, offrent une certaine rédemption, mais elles ne suffisent pas à élever le film au-dessus de ses défauts. Pour les fans de musique des années 90 ou ceux qui s'intéressent aux difficultés de la création artistique, certains éléments du film peuvent trouver un écho. Cependant, en tant que film d'horreur, Art of a Hit n'est pas à la hauteur, offrant plus de frustration que de peur. Malgré ses ambitions, le film laisse à son public le sentiment qu'il aurait pu être beaucoup plus maitrisé et donc réussi.

Art of a hit
Réalisé par Gaelan Connell
Produit par Gaelan Connell, Charlie Saxton
Écrit par Gaelan Connell, Charlie Saxton
Avec Ryan Donowho, James Earl, Tim Jo, Allison Landi, Allie MacDonald, Rob Raco, Charlie Saxton, David Valdes
Directeur de la photographie : Joe Simon
Sociétés de production : Dewey & Bug
Distribué par Giant Pictures (Etats-Unis)
Date de sortie : 20 août 2024 (Etats-Unis)
Durée : 93 minutes

Vu le 18 aout 2024 (screener presse)

Note de Mulder: