No way up

No way up
Titre original:No way up
Réalisateur:Claudio Fäh
Sortie:Vod
Durée:90 minutes
Date:Non communiquée
Note:
Un avion de ligne s'immobilise dangereusement près du bord d'un ravin, les passagers et l'équipage survivants étant piégés dans une poche d'air. Leur réserve d'air s'épuisant rapidement, une lutte cauchemardesque pour la survie s'engage alors que des dangers les guettent de toutes parts.

Critique de Mulder

No Way Up de Claudio Fäh navigue dans les eaux troubles du genre des attaques de requins avec une ambition aussi profonde que son cadre. Le film, qui émerge dans le sillage de classiques comme Les Dents de la mer et de la frénésie culte de Sharknado, promet un mélange unique d'horreur, de survie et de drame, centré sur un incident qui semble trop audacieux pour être vrai - des requins attaquant les survivants d'un accident d'avion échoués au fond de l'océan. Ce postulat pourrait à lui seul susciter l'intérêt des amateurs de thriller, mais comme le dit le proverbe, le diable est dans les détails, et malheureusement, No Way Up se retrouve à naviguer dans une mer agitée de contradictions narratives et thématiques.

Le film suit Ava, interprétée par Sophie McIntosh, alors qu'elle s'embarque pour ce qui aurait dû être un vol tranquille vers Cabo avec son petit ami Jed, son ami Kyle et son garde du corps Brandon. Le récit passe rapidement d'un ciel calme à des eaux chaotiques lorsque leur avion s'écrase dans l'océan, les laissant dans une position précaire, submergés et entourés de prédateurs des profondeurs. La situation est propice à un récit de survie captivant, mais l'exécution laisse souvent à désirer.

L'un des obstacles les plus importants de No Way Up est sa difficulté à trouver le ton. Claudio Fäh cherche à élever le film au-dessus de l'ordinaire des films de série B, en lui conférant un sentiment de gravité et de profondeur par l'exploration des troubles psychologiques de ses personnages. Cette ambition, bien qu'admirable, se heurte souvent à la nature intrinsèquement pulpeuse de sa prémisse. Le résultat est un film qui se prend parfois trop au sérieux, manquant les occasions de s'engager pleinement dans les sensations fortes que les fans du genre pourraient attendre. Au lieu de se délecter de son absurdité, le film s'égare dans des méandres de mélodrame et de conflits de personnages qui, tout en cherchant à ajouter de la profondeur, nuisent souvent au rythme et au suspense.

Les images du film offrent un mélange de claustrophobie efficace dans l'épave de l'avion et de beauté expansive et menaçante de l'océan. Le directeur de la photographie Andrew Rodger fait un travail remarquable pour capturer l'isolement et la vulnérabilité des survivants, juxtaposés à l'immensité de leur prison aquatique. Cependant, ces atouts visuels sont parfois sapés par des images de synthèse qui peinent à donner vie aux prédateurs aquatiques de manière convaincante, rappelant au spectateur que le film doit trouver un équilibre entre son ambition et ses contraintes budgétaires.

Les performances sont solides dans l'ensemble, avec Ava de McIntosh qui sert de protagoniste racontable, même si elle n'est pas entièrement étoffée. Le Brandon de Colm Meaney offre une lueur de complexité dans sa dynamique protectrice avec Ava de McIntosh, mais comme la majeure partie du film, le potentiel de son personnage n'est pas pleinement exploré. Les acteurs secondaires, chargés de donner vie à un éventail de personnalités, virent souvent à la caricature, non pas entièrement en raison de leurs performances mais plutôt de l'incapacité du scénario à fournir un développement significatif au-delà des traits de caractère superficiels.

Les requins, qui constituent ostensiblement l'attraction principale, sont malheureusement relégués au second plan par rapport au drame interpersonnel, leurs apparitions étant sporadiques et manquant de l'impact viscéral que l'on retrouve dans les films plus efficaces du genre. Lorsque le film embrasse ses éléments de créatures, il brille, apportant une tension et un sentiment de péril qui captivent. Cependant, ces moments sont fugaces, perdus dans une mer d'indécision narrative qui peine à marier ses aspirations de thriller de survie avec le spectacle inhérent à sa prémisse.

La musique et la conception sonore de No Way Up, destinées à souligner le suspense et l'isolement, sont souvent en décalage avec l'action à l'écran, ce qui accentue encore les incohérences tonales du film. Les tentatives de construction d'une atmosphère sont louables mais se heurtent fréquemment au rythme de la narration, créant un flux et un reflux qui peuvent désengager le spectateur au lieu de l'attirer.

No Way Up représente un voyage plein d'ambition et de potentiel, mais chaviré par sa crise d'identité. C'est un film pris entre le désir de transcender son genre et l'attrait de ses racines de film de série B, offrant finalement une expérience visuelle qui, bien qu'occasionnellement palpitante, laisse le spectateur se demander ce qui aurait pu se passer s'il avait pleinement embrassé l'absurdité et la terreur de son postulat central. Pour les amateurs de cinéma de requins et de thrillers de survie, No Way Up offre un aperçu de ce qui pourrait être une profondeur rafraîchissante dans l'exploration narrative et thématique, mais sert en fin de compte de mise en garde sur les eaux périlleuses entre l'ambition et l'exécution.

No Way Up
Réalisé par Claudio Fäh
Écrit par Andy Mason
Produit par Andy Mason, Annalise Davis 
Avec Sophie McIntosh, Will Attenborough, Jeremias Amoore, Manuel Pacific, Grace Nettle, Phyllis Logan, Colm Meaney
Directeur de la photographie : Andrew Rodger
Montage : Adam Recht
Musique : Andy Gray
Sociétés de production : Ingenious Media, Altitude Film Entertainment, Dimension Studio, Hyprr Films
Distribué par Altitude Film Distribution (Royaume-Uni/Irlande), RLJE Films (Etats-Unis)
Dates de sortie : 16 février 2024 (États-Unis)
Durée : 90 minutes

Vu le 17 février 2024 (VOD)

Note de Mulder: