Titre original: | Le Comte de Monte Christo |
Réalisateur: | Alexandre de La Patellière, Matthieu Delaporte |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 178 minutes |
Date: | 28 juin 2024 |
Note: |
Le Comte de Monte-Cristo est une réussite. Dimitri Rassam, producteur des Trois Mousquetaires et Milady, avec Pathé, a réuni la même équipe pour produire un grand film populaire, épique et romantique, un blockbuster à la française. 180 ans après sa première publication, le roman d'Alexandre Dumas connaît une nouvelle jeunesse avec cette adaptation.
Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, scénaristes des Trois Mousquetaires, signent le scénario et la réalisation. Ils adaptent habilement ce récit aux multiples rebondissements, sans temps mort, pendant trois heures. Le récit se déroule en trois actes: la jeunesse d'Edmond Dantés, sa captivité et sa vengeance. Ils ont modifié et ajouté certains personnages, en gardant l'esprit du roman. Car au-delà du film d'aventures, Le Comte de Monte-Cristo porte un message humaniste sur la vengeance, l'amour, le pardon et la rédemption.
La force du film réside également dans son casting. Pierre Niney porte le film, et incarne brillamment ce héros tourmenté, dans cette traversée des ténèbres de la souffrance, à la vengeance et la rédemption, même s'il fait fort jeune. Comme le disait Hitchcock, la réussite d'un thriller tient à ses méchants. Laurent Lafitte (le procureur Villefort), Patrick Mille (le banquier Danglars) et Bastien Bouillon (le général de Morcef) sont parfaits dans ces rôles. Anais Demoustier se révèle une talentueuse tragédienne dans son incarnation de Mercédès. Anamaria Vartolomei (Haydée) confirme son talent, après sa magnifique interprétation de Maria Schneider dans Maria. Les réalisateurs auraient pu éviter de la faire jouer avec un accent.
Derrière cette nouvelle adaptation d'Alexandre Dumas, œuvre la même équipe de technicien.nes que les Trois Mousquetaires et Milady. Nicolas Bolduc signe la lumière, retrouvant les images flamboyantes des grands films en Technicolor. Stéphane Taillasson magnifie les décors somptueux tels que l'hôtel de la Païva. Thierry Delettre crée des costumes flamboyants.
La musique du film est particulièrement réussi. Pierre-Marie Dru a supervisé la musique du film, composée par Jérôme Rebotier. Les thèmes orchestraux puissants amplifient les scènes épiques, tandis que des compositions plus sombres renforcent les tourments du héros.
Le Comte de Monte-Cristo est l'une des œuvres les plus connues d'Alexandre Dumas. Souhaitons que cette adaptation réussie connaisse en France et à l'international le succès qu'elle mérite.
Le Comte de Monte-Cristo
Écrit et réalisé par Alexandre de La Patellière, Matthieu Delaporte
Produit par Dimitri Rassam, Jérôme Seydoux, Ardavan Safaee
Avec Pierre Niney, Bastien Bouillon, Anaïs Demoustier, Anamaria Vartolomei, Laurent Lafitte, Pierfrancesco Favino, Patrick Mille, Vassili Schneider, Julien de Saint-Jean
Directeur de la photographie : Nicolas Bolduc
Décors : Stéphane Taillasson
Costumes : Thierry Delettre
Montage : Célia Lafitedupont
Musique : Jérôme Rebotier
Sociétés de production : Chapter 2, Pathé Films
Distribué par Pathé Distribution (France)
Date de sortie : 22 mai 2024 (Festival de Cannes), 28 juin 2024 (France)
Durée : 178 minutes
Vu le 31 mai 2024 au Publicis Cinémas, Salle 1
Note de Sabine:
L'adaptation en 2024 du Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas est un véritable retour à la grandeur du cinéma classique, un tour de force qui illustre le meilleur de l'art cinématographique. Présenté pour la première fois au Festival de Cannes, ce film épique de trois heures, réalisé par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, témoigne de la puissance durable du récit de Alexandre Dumas et de la capacité des cinéastes à lui donner vie pour le public contemporain.
Au cœur de cette adaptation se trouve la remarquable performance de Pierre Niney dans le rôle d'Edmond Dantès. Niney capture l'essence de Dantès avec un portrait nuancé qui couvre la transformation du personnage, d'un jeune marin plein d'espoir à un comte vengeur. Son voyage commence par une représentation de l'innocence et de la joie lorsque Dantès retrouve sa bien-aimée Mercédès (jouée par la talentueuse Anaïs Demoustier) et se prépare à l'épouser. La capacité de Niney à transmettre la trahison dévastatrice et la résolution subséquente de se venger est à la fois convaincante et déchirante. Son interprétation est le point d'ancrage du film, fournissant un noyau émotionnel complexe qui fait avancer le récit.
Les acteurs secondaires sont tout aussi impressionnants, avec des performances remarquables qui enrichissent l'histoire. Anaïs Demoustier apporte de la profondeur à Mercédès, dont la vie est bouleversée par l'emprisonnement injustifié de Dantès. Bastien Bouillon excelle dans le rôle de Fernand de Moncerf, un personnage dont la jalousie et la trahison ont déclenché les événements tragiques. Laurent Lafitte dans le rôle de Villefort, le procureur corrompu, et Patrick Mille dans le rôle de Danglars, le compagnon de bord envieux, livrent des performances puissantes qui suscitent le mépris du public et soulignent la profondeur de la trahison de leurs personnages.
L'interprétation par Pierfrancesco Favino de l'abbé Faria, compagnon de captivité et mentor de Dantès, est à la fois touchante et inspirante. Pierfrancesco Favino imprègne Faria de sagesse et d'un sens de la tragédie, faisant de son mentorat auprès de Dantès un aspect pivot et émotionnel de l'histoire. Anamaria Vartolomeï, dans le rôle d'Haydée, ajoute une autre couche de complexité au récit en incarnant une jeune femme forte et pleine de ressources qui devient une partie intégrante du plan de vengeance élaboré par Dantès.
Les valeurs de production du film ne sont rien de moins que spectaculaires. La direction photographie de Nicolas Bolduc capture les décors luxuriants et vibrants de la France du 19e siècle avec des détails à couper le souffle. Des confins sombres et oppressants du château d'If aux salles de bal opulentes de la haute société parisienne, chaque scène est méticuleusement conçue pour créer une expérience visuelle immersive. Les costumes et les décors d'époque transportent les spectateurs dans le passé, renforçant l'authenticité et la grandeur de l'histoire.
La partition dynamique de Jérôme Rebotier élève le film, complétant parfaitement les hauts et les bas émotionnels du récit. La musique souligne la tension, le drame et le triomphe du voyage de Dantès, ajoutant une couche supplémentaire de profondeur à l'expérience visuelle.
L'un des aspects les plus remarquables de cette adaptation est sa capacité à trouver un écho auprès du public contemporain. À une époque marquée par les querelles politiques et les vendettas personnelles, l'exploration par Alexandre Dumas de la vengeance et de ses effets corrosifs est particulièrement pertinente. Delaporte et de La Patellière traitent ce thème avec sensibilité et perspicacité, faisant du film non seulement une épopée historique mais aussi une réflexion profonde sur la nature humaine.
La transformation de Dantès en Comte de Monte-Cristo n'est pas seulement une question de vengeance ; c'est un voyage qui remet en question la valeur et le coût de la vengeance. Alors que Dantès démantèle méticuleusement la vie de ceux qui lui ont fait du tort, le film explore les conséquences psychologiques et émotionnelles de ses actes. Cette exploration des aspects les plus sombres de la vengeance ajoute une couche de complexité morale qui élève le récit au-delà d'une simple histoire de châtiment.
Tout en restant fidèles à l'esprit du roman de Dumas, Delaporte et de La Patellière insufflent au film une touche de modernité qui permet à l'histoire de rester fraîche et captivante. La capacité des réalisateurs à équilibrer les éléments grandioses du récit avec des moments intimes, axés sur les personnages, témoigne de leur habileté à raconter des histoires. Ils évitent les pièges du spectacle à outrance et se concentrent sur les émotions et les relations humaines qui sont le moteur de l'intrigue.
Le rythme du film est parfait, il maintient une cadence rapide qui garantit que le public reste captivé tout au long des trois heures que dure le film. La décision des réalisateurs d'inclure des séquences d'action dynamiques en une seule prise et des décors élaborés s'avère payante, ajoutant de l'excitation et de l'énergie au film sans nuire à la profondeur émotionnelle de l'histoire.
Si le film est une réussite remarquable, il n'est pas exempt de défauts très mineurs. Le nombre de personnages et d'intrigues secondaires peut parfois entraîner des moments de confusion, et certains aspects de l'intrigue mériteraient d'être mieux expliqués. Toutefois, il s'agit là d'imperfections mineures dans un film par ailleurs très bien conçu.
L'adaptation du Comte de Monte-Cristo en 2024 est un chef-d'œuvre cinématographique qui s'impose comme l'une des meilleures interprétations du conte classique de Dumas. Avec des performances exceptionnelles, des valeurs de production époustouflantes et une exploration profonde de thèmes intemporels, le film est à la fois un hommage au roman original et une pièce de cinéma moderne convaincante. Que vous soyez un fan de longue date de l'œuvre de Dumas ou que vous découvriez l'histoire, ce film vous promet un voyage inoubliable à travers l'amour, la trahison et la quête ultime de la rédemption. Enfin quel plaisir immense de voir notre belle ville de Meaux mis une fois de plus dans ce blockbuster français qui n’a rien à envier aux grosse productions hollywoodiennes.
Le Comte de Monte-Cristo
Écrit et réalisé par Alexandre de La Patellière, Matthieu Delaporte
Produit par Dimitri Rassam, Jérôme Seydoux, Ardavan Safaee
Avec Pierre Niney, Bastien Bouillon, Oscar Lesage, Anaïs Demoustier, Anamaria Vartolomei, Laurent Lafitte, Pierfrancesco Favino, Patrick Mille, Bruno Raffaelli, Françoise Gazio, Vassili Schneider, Julien De Saint-Jean, Axel Baille
Directeur de la photographie : Nicolas Bolduc
Montage : Célia Lafitedupont
Sociétés de production : Chapitre 2 (Mediawan), Pathé Films, M6 Films, Fargo Films, Umedia
Distribué par Pathé Distribution (France)
Date de sortie : 22 mai 2024 (Cannes), 28 juin 2024 (France),
Durée : 178 minutes
Vu le 19 juin 2024 au Forum des Images, Salle 500
Note de Mulder: