Lovely, Dark and Deep

Lovely, Dark and Deep
Titre original:Lovely, Dark and Deep
Réalisateur:Teresa Sutherland
Sortie:Vod
Durée:87 minutes
Date:Non communiquée
Note:
Lennon, une nouvelle garde forestière, voyage seule à travers la dangereuse nature sauvage, dans l'espoir de découvrir les origines d'une tragédie qui la hante depuis qu'elle est enfant.

Critique de Mulder

Lovely, Dark, and Deep est un ajout envoûtant et stimulant au genre de l'horreur. Il s'agit des débuts prometteurs de la scénariste et réalisatrice Teresa Sutherland. Le film met en vedette Georgina Campbell dans le rôle principal, connue pour son travail impressionnant dans Barbarian. Son interprétation de Lennon, un garde forestier au passé obsédant et intimement lié à un parc national entouré d'énigmes, est tout simplement captivante.

L'une des forces indéniables du film est sa capacité à transformer le cadre naturel en un personnage à part entière. La mise en scène de Sutherland, associée à la cinématographie de Rui Poças, insuffle la vie aux bois d'un parc national qui a connu de sinistres disparitions inexpliquées. Il s'en dégage un sentiment troublant de claustrophobie au sein de ces vastes étendues sauvages, où la beauté pure de la nature est éclipsée par son potentiel menaçant.

Le film emmène les spectateurs dans un voyage vers l'inconnu, parallèlement aux expériences de Lennon, qui est confrontée à des ombres inquiétantes dans la nuit et à des rencontres déconcertantes pendant la journée. Alors que le scénario plonge parfois dans la logique du rêve, la force du film réside dans sa capacité à réimaginer les bois comme un espace où personne ne peut entendre vos appels à l'aide. Il canalise la peur de la nature sauvage et du grand inconnu, évoquant un sentiment d'effroi proche des films d'horreur classiques tels que Le Projet Blair Witch.

La performance de Georgina Campbell dans le rôle de Lennon est absolument remarquable. Son interprétation d'un personnage tourmenté par ses expériences passées et présentes dans la forêt plonge dans les aspects psychologiques complexes et troublants de son personnage. C'est une performance qui tire sur la corde sensible du public tout en lui donnant des frissons.

Au fil de l'histoire, Lovely, Dark, and Deep exploite la peur de l'inconnu, peignant un récit sinistre où la forêt semble abriter des secrets malveillants. L'écho des bruits de la forêt, le sentiment d'une présence invisible et l'idée que tout peut être caché dans ses profondeurs créent un sentiment de malaise palpable. Sutherland mêle habilement l'horreur psychologique à l'effroi inhérent à la nature sauvage, offrant une expérience à la fois unique et profondément troublante.

Le style visuel du film est particulièrement remarquable. La cinématographie de Rui Poças joue un rôle essentiel dans la création de l'atmosphère sinistre du film. L'incorporation de plans tournants et inversés ajoute au sentiment général de désorientation et de peur. Ces éléments visuels, combinés aux excellentes performances, garantissent que Lovely, Dark, and Deep laissera une empreinte durable sur ceux qui auront le courage de s'aventurer dans son monde obscur et énigmatique.

Si le dernier acte du film laisse certaines questions sans réponse et penche vers un aspect surréaliste, il n'en demeure pas moins une contribution convaincante et stimulante au genre de l'horreur. La capacité de Sutherland à mêler l'horreur psychologique à la peur de la nature sauvage et de l'inconnu est une bouffée d'air frais dans un genre souvent dominé par des éléments d'horreur plus traditionnels. Le film incite le public à contempler la frontière floue entre la réalité et les rêves, tout en naviguant dans un monde où l'étrange et le beau s'entrechoquent.

Dans un genre saturé de tropes d'horreur typiques, Lovely, Dark, and Deep parvient à se démarquer en offrant une expérience visuelle unique et atmosphérique. Il explore le potentiel troublant de la nature elle-même qui devient l'antagoniste d'une région sauvage isolée et énigmatique. Le penchant du film pour les éléments d'horreur cosmique et le brouillage de la frontière entre la réalité et les rêves ajoutent de la profondeur au récit, garantissant qu'il reste dans l'esprit du spectateur longtemps après le générique.

Lovely, Dark, and Deep est un tour de force visuel et psychologique qui mérite d'être reconnu comme un film d'horreur superbement conçu et qui incite à la réflexion. Il n'apporte peut-être pas toutes les réponses, mais sa capacité à évoquer un sentiment d'effroi existentiel chez le spectateur en fait un ajout remarquable au genre, et un témoignage des débuts prometteurs de Teresa Sutherland en tant que réalisatrice.

Lovely, Dark and Deep
Écrit et réalisé par Teresa Sutherland
Produit par Josh C. Waller
Écrit par               
Avec Georgina Campbel Nick Blood, Wai Ching Ho, Maria de Sá, Mick Greer, Soren Hellerup, Ana Sofia Martins, Edgar Morais, Ivory Lee Smith, Paul S. Tracey, Raquel Rocha Vieira, Celia Williams
Musique : Shida Shahabi
Cinématographie : Rui Poças
Montage : Alexandra Amick         
Sociétés de production : House of Quest Films, Woodhead Creative, QWGmire
Distribué par XYZ Films (Etats-Unis), Blue Finch Films Releasing (Monde)
Date de sortie : NC
Durée : 87 minutes

Vu le 30 octobre 2023 (press screener)

Note de Mulder: