Léo

Le 14 septembre a eu lieu l’avant-première du film d’animation Léo (The Inventor) à l’American Legion Theater à Los Angeles. Basée sur la vie de Léonard De Vinci, cette co-production franco-américaine en stop motion portée par les voix de Stephen Fry, Daisy Ridley, Marion Cotillard, Gauthier Battoue et Matt Berry.

Jim Capobianco, nominé aux Oscars pour le scénario de Ratatouille, s’est choisi un accolyte français en la personne de Pierre-Luc Granjon pour donner vie à ce projet qui lui tenait à cœur. Son histoire d’amour avec le personnage ô combien complexe et fascinant de Leonardo Da Vinci ne date pas d’hier, comme il nous l’a précisé : J'ai vécu avec ce personnage pendant probablement 22 ans, car j'ai réalisé un court métrage il y a quelques années.

D'une certaine manière, c'est spécial, parce que j'ai mon propre regard sur lui. (Avec ce film ndlr) j'essaie de le ramener à un niveau plus proche de nous plutôt, de le descendre de son piédestal inaccessible. Il est toujours traité comme un sage ou un inventeur humble, et je voulais vraiment le raconter de manière honnête. Comme une personne réelle, à laquelle on peut s'identifier.

En humanisant cette figure incontournable du 15ème siècle, Jim Capobianco opte pour une posture à contre-courant du héros de notre époque. Brillant mais incontrôlable, volubile dans sa créativité sans limite, curieux jusqu’à l’extrême, Léonardo se révèle dans une humanité presque fragile et pétrie de contradictions et de défauts.

Obnubilé par le sens de la vie, l’immortalité, le fonctionnement du corps et de l’âme humaine, il bondit d’une idée à une autre, de projet en projet, dont certains finiront aux oubliettes de son esprit. Esprit qui n’aurait pas pu exprimer tout son génie sans les précieux mécènes qui ont offert à De Vinci les moyens mais surtout le temps et la liberté de se consacrer à ses recherches.

Dans un monde où tout doit aller toujours plus vite, Léo est à contre-courant, en mettant en avant des valeurs résolument modernes. Est-ce qu’un tel personnage pourrait faire avancer l’humanité aussi profondément aujourd’hui ? En aurait-il le temps ? Difficile de le dire. Jim Capobianco commente :

Le monde aurait bien besoin d'un autre Léonard de Vinci. Mais nous avons beaucoup de génies aujourd'hui. L'un des messages que nous essayons de faire passer dans le film concerne ce que nous pouvons tous faire dans notre vie pour établir un lien avec les autres, que ce soit de manière positive ou négative. En enseignant aux gens et en leur transmettant notre imagination et notre créativité, nous les inspirons. Je pense que nous avons un tel pouvoir et que les gens sont si intelligents qu'ils peuvent l'utiliser pour de bonnes choses et changer le monde dans ce sens.

Un message on ne peut plus universel, que Léo se fait une joie de communiquer au public, perpétuant ainsi l’immortalité d’un personnage inoubliable, à qu’il aura suffi d’un sourire pour conquérir l’humanité toute entière depuis six siècles déjà, et qui n’a pas fini de nous fasciner.

Léo (The Inventor)
Écrit et réalisé par Jim Capobianco
Produit par Jim Capobianco, Ellen Byrne, Robert Rippberger, Vincent Mc Carthy, Ilan Urroz
Producteur exécutif : Don Hahn, Nadia Khamlichi, Nessa McGill, Sierra Garcia, Ilan Urroz, Nicolas Flory, Phil Viardo, J.D. Zacharias, Kyle Stroud, Keanu Mayo, Ryan Clarkson, Eric Vonfeldt, Kat Alioshin, Rob McGillivray, Ben Stranahan, Jeremy Walton, David Lyons, Nathanael Karmitz, Fionnuala Jamison, Oliver Barbier
Avec Stephen Fry, Marion Cotillard, Daisy Ridley, Matt Berry, Jim Capobianco, Max Baumgarten, Ben Stranahan, John Gilkey, Jane Osborn, Angelino Sandri, Daniel Swan 
Directeur de la photographie : Marijke Van Kets
Montage : Nicolas Flory
Musique : Alex Mandel
Sociétés de production : Curiosity Studio, Foliascope, Leo & King
Distribué par KMBO (France), Blue Fox Entertainment (Etats-Unis)
Dates de sortie : 12 juin 2023 (Annecy), 15 septembre 2023 (États-Unis), 31 janvier 2024 (France).
Durée : 92 minutes

Vu le 14 septembre 2023 au Hollywood Post 42, The American Legion Theater (los Angeles)

Note de Sophie Janinet: