Titre original: | The Garfield Movie |
Réalisateur: | Mark Dindal |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 101 minutes |
Date: | 31 juillet 2024 |
Note: |
Garfield, le chat le plus gourmand et paresseux de la BD revient sur le grand écran, vingt ans après deux adaptations au cinéma.
En 1978, Jim Davis dessine ce chat en réaction aux nombreux personnages de chiens présents dans les bandes dessinées de l'époque. Garfield est un être humain déguisé en chat. Comme l'exprime son créateur: «il nous tend un miroir, avec humour. Nous nous sentons coupable de trop manger, de ne pas faire d'exercices, et de trop dormir. Garfield, chat paresseux, égocentrique, constamment affamé, soulage notre culpabilité.»
Le passage au petit et grand écran nécessite de faire évoluer ce personnage, drôle, cynique, et paresseux, de lui faire vivre des aventures. Les histoires sont conçues pour un public familial, pour de jeunes enfants. Les fans de la BD ne retrouveront donc pas le Garfield de la BD. C'est un Garfield plus consensuel qui a été conçu par le réalisateur Mark Dindal et son scénariste David Reynolds, avec l'accord de Jim Davis. Certes, nous retrouvons le Garfield, qui aime les lasagnes. Ce glouton dévore les pizzas d'une manière qui fait rire les enfants dans la salle. Mais aujourd'hui, Garfield les commande par internet, via son smartphone. Il est abonné à Chatflix. A ses cotés, Odie le chien, est de l'aventure, mais il est moins son souffre-douleur. Jon est fidèle au personnage d'origine.
Le récit se concentre sur la famille. Nous découvrons ainsi que Garfield est le fils d'un chat de gouttière, Vic, qui l'aurait abandonné. Recueilli par Jon, il coule des jours paisibles quand il est enlevé avec Odie par la méchante Jinx, et ses deux acolytes, les effrayants chiens Roland et Nolan. Il est alors contraint de faire un casse avec son père. L'histoire est bien construite, avec du rythme, des gags, de l'émotion avec les scènes père-fils. Le film fait référence aux films de super-héros, à Mission Impossible. La phrase «je fais mes cascades moi-même» pourrait devenir culte. L'animation est simple mais conforme à la BD. Bébé Garfield est trop mignon avec ses grands yeux. L'humoriste Kyan Khojandi, révélé par la série «Bref», est la voix française de Garfield. La musique est réussie, rythmée avec des titres comme «I got a good life» de Jon Baptiste, «Let it roll» de Keith Urban et Snoop Dogg.
«Garfield, héros malgré lui» est un film d'animation mignon, touchant dans son récit familial, qui ravira les petits. Prévoir les pizzas à l'issue de la projection.
Garfield : Héros Malgré Lui (The Garfield Movies)
Réalisé par Mark Dindal
Écrit par Paul A. Kaplan, Mark Torgove, David Reynolds
D'après Garfield de Jim Davis
Produit par John Cohen, Broderick Johnson, Andrew Kosove, Steven P. Wegner, Craig Sost, Namit Malhotra
Avec les voix françaises : Kyan Khojandi, Thierry Desroses, Marc Arnaud, Barbara Beretta
Musique : John Debney
Sociétés de production : Columbia Pictures, Alcon Entertainment, Prime Focus, DNEG Animation, One Cool Group Limited, Wayfarer Studios
Distribué par Sony Pictures Releasing
Date de sortie : 24 mai 2024 (Etats-Unis), 31 juillet 2024 (France)
Durée : 101 minutes
Vu le 26 juin 2024 au Club Lincoln en VF
Note de Sabine:
Le film Garfield : Héros Malgré Lui (The Garfield Movie) vise à réintroduire le félin paresseux et amateur de lasagnes le plus célèbre du monde auprès d'une nouvelle génération, mais ce faisant, il trébuche sur presque tous les plans possibles et imaginables. Réalisé par Mark Dindal et mettant en scène Chris Pratt dans le rôle de Garfield, cette dernière tentative de donner vie à la bande dessinée emblématique de Jim Davis est un mélange confus d'actions mal placées, d'émotions superficielles et d'une commercialisation manifeste qui ne parvient pas à capturer l'essence de ce qui a fait de Garfield un personnage durable pendant près d'un demi-siècle.
Dès le début, il est clair que Le film Garfield : Héros Malgré Lui (The Garfield Movie) a du mal à trouver son identité. Le film s'ouvre sur un flashback qui donne à Garfield une histoire tragique, le présentant comme un chaton abandonné par son père, Vic (interprété par Samuel L. Jackson). Ce changement narratif inutile transforme l'amour de Garfield pour les lasagnes, autrefois léger, en une réaction traumatique, ce qui ne correspond pas à la représentation traditionnelle du personnage en tant que bourru simple et avide de plaisir. Plutôt que d'adopter l'apathie et l'esprit sec de Garfield, le film choisit de le transformer en un héros d'action générique, avec une série de cascades et d'aventures qui semblent plus adaptées à un film de Mission : Impossible plutôt qu'à une histoire de Garfield.
Le film tente d'équilibrer son intrigue riche en action par des clins d'œil à la nostalgie, mais ces efforts tombent à plat. Les références à Tom Cruise et l'utilisation des images de Mission : Impossible et Top Gun pourraient faire rire les spectateurs plus âgés, mais elles semblent étrangement déplacées dans un film ostensiblement destiné aux enfants. L'inclusion de ces éléments met en évidence la crise d'identité du film, coincé entre la volonté de plaire aux fans de longue date de la bande dessinée et celle d'attirer un public plus jeune qui ne connaît pas les origines de Garfield.
La transformation de Garfield d'un chat paresseux et sardonique en un protagoniste énergique et orienté vers l'action est peut-être la plus grande erreur du film. La performance vocale de Chris Pratt n'a pas l'humour sec et laconique que Bill Murray apportait au personnage dans les films en prises de vue réelles du début des années 2000. Au lieu de cela, le Garfield de Chris Pratt est énergique, presque frénétique par moments, ce qui enlève au personnage son charme caractéristique. La version cinématographique de Garfield ressemble à un exercice d'autocollant, se pliant aux tendances de l'animation contemporaine plutôt que de rester fidèle au personnage d'origine. Sa supposée paresse, pierre angulaire de sa personnalité, est éclipsée par le rythme implacable du film et ses séquences d'action.
L'intrigue, qui tourne autour de Garfield kidnappé et forcé de voler du lait dans une ferme laitière, semble artificielle et très éloignée de l'humour quotidien qui définissait la bande dessinée. Le film introduit une foule de nouveaux personnages, notamment Vic, le père de Garfield, dont il est séparé, et Jinx, la méchante chatte persane (interprétée par Hannah Waddingham), mais ces ajouts n'améliorent guère l'histoire. Au contraire, ils contribuent à une narration trop compliquée qui détourne les fans de Garfield des plaisirs simples qu'ils sont en droit d'attendre. Le casse lui-même, qui devrait constituer le point culminant du film, manque d'originalité et ne parvient pas à susciter l'enthousiasme. La séquence ressemble à une pâle imitation de films de meilleure qualité, avec des pièces détachées peu inspirées et un manque de tension réelle.
Les personnages secondaires souffrent également de ce manque d'attention. Odie, le fidèle compagnon canin de Garfield, n'est guère plus qu'un acolyte à la personnalité minimale, bien loin de son rôle de faire-valoir des manigances de Garfield dans la bande dessinée. Le film prend même la décision déconcertante de rendre Odie muet, supprimant ainsi l'un des éléments clés de son personnage. D'autres personnages, comme le taureau amoureux Otto (interprété par Ving Rhames), se sentent coincés dans l'intrigue, leur histoire servant plus de remplissage que de contribution significative à la narration.
Visuellement, Garfield : Héros Malgré Lui (The Garfield Movie) suit la tendance des autres films d'animation récents, avec un style qui s'appuie fortement sur l'animation numérique tout en essayant d'imiter la simplicité de la bande dessinée originale. Bien que le film réussisse à capturer une partie de l'essence visuelle de Garfield, il n'a pas le charme et la chaleur qui ont rendu les adaptations précédentes, comme Garfield et ses amis, si appréciées. L'animation, bien que soignée, semble froide et mécanique, ce qui contraste fortement avec le style dessiné à la main qui donnait autrefois vie à Garfield avec tant de personnalité.
Un autre défaut important du film est son recours excessif au placement de produits et aux références à la technologie moderne. Garfield, qui symbolisait autrefois une sorte d'humour intemporel et universel, est maintenant dépeint comme un chat obsédé par les smartphones, utilisant des applications, commandant des livraisons de nourriture par drones et faisant référence à des services de streaming comme Catflix. Ces éléments ressemblent à des tentatives cyniques de rendre Garfield pertinent pour les enfants d'aujourd'hui, mais ils semblent forcés et déplacés. Le barrage constant de noms de marques et de gadgets ne fait que souligner le manque de créativité du film, le transformant plus en une publicité qu'en une histoire.
Les tentatives d'humour du film tombent également à plat, avec de nombreuses blagues reposant sur des références pop-culturelles fatiguées ou des gags burlesques qui semblent dépassés et peu inspirés. Le scénario, écrit par un trio de scénaristes, semble avoir du mal à trouver le bon équilibre entre l'humour et le cœur. Si quelques moments permettent de retrouver l'esprit pince-sans-rire de Garfield, ils sont trop rares, perdus au milieu d'une mer d'action démesurée et de sentimentalisme déplacé. Même les tentatives de profondeur émotionnelle du film, comme la relation tendue entre Garfield et son père, semblent inventées et manquent de la subtilité nécessaire pour trouver un écho auprès du public.
Garfield : Héros Malgré Lui (The Garfield Movie) est une tentative décevante de faire entrer le personnage bien-aimé dans l'ère moderne. Il sacrifie la simplicité et le charme de la bande dessinée originale au profit d'une intrigue grandiloquente et pleine d'action qui ressemble plus à un film d'animation générique qu'à une véritable histoire de Garfield. Le recours à un humour superficiel, au placement de produits et aux références à la technologie moderne ne fait qu'aliéner les fans de longue date et les nouveaux spectateurs, montrant clairement qu'il s'agit plus d'un coup d'argent de l'entreprise que d'une adaptation sincère.
Pour ceux qui espèrent retrouver le charme du Garfield original, ce film risque de les laisser sur leur faim. Et pour la nouvelle génération de spectateurs, Garfield : Héros Malgré Lui (The Garfield Movie) n'offre guère plus qu'une expérience éphémère et oubliable. En conséquence, le film ressemble plus à un en-cas rassis qu'à un repas satisfaisant, laissant les spectateurs sur leur faim, à la recherche de quelque chose de plus substantiel et de plus savoureux.
Garfield : Héros Malgré Lui (The Garfield Movie)
Réalisé par Mark Dindal
Écrit par Paul A. Kaplan, Mark Torgove, David Reynolds
D'après Garfield de Jim Davis
Produit par John Cohen, Broderick Johnson, Andrew Kosove, Steven P. Wegner, Craig Sost, Namit Malhotra
Avec Chris Pratt, Samuel L. Jackson, Hannah Waddingham, Ving Rhames, Nicholas Hoult, Cecily Strong, Harvey Guillén, Brett Goldstein, Bowen Yang
Musique : John Debney
Sociétés de production : Columbia Pictures, Alcon Entertainment, Prime Focus, DNEG Animation, One Cool Group Limited, Wayfarer Studios
Distribué par Sony Pictures Releasing
Date de sortie : 24 mai 2024 (Etats-Unis), 31 juillet 2024 (France)
Durée : 101 minutes
Vu le 18 juillet 2024 en VOD à Los Angeles
Note de Mulder: