The Underdoggs

The Underdoggs arrive à l'écran avec l'ambitieuse prémisse d'insuffler une vision grinçante et nauséabonde à l'histoire classique de l'outsider sportif. Avec Snoop Dogg en tête d'affiche, qui assume le double rôle de star et de producteur, le film nous présente Jaycen Two Js Jennings, un joueur de la NFL autrefois glorieux dont le parcours prend une tournure inattendue en devenant entraîneur d'une équipe de jeunes footballeurs. Si le concept promet une saveur unique dans un récit familier, l'exécution ne parvient pas à offrir une expérience révolutionnaire ou mémorable.

Le problème fondamental réside dans le choix de Snoop Dogg pour le rôle principal, Jaycen. Connu pour son charme décontracté et son humour naturel, Snoop dogg peine à incarner de manière convaincante un personnage arrogant et égocentrique. Le passage d'un ancien athlète amer à un entraîneur attentionné n'a pas la profondeur et l'authenticité nécessaires à une narration convaincante. Les tentatives d'humour tendancieux du film, marquées par un excès de blasphèmes de la part des adultes et des enfants, semblent forcées et, par moments, suscitent l'exaspération. Malgré l'intention de repousser les limites, le dialogue est souvent perçu comme paresseux plutôt que véritablement provocateur.

Les acteurs secondaires, notamment Tika Sumpter dans le rôle de Cherise, l'ancienne petite amie de Jaycen, et Mike Epps dans celui de Kareem, son ancien camarade de lycée, injectent un peu d'humour dans le récit. Cependant, leurs performances ne compensent pas entièrement la dépendance du film à l'égard des formules et des clichés. La critique des conventions du genre, avec des personnages reconnaissant des similitudes avec The Mighty Ducks, ne parvient pas à apporter quelque chose de véritablement nouveau. Le rythme, marqué par des montages d'entraînements désastreux et des séquences de jeu prévisibles, contribue également à l'impression générale de fadeur.

Malgré ces défauts, The Underdoggs réussit à offrir quelques moments vraiment drôles et des efforts louables pour injecter un commentaire social sur les luttes de classes et de races dans le sport des jeunes. Le film, bien qu'occasionnellement divertissant, manque de mordant et d'innovation pour se démarquer dans le domaine encombré des comédies sportives. Le public a droit à un aperçu de l'histoire sportive de Jaycen, de la célébrité au lycée à la déchéance, mais la performance de Snoop Dogg ne parvient pas à transmettre la profondeur émotionnelle nécessaire pour s'attacher au parcours du personnage.

Le réalisateur Charles Stone III, connu pour des films comme Drumline et Paid in Full, fait peu d'efforts pour rendre le film plus attrayant. L'action footballistique est générique et les placements de produits ostensibles transforment parfois le film en publicité. L'absence de direction claire - on ne sait pas s'il s'agit d'une comédie osée classée R ou d'un film familial - ajoute à la crise d'identité du film. Le dernier segment met en avant le programme de football de Snoop Dogg pour les enfants défavorisés, pointant vers un récit potentiellement plus inspirant que le film ne parvient pas à approfondir.

The Underdoggs est un film inoffensif et occasionnellement divertissant qui peine à laisser une impression durable. Bien qu'il puisse offrir quelques rires et des efforts louables de commentaire social, il manque l'innovation et l'exécution nécessaires pour se distinguer dans le paysage compétitif des comédies sportives. Les qualités du film sont éclipsées par sa prévisibilité, son humour forcé et un manque général de profondeur dans la représentation des personnages. Il s'agit d'une occasion manquée d'offrir une version véritablement mémorable de l'histoire d'un outsider sportif.

The Underdoggs
Réalisé par Charles Stone III
Écrit par Danny Segal, Isaac Schamis
Produit par Kenya Barris, Mychelle Deschamps, Jonathan Glickman, Constance Schwartz-Morini, Snoop Dogg
Avec Snoop Dogg, Tika Sumpter, Andrew Schulz, Mike Epps, George Lopez
Monté par Paul Millspaugh
Musique : Joseph Shirley
Sociétés de production : Metro-Goldwyn-Mayer, Khalabo Ink Society, Death Row Pictures, SMAC Entertainment
Distribué par Amazon MGM Studios
Date de sortie : 26 janvier 2024 (Etats-Unis, France)
Durée : 96 minutes

Vu le 20 janvier 2024 (Screener presse)

Note de Mulder: