Titre original: | He Never Left |
Réalisateur: | James Morris |
Sortie: | Vod |
Durée: | 97 minutes |
Date: | Non communiquée |
Note: |
James Morris fait des débuts impressionnants en tant que réalisateur avec He Never Left, un thriller à suspense qui captive dès le début. Le film commence par un prologue glaçant qui donne le ton, offrant un aperçu de la sombre histoire de Larsen City, une petite ville en proie à un tueur connu sous le nom de Pale Face. Pendant plus d'une décennie, la communauté a vécu dans la peur, mais un jour, Pale Face s'est volatilisé, laissant la ville hantée par son souvenir. Cette histoire glaçante sert de toile de fond à la narration du film.
L'histoire nous présente Gabe, interprété par Colin Cunningham, un fugitif fédéral en cavale. Il arrive à Larsen City avec un agenda clandestin, cherchant refuge auprès de son ancienne petite amie, Carly, jouée par Jessica Staples, dans le but d'échapper aux griffes des autorités qui le poursuivent. À son insu, la ville porte encore les cicatrices du règne de terreur de Pale Face. C'est là, dans un motel local, que le décor est planté pour les événements intenses et pleins de suspense qui vont suivre.
He never left est un thriller à combustion lente qui utilise magistralement le pouvoir de la paranoïa. L'arrivée de Gabe à Larsen City est loin d'être une simple visite ou un voyage d'affaires ; il se cache et doit rester discret. Sa tâche est simple mais atrocement difficile : rester dans la chambre du motel, sans être vu de personne, et attendre un appel de ses contacts criminels pour l'extraire sain et sauf. Le succès du film réside dans sa capacité à créer une atmosphère oppressante et claustrophobe dans les limites de la chambre du motel. Au fur et à mesure que le temps passe et que l'isolement de Gabe s'intensifie, les murs semblent se refermer sur lui. Ce sentiment d'enfermement reflète la détérioration de l'état mental de Gabe, hanté par les souvenirs de ses erreurs passées. La performance de Colin Cunningham dans le rôle de Gabe, paranoïaque et tourmenté, est remarquable et alimente la tension et le suspense du film.
Le récit de He Never Left s'élargit progressivement pour inclure le retour mystérieux de Pale Face, et c'est à ce moment-là que le film introduit l'ambiguïté. Pale Face est-il vraiment de retour ou le tueur n'est-il qu'une création de l'imagination tourmentée de Gabe ? Cette incertitude ajoute de la profondeur à l'histoire et maintient l'intérêt des spectateurs qui naviguent entre la réalité et l'illusion.
Malgré ses nombreux points forts, He Never Lefta sa part de défis à relever. L'une des principales critiques porte sur le rythme du film. Le film a tendance à s'attarder sur une seule note, manquant ainsi l'occasion de faire évoluer l'intrigue de manière plus engageante et plus dynamique. La lenteur de la construction, bien qu'efficace pour créer de la tension, peut mettre à l'épreuve la patience de certains spectateurs. Cependant, le point culminant et les derniers instants du film compensent certains de ces problèmes de rythme. C'est là que He Never Left s'enfonce dans son territoire le plus sombre et le plus fascinant, dévoilant des secrets et des révélations qui, bien que quelque peu prévisibles, ajoutent une couche de perturbation au récit. Certains regretteront peut-être que ce niveau d'intensité n'ait pas été intégré de manière plus cohérente tout au long du film.
He Never Left prend un virage audacieux et inattendu en se concentrant sur les événements qui se déroulent dans la chambre de motel voisine de l'action attendue. Cette décision s'avère payante grâce à la performance de Colin Cunningham dans le rôle de Gabe, un fugitif amoral, pleurnichard et plein de rage qui a un penchant pour l'autojustification. Gabe enrôle Carly et un associé, Andrew, dans son plan d'évasion, ouvrant la voie à une farce pleine d'humour noir et de suspense.
Le récit du film s'apparente davantage à une farce qu'à un slasher traditionnel, Gabriel se retrouvant de plus en plus mal en point à mesure que les circonstances s'accumulent et qu'il s'empêtre dans un tissu de mensonges. Sa lutte pour maintenir l'image d'un homme honnête, malgré ses actions moralement discutables, sert de thème central. Au fur et à mesure que les difficultés de Gabe s'accumulent, le film plonge dans l'absurdité de sa situation, à la manière d'une farce classique.
Les coupures intermittentes avec les US Marshals menant leur enquête ajoutent une dimension intéressante à l'histoire, mais elles peuvent parfois sembler moins urgentes que les dilemmes de Gabe qui ne cessent de s'aggraver. La tension monte lorsque la présence de Pale Face commence à s'infiltrer dans la cachette de Gabe, ce qui donne lieu à un dénouement intrigant et peu conventionnel.
He Never Left est un thriller non conventionnel qui donne à réfléchir et qui s'appuie sur une solide performance de Colin Cunningham. Bien que le rythme du film puisse être plus dynamique, il excelle à créer une atmosphère claustrophobe et tendue. L'exploration de la paranoïa, de l'autojustification et de la frontière floue entre la réalité et l'illusion ajoute de la profondeur à l'histoire. Les derniers moments du film, où de sombres secrets sont dévoilés, sont particulièrement troublants et laissent un impact durable. He Never Left est un premier long métrage solide pour James Morris, et son approche unique de la narration le distingue dans le genre du thriller.
He Never Left
Écrit et réalisé par James Morris
Produit par Michael Ballif, James Morris
Avec Colin Cunningham, James Morris, Charla Bocchicchio, Jessica Staples, David E. McMahon, Alicia Oberle Farmer, William McAllister, Hailey Nebeker, Landon Kasten, Sean D. Hunter, Lily Aranda, Jagger Woolstenhulme Jaclyn Pace, Adam Zeller, Tommy Morris, Zel McAlllister, Bryce Atkin, Kenna Morris, Samuel Morris, Jaren Soto, Trena Soto, Jake Watters, Mary Ellen Wolfe, Michael Morris, Jacob Coleman, Kyle Groves, Yasmine Torres, Olivia Morris, Kasey Foster, Gary Tidwell
Musique : Randin Graves
Directeur de la photographie : Michael Ballif
Montage : Michael Ballif , James Morris
Sociétés de production : Witching Season Films
Date de sortie : NC
Durée : 97 minutes
Vu le 29 octobre 2023 (press screener)
Note de Mulder: