The Mouse trap

The Mouse trap, réalisé par Jamie Bailey et écrit par Simon Phillips, s'inscrit dans la tendance croissante des films d'horreur qui cherchent à tirer profit de personnages bien-aimés du domaine public en les transformant en figures grotesques de la terreur. Dans la lignée de films comme Winnie l'ourson : Blood and Honey, ce film tente de transformer l'emblématique Mickey Mouse en méchant de film d'horreur. Cependant, si la prémisse peut sembler intrigante sur le papier, l'exécution laisse beaucoup à désirer, ce qui donne un film à la fois peu inspiré et oubliable.

L'histoire est centrée sur Tim, interprété par Simon Phillips, directeur de FunHaven, un vaste centre d'attractions couvert. Tim est un fan inconditionnel de Mickey Mouse, et lorsqu'il se laisse aller à une projection privée du dessin animé classique de 1928 Steamboat Willie sur son projecteur Super 8, quelque chose tourne terriblement mal. Le film le possède, transformant Tim en une version meurtrière de Mickey, avec un masque de souris et la capacité de se téléporter. À partir de ce moment, Tim se lance dans une série de meurtres dans l'enceinte de FunHaven, ciblant un groupe de fêtards qui se sont rassemblés pour une fête après les heures de travail.

La protagoniste principale, Alex, interprétée par Sophie McIntosh, travaille au FunHaven avec sa collègue Jayna, interprétée par Madeline Kelman. Ce qui commence comme une nuit de nettoyage de routine tourne rapidement au cauchemar lorsque Tim, maintenant possédé et masqué, force les employés à rester pour une fête de dernière minute. La nuit prend une tournure sombre lorsque les amis d'Alex lui font la surprise de fêter son anniversaire, mais les festivités sont interrompues par la folie meurtrière de Tim.

Le film introduit une foule de personnages secondaires, chacun avec un développement minimal et apparemment inclus uniquement pour augmenter le nombre de cadavres. Ryan, joué par Ben Harris, est l'odieux fêtard égocentrique qui cherche à attirer l'attention d'Alex, tandis que Marcus, interprété par Callum Sywyk, est le timide ami d'enfance secrètement amoureux d'elle. Malheureusement, ces personnages, ainsi que les autres, ne sont guère plus que des stéréotypes, leur destin étant scellé dès leur apparition à l'écran.

L'un des problèmes les plus flagrants de The Mouse Trap est son manque de créativité. Les meurtres, qui devraient être le point fort de tout film d'horreur, sont fades et peu inspirés. Il n'y a aucune tentative d'injecter de l'originalité dans les morts, ce qui donne l'impression d'une liste de contrôle que les réalisateurs doivent parcourir à contrecœur. Le concept d'un tueur doté de pouvoirs de téléportation aurait pu ajouter un élément de suspense et d'imprévisibilité, mais au lieu de cela, il est sous-utilisé, ne servant que de gadget plutôt que d'aspect réellement terrifiant du personnage.

La structure narrative du film est un autre point faible. L'histoire est ponctuée de scènes mettant en scène Rebecca, la seule survivante du massacre, interprétée par Mackenzie Mills. Elle est interrogée par les inspecteurs Cole, joué par Damir Kovic, et Marsh, joué par Nick Biskupek. Bien que ces scènes tentent d'ajouter une couche de mystère et de tension, elles se sentent finalement déconnectées de l'intrigue principale. Le comportement calme et calculateur de Rebecca face aux questions aurait pu constituer une étude de caractère intéressante, mais au lieu de cela, elle apparaît comme une réflexion après coup, une façon de remplir le temps plutôt que d'approfondir l'histoire.

Le rythme du film est également problématique. Le premier acte traîne en longueur alors qu'il présente les personnages et le cadre, pour ensuite se précipiter dans les deuxième et troisième actes. Le passage soudain de la mise en place à l'action du slasher laisse le public désorienté, et le manque de construction diminue tout suspense potentiel. Lorsque le film atteint sa conclusion abrupte et insatisfaisante, on a l'impression que les réalisateurs ont tout simplement abandonné, laissant dans leur sillage des questions en suspens et des intrigues non résolues.

De plus, le ton du film est incohérent. À certains moments, le film semble s'orienter vers une horreur consciente de sa propre valeur, comme en témoigne un avertissement d'ouverture plaisantin qui tente d'éloigner le film de toute répercussion juridique potentielle de la part de Disney. Cependant, cette tentative d'humour est de courte durée, et le film se transforme rapidement en un slasher banal qui se prend beaucoup trop au sérieux. Les clins d'œil occasionnels aux clichés des films d'horreur, comme la conscience qu'a Marcus de la formule du genre, tombent à plat et ne parviennent pas à insuffler de la légèreté ou de l'intelligence dans les débats.

Visuellement, The Mouse trap ne se distingue guère. Le film est tourné dans un style générique, avec une cinématographie peu inspirée et des effets spéciaux ternes. L'utilisation de l'éclairage stroboscopique comme point faible du tueur est un trope fatigué qui n'ajoute rien à l'atmosphère ou à la tension du film. Les décors de FunHaven, bien que potentiellement intéressants, ne sont pas pleinement utilisés, laissant le spectateur se demander ce qui aurait pu se passer avec des décors et une mise en scène plus créatifs.

En termes de performances, les acteurs font ce qu'ils peuvent avec le matériel disponiblen. Sophie McIntosh, dans le rôle d'Alex, est tout à fait convenable, mais son personnage n'a pas la profondeur ou la force nécessaires pour la rendre vraiment mémorable. Simon Phillips, qui a également écrit le scénario, semble s'amuser dans son rôle de Tim le possédé, mais même sa performance ne parvient pas à élever le film au-delà de la médiocrité.

The Mouse trap est une occasion manquée. Ce qui aurait pu être une interprétation intelligente et subversive d'un personnage emblématique se révèle être un film d'horreur ennuyeux et sans inspiration qui ne tient aucune de ses promesses. Les réalisateurs semblent plus intéressés par la curiosité du public que par la création d'un film véritablement effrayant ou divertissant. En l'état, The Mouse trap n'est rien de plus qu'une note de bas de page dans la liste toujours plus longue des films d'horreur oubliables, n'apportant rien de nouveau ou d'excitant au genre. Ceux qui recherchent une version fraîche et inventive de la formule du slasher feraient mieux d'aller voir ailleurs.

The Mouse Trap
Réalisé par Jamie Bailey
Écrit par Simon Phillips
D'après Steamboat Willie de Walt Disney et Ub Iwerks
Produit par Jamie Bailey, Simon Phillips
Avec Sophie McIntosh, Callum Sywyk, Allegra Nocita, Ben Harris, Mireille Gagné, Mackenzie Mills, James Laurin, Kayleigh Styles, Jesse Masmith, Madeline Kelman, Damir Kovic, Nick Biskupek, Simon Phillips
Cinématographie : Jamie Bailey
Montage : Jamie Bailey
Musique : Darren Morze
Sociétés de production : Into Frame Productions, Bailey Phillips Productions
Distribué par Gravitas Ventures (Etats-Unis)
Date de sortie : 6 août 2024 (États-Unis)
Durée : 80 minutes

Vu le 10 aout 2024 en VOD

Note de Mulder: