Lady Chance

Lady Chance
Titre original:Lady Chance
Réalisateur:Wayne Kramer
Sortie:Cinéma
Durée:102 minutes
Date:18 août 2004
Note:
Bernie Lootz est un homme si malchanceux qu'il travaille dans le casino Shangri-La de Las Vegas afin de porter la poisse aux joueurs qui gagnent trop souvent. Il utilise son talent unique depuis de nombreuses années afin de payer ses dettes et va bientôt avoir tout remboursé. Avant de quitter la ville, il rencontre Natalie, une serveuse usée par la tâche mais encore attirante. A leur propre étonnement, ils tombent amoureux l'un de l'autre. Les ennuis ne sont pourtant pas terminés car l'employeur de Bernie, un caïd formé à la vieille école, est déterminé à le garder...
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Les films qui rendent un véritable hommage à Las Vegas ne sont pas légion, et c'est donc un regard rempli de nostalgie que ce petit film jette sur la ville de toutes les tentations. Le souvenir amer de l'époque adulte et classieuse, avant la transformation en un parc d'attractions de jeux aseptisé, c'est avant tout la hantise de Shelly, le dirigeant du casino. Le personnage principal, étonnament pessimiste, Bernie ne chérit point des préoccupations aussi nobles. Convaincu de sa malchance, il savoure le changement soudain de sa disposition avec un brin d'incrédulité. A la limite, c'est là que l'on trouve le point central du récit : la prise de conscience de l'homme de la rue, au bout du roulot, grâce à des événements en partie surnaturels (si vous ne croyez pas en la chance, passez votre chemin), et son acharnement pour préserver sa petite parcelle de bonheur. Le cadre du monde des casinos et des spectacles ne fait qu'y rajouter un fond et une conscience sociale, voire historique, fort seyant, soites, mais pas vraiment indispensable.
Alors que la mise en scène ne nous réserve aucun éclat et se borne à nous resservir séquence après séquence le même genre de plan, c'est du côté de l'interprétation que l'on trouve l'atout principal du film. William H. Macy, la plupart du temps un éternel second rôle maladroit, trouve ici un personnage principal attachant, qui s'est résigné d'être un perdant complet, jusqu'à ce que l'amour le réveille de sa torpeur. De même, Maria Bello fait de son mieux avec un rôle auquel elle confère une chaleur et un charme très agréables. Enfin, bien qu'il ait eu le plus de reconnaissance, notamment une première citation aux Oscars, Alec Baldwin a du mal à sortir son gérant véreux d'une moyenne convenable de méchants. Jamais son Shelly ne nous fait ressentir l'intensité et l'arrogance de son apparition bien plus courte, mais d'autant plus marquante dans Glengarry.
En fin de compte, un petit film noir pas désagréable, à la bande originale de jazz de Mark Isham un peu trop mise en avant, qui n'est en rien déshonorant, mais qui ne marquera pas les esprits non plus.

Vu le 19 août 2004, au Publicis Cinéma, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu: