Titre original: | The graduates |
Réalisateur: | Hannah Peterson |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 87 minutes |
Date: | Non communiquée |
Note: |
The Graduates, la première réalisation de Hannah Peterson, est une exploration profondément sensible et stimulante des conséquences d'une fusillade dans une école. Dans un monde où le choc de tels événements est devenu trop familier, ce film se distingue par son approche intime et profondément émotionnelle du sujet. Évitant le sensationnalisme, le film plonge dans la vie des survivants, montrant leurs luttes et leurs processus de guérison avec une authenticité remarquable.
L'histoire tourne autour de Genevieve (Mina Sundwall), une lycéenne en dernière année d'études qui doit faire face à la perte de son petit ami, Tyler, lors d'une tragique fusillade dans une école. Le film se déroule un an après l'événement, ce qui permet aux personnages d'occuper le devant de la scène alors qu'ils font face aux cicatrices indélébiles laissées par la violence. Ce qui distingue The Graduates, c'est sa décision délibérée d'éviter les représentations explicites de la fusillade elle-même, en se concentrant plutôt sur les conséquences émotionnelles, soulignant ainsi l'impact à long terme sur les individus et les communautés.
L'interprétation de Genevieve par Mina Sundwall est une performance remarquable qui saisit la complexité de la survie. Grâce à un langage corporel et à des expressions faciales nuancés, Sundwall transmet le poids du chagrin, de la confusion et de la culpabilité du survivant que vit Genevieve. John Cho, dans le rôle du père de Tyler et de l'entraîneur de basket-ball de l'école, livre une performance d'une puissance discrète, soulignant la douleur unique de la perte d'un parent et la résilience nécessaire pour continuer à encadrer son équipe.
L'approche de Hannah Peterson en tant que réalisatrice privilégie la subtilité et l'atmosphère, reflétant le chemin sinueux du deuil. Le rythme délibéré du film et l'accent mis sur les interactions nuancées renforcent son authenticité, évitant le mélodrame et permettant aux émotions de transparaître naturellement. Des flashbacks révèlent le passé des personnages, renforçant notre lien avec eux et soulignant leur transformation depuis la tragédie.
La beauté du film réside dans ses moments discrets, où le réconfort se trouve dans de petits gestes. L'habitude de Gen de regarder des vidéos de Tyler et les messages vocaux de Ben (Alex Hibbert) à son ami sont des reflets poignants de leur chagrin. Le film capture magistralement les défis quotidiens de la survie, du retour à l'école avec les détecteurs de métaux aux exercices de verrouillage invasifs, tout en faisant face au vide laissé par l'absence de casiers ornés d'hommages affectueux.
Malgré la lourdeur du sujet, le film ménage des moments de légèreté et des liens entre les personnages. Le lien naissant entre Gen et Ben, tous deux unis par la perte d'un être cher, ajoute de la profondeur et de l'authenticité à leurs parcours individuels, ce qui donne lieu à certaines des scènes les plus émouvantes du film.
The Graduates évite les grandes révélations ou le théâtre sensationnel, et propose plutôt une exploration sincère de la façon dont la tragédie modifie à jamais les vies. Les débuts de Hannah Peterson en tant que réalisatrice démontrent son habileté à dépeindre les complexités des émotions humaines et les subtilités de la gestion d'une immense douleur. Dans un monde désensibilisé par les gros titres sur les fusillades de masse, le film sert de rappel poignant des effets durables sur les personnes directement touchées.
Bien que le rythme délibéré puisse ne pas trouver d'écho auprès de tous les publics, l'engagement du film en faveur de l'authenticité et l'accent mis sur le pouvoir de guérison des liens humains font de The Graduates un ajout essentiel à la conversation autour d'un sujet pressant et pertinent. Dans un paysage souvent dominé par le sensationnalisme, ce film témoigne de l'impact durable du deuil et de la force de l'esprit humain. Les débuts de Hannah Peterson en tant que réalisatrice annoncent l'arrivée d'une cinéaste qui n'a pas peur d'aborder des sujets profonds avec sensibilité et profondeur, invitant le public à contempler les complexités de l'expérience humaine.
The graduates
Écrit et réalisé par Hannah Peterson
Produit par Jessamine Burgum, Josh Peters, Taylor Shung, Saba Zereh
Avec Mina Sundwall, Alex Hibbert, John Cho, Yasmeen Fletcher, Ewan Manley, Maria Dizzia, Kelly O'Sullivan
Musique : Andrew Orkin
Directeur de la photographie : Carolina Costa
Montage : Hannah Peterson
Durée du film : 87 minutes
Vu le 5 septembre 2023 au Centre International de Deauville
Note de Mulder: