Golda

Golda
Titre original:Golda
Réalisateur:Guy Nattiv
Sortie:Cinéma
Durée:100 minutes
Date:Non communiquée
Note:
Un homme sur le point de se fiancer et de se marier se rend sur une île pour passer des vacances avec ses amis, mais il se retrouve mêlé à des événements malheureux avec une bande de voleurs qui vont changer les décisions de sa vie.

Critique de Mulder

Le film Golda de Guy Nattiv est une exploration captivante de l'histoire, du leadership et de l'expérience humaine en temps de crise. Porté par la performance d'Helen Mirren dans le rôle de Golda Meir, le film jette un regard intime sur les semaines charnières de la guerre du Kippour en 1973, une période de conflit intense et de prise de décision qui a mis à l'épreuve le courage de la première femme Premier ministre d'Israël.

La transformation de Helen Mirren en Golda Meir est tout simplement impressionnante. À l'aide de prothèses complexes, Helen Mirren incarne la dirigeante emblématique avec une authenticité remarquable, capturant non seulement sa présence physique, mais aussi sa force intérieure et ses vulnérabilités. La capacité de Helen Mirren à canaliser les émotions de Meir, de la détermination résolue aux moments de doute personnel, ajoute des couches de complexité au personnage.

La structure narrative du film est innovante, s'ouvrant sur le témoignage de Golda Meir devant la Commission Agranat, qui a enquêté sur la manière dont le gouvernement israélien a géré la guerre du Kippour. Ce dispositif de cadrage fournit un contexte et une urgence alors qu'il s'enchaîne avec des flashbacks de la guerre elle-même. L'utilisation d'images d'archives parfaitement intégrées à la narration du film ajoute une couche supplémentaire d'authenticité, transportant le public à cette époque tumultueuse.

La mise en scène de Guy Nattiv brille par sa capacité à équilibrer le personnel et le politique. Le film ne se contente pas de dépeindre une guerre et ses conséquences ; il plonge dans la psyché d'un dirigeant aux prises avec des décisions impossibles. Les scènes de la salle de guerre, souvent confinées dans des décors austères, soulignent le poids des choix de Meir alors qu'elle discute avec son cabinet exclusivement masculin, chaque membre offrant son propre point de vue sur la stratégie et les conséquences.

Si le film est principalement centré sur Golda Meir, l'interprétation de Lou Kadar par Camille Cottin est une performance tout aussi remarquable. La force tranquille de Kadar et son soutien inébranlable apportent un contrepoint indispensable à l'intensité de la salle de guerre. Cottin donne de la profondeur au personnage, transformant ce qui aurait pu être un simple rôle secondaire en un point d'ancrage émotionnel important pour le film.

Golda n'hésite pas à mettre en évidence les conséquences du leadership sur l'individu et son entourage. Alors que Golda Meir est confrontée au poids de ses décisions et aux sacrifices personnels qu'elles impliquent, le film brosse le portrait complexe d'une dirigeante déchirée entre son devoir et son humanité. Les moments de vulnérabilité, tels que les interactions de Meir avec Kadar ou ses conversations poignantes avec Henry Kissinger (interprété de manière convaincante par Liev Schreiber), humanisent la Dame de fer, rappelant au public que même les dirigeants puissants portent leur propre fardeau.

Cependant, le film n'est pas exempt de défauts. Le rythme s'essouffle parfois, certaines scènes semblant s'éterniser. En outre, si l'accent mis sur la lutte interne de Mme Meir donne de la profondeur à son personnage, il entraîne parfois un manque d'exploration du contexte géopolitique plus large et des perspectives d'autres acteurs clés.

Malgré ces inconvénients mineurs, Golda triomphe en tant que drame historique axé sur les personnages. Il met en lumière une période moins connue de l'histoire d'Israël et donne un aperçu des défis auxquels est confronté un dirigeant qui doit gérer simultanément des crises politiques, militaires et personnelles. La mise en scène de Nattiv, associée à la performance transformatrice de Helen Mirren, crée un portrait nuancé d'une figure complexe qui a défié les normes de genre et brisé les plafonds de verre. Le film rappelle que le véritable leadership ne consiste pas seulement à prendre des décisions difficiles, mais aussi à faire face à leurs conséquences tout en conservant son humanité intacte.

Golda est une exploration stimulante du leadership, de la résilience et de l'esprit humain. En épluchant les couches du personnage de Golda Meir, le film invite le public à réfléchir à la nature du leadership et aux sacrifices que les dirigeants font pour le bien de tous. La performance de Mirren, soutenue par un ensemble d'acteurs solides et la réalisation méticuleuse de Guy Nattiv, fait de Golda un film à ne pas manquer, qui résonne longtemps après le générique dans la tête des spectateurs. Le festival du cinéma américain de Deauville ne s’est pas trompé en proposant ce film dans sa sélection officielle.

Golda
Réalisé par Guy Nattiv
Écrit par Nicholas Martin
Produit par Michael Kuhn, Jane Hooks, Nicholas Martin
Avec Helen Mirren, Camille Cottin, Liev Schreiber, Lior Ashkenazi Dvir Benedek
Directeur de la photographie : Jasper Wolf
Montage : Arik Lahav-Leibovich
Musique : Dascha Dauenhauer
Sociétés de production : Piccadilly Pictures, Big Entrance, Embankment Films, Lipsync Productions, Qwerty Films, Big Hat Stories, Hianlo Films, New Native Pictures
Distribué par Bleecker Street, ShivHans Pictures
Dates de sortie : 20 février 2023 (Berlinale), 25 août 2023 (États-Unis)
Durée : 100 minutes

Vu le 5 septembre 2023 au Centre International de Deauville

Note de Mulder: