Les bronzés font du ski

Les Bronzés font du ski, réalisé par Patrice Leconte en 1979, demeure un chef-d'œuvre incontestable de la comédie française. Cette suite remarquable de Les Bronzés confirme la virtuosité de la troupe du Splendid et de Leconte dans la création d'une comédie mémorable.

L'un des points forts du film réside dans la continuité réussie des personnages. La troupe du Splendid, incarnant Gigi, Bernard, Jérôme, Nathalie, Popeye, Christiane, et Jean-Claude Dusse, maintient l'alchimie humoristique qui avait fait le succès du premier opus. Chaque acteur offre une performance cohérente, contribuant à l'immortalisation de ces personnages emblématiques.

Le scénario du film, élaboré avec finesse par la troupe, est une démonstration de la richesse comique qui caractérise Les Bronzés font du ski. Des gags visuels mémorables, tels que la scène du cochon dans le cabinet du docteur, aux répliques ciselées et inoubliables, le film excelle dans la création d'une comédie à la fois sophistiquée et accessible.

L'interprétation impeccable des acteurs est un autre aspect qui distingue le film. Chaque membre de la troupe investit son personnage d'une vérité comique, contribuant à la construction d'archétypes attachants. Thierry Lhermitte en séducteur infatué, Christian Clavier en médecin incompétent, et Josiane Balasko en beauf décalée démontrent la polyvalence de la distribution.

Si le film brille par son humour incisif, on pourra cependant souligner une baisse de dynamisme dans sa deuxième partie. La randonnée en montagne, bien que semée de gag s'étire excessivement, laissant entrevoir une tentative scénaristique autour du cannibalisme non exploitée. 

La réévaluation postérieure des œuvres du Splendid par le public, en dépit de critiques initiales, souligne l'évolution de la comédie populaire. Le décalage entre le regard des critiques de l'époque et le succès populaire met en lumière la capacité du film à transcender les évaluations immédiates pour devenir un classique intemporel.

L'influence de la télévision sur le cinéma français souligne la nécessité pour la comédie populaire de s'adapter aux exigences du petit écran. Les compromis financiers induits par cette adaptation sont suggérés comme des facteurs ayant potentiellement façonné l'orientation artistique du film, bien que cette influence ne ternisse pas sa qualité intrinsèque.

Les tensions internes au sein de la troupe, notamment le refus de Michel Blanc de participer à l'écriture, révèlent les complexités de la création artistique confrontée aux impératifs financiers. Cette lutte interne n'est pas uniquement un témoignage des défis inhérents à la production cinématographique, mais elle démontre également la capacité du groupe à maintenir son intégrité artistique malgré les pressions extérieures.

Les Bronzés font du ski reste un incontournable de la comédie française, une œuvre qui allie humour, intelligence, et une exploration subtile des dynamiques sociales de l'époque. Avec sa continuité réussie, son humour mémorable, et ses performances exceptionnelles, le film a solidifié sa place comme un pilier de la culture cinématographique hexagonale. Sa résonance persistante souligne sa pertinence au-delà de son époque, faisant de lui un incontournable pour les amateurs de comédie, tant en France qu'au-delà de ses frontières.

Les bronzés font du ski
Réalisé par Patrice Leconte
Produit par Yves Rousset-Rouard
Écrit par Patrice Leconte, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Christian Clavier, Josiane Balasko, Bruno Moynot, Marie-Anne Chazel, Michel Blanc
Avec Josiane Balasko, Michel Blanc, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Dominique Lavanant
Musique : Pierre Bachelet
Cinématographie : Jean-François Robin
Montage : Noëlle Boisson
Sociétés de production : Trinacra Films
Distribué par Tamassa Distribution
Date de sortie : 22 novembre 1979 (France)
Durée : 83 minutes

revu le 20 décembre 2023 

Note de Mulder: