Dans la chaleur de la nuit

Dans la chaleur de la nuit
Titre original:Dans la chaleur de la nuit
Réalisateur:Norman Jewison
Sortie:Cinéma
Durée:110 minutes
Date:01 mars 1968
Note:
Dans une petite ville du Mississippi, un industriel qui veut y implanter une usine est assassiné. Le nouveau shérif qui ne sait pas comment résoudre l'affaire fait arrêter par erreur un spécialiste en homicide de la police de Philadelphie, Virgil Tibbs, de passage dans la ville. Tibbs, un noir, se voit obligé d'offrir son aide aux forces de l'ordre local, alors que le climat racial et la nature des suspects, dont un riche propriétaire de plantation, le poussent plutôt à continuer son chemin. En dépit de l'animosité du shérif, Tibbs progresse petit à petit dans son enquête.

Critique de Tootpadu

Les films à conscience sociale ont parfois tendance à mal vieillir, une fois que le fléau qui constituait le centre de son propos est passé de mode. Ainsi, un autre film de la même année, écrit également sur mesure pour la seule vedette noire de l'époque, Sidney Poitier, Devine qui vient dîner ?, se laisse à peine regarder de nos jours, tellement son discours est solennel et poussiérieux. On pourrait cependant aussi avancer l'idée que ce n'est pas l'idée d'un film qui importe, mais sa qualité intrinsèque. En d'autres termes, Stanley Kramer est un réalisateur bien plus pompeux que Norman Jewison.
En effet, ce film, qui a été acclamé lors de sa sortie pour sa prise de position raciale, fonctionne trente-cinq ans plus tard surtout comme un très bon polar. Toutefois, le but de l'enquête n'y est point la priorité, mais la démarche opposée des deux protagonistes qui, contre toute attente, se complètent. Le shérif plus très jeune, nerveux et râleur a autant à prouver que Tibbs, le noir sophistiqué et aveuglé par sa haine contre les racistes. Néanmoins, ce duo de personnages principaux improbable a plus en commun qu'il ne paraît au premier abord. Ce qui les unit, c'est avant tout un sens aigu de la justice, cette petite voix à l'intérieur de soi qui se manifeste plus ou moins bruyamment en cas d'abus. Il en découle une très grande humanité dans les deux cas, ce qui les rend à la fois plus sympathique et plus perfectible.
Pour Sidney Poitier, il s'agit probablement de son meilleur rôle, puisqu'il est au croisement idéal entre les héros irréprochables (Devine qui vient dîner ?) et les individus au caractère plus sombre (La Chaîne). Ajoutez à cela une très grande lucidité à la fois du propos et des deux personnages, et vous vous trouvez devant un polar intelligent dont le côté racial n'est pas l'atout majeur.

Revu le 29 juillet 2004, en DVD, en VO
Revu le 30 juin 2006, en DVD, en VO
Revu le 20 juillet 2010, en DVD, en VO
Revu le 28 juin 2011, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: