
Titre original: | Père et fille |
Réalisateur: | Kevin Smith |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 100 minutes |
Date: | 11 août 2004 |
Note: | |
A Manhattan, Ollie Trinke était un publiciste branché qui avait tout pour être heureux jusqu'à la mort soudaine de sa femme. Seul avec un bébé sur les bras, Ollie craque. Congédié sans cérémonie, le voilà obligé de s'éloigner de New York et d'aller loger chez son père, dans la banlieue du New Jersey où il avait passé toute sa jeunesse.
Désormais, il se contente d'assurer le quotidien, sacrifiant son temps et son énergie à un boulot ingrat et sans avenir. Seule consolation : sa petite fille, Gertie, qu'il adore et qui croit avoir déniché le paradis dans le New Jersey.
Un jour, en louant pour la millième fois le film favori de la fillette, Ollie fait la connaissance de Maya. Belle, intelligente, et douée d'une forte personnalité, elle ne tarde pas à entrer dans sa vie et à l'inviter à un sérieux examen de conscience...
(Source Allociné)
Critique de Mulder
Père et fille est basé sur la propre expérience du réalisateur Kevin Smith en tant que père. Celui-ci explique Père et fille marque donc le début d'un nouveau cycle de longs métrages pour Kevin Smith. Après cinq films au cours desquels il a laissé libre cours à sa passion pour la pop culture, cinq films au ton délibérément juvénile et provocateur, le cinéaste débute un nouveau chapitre de sa carrière, plus adulte, plus mature. Ce changement se manifeste notamment par l'absence, au générique de Père et fille, du duo composé de Jay et Silent Bob, figures récurrentes de ses précédents films. Père et fille marque aussi la cinquième collaboration du réalisateur Kevin Smith avec l'acteur Ben Affleck. Les deux hommes ont déjà travaillé ensemble sur Les Glandeurs (1995), Méprise multiple (1997), Dogma (1999) et Jay & Bob contre-attaquent (2001).
Dans ce petit film passé inaperçu en France, le charme opère grâce à l'absence d'ironie. A travers ses personnages, Smith sonde ses propres angoisses et prend conscience de sa fragilité. Sous la comédie romantique, ce film est touchant car il traite de la paternité. Kevin Smith a fini par faire un film adulte, les fans seront sûrement déçus mais personnellement je pense que c`est son meilleur film, le plus drôle sincère et touchant.
En effet, ce qui est passionnant dans ce film est le fait qu'on y retrouve pas mal des thèmes de prédilection du réalisateur. La religion et son interprétation (Dogma), le fait d'accepter sa vie et d'arrêter de poursuivre des rêves inatteignables (Clerks). Une très belle comédie qui a au moins l'avantage d'être bien écrite. Le sujet aurait pu donner un film d'une effroyable mièvrerie, d'ailleurs la première demi-heure laisse craindre le pire. Et puis au final, parce que le scénario est moins faible que prévu, que la réalisation est pleine de tact et que certaines scènes sont réellement touchantes, le film est assez réussi. A côté d'une brochette de comédiens connus qui apparaissent le temps de quelques scènes, Ben Affleck dans un rôle difficile prouve qu'il peut être un grand comédien s'il veut s'en donner la peine.
Vu en dvd zone 1 récemment
Note de Mulder:
Critique de Tootpadu
Admettons d'abord qu'on n'est pas un grand fan de Kevin Smith, dont les débuts nous restent toujours inconnus et l'oeuvre récente contient et du mauvais (Jay et Silent Bob ...) et du bon (Dogma). C'est donc plutôt par obligation et pour faire plaisir à notre cher confrère chez qui, dans sa petite banlieue pénarde, cette sortie confidentielle ne passait pas, qu'on a mis la probablement dernière collaboration du Bennifer sur notre plan de rattrapage chargé après les vacances.
Vous l'aurez compris, cette introduction aléatoire cache à peine le fait que l'on ne sait pas trop quoi écrire sur cette comédie familiale gentille, mais qui se perd quelque part entre sa morale sucrée et quelques digressions plus adultes. Dans un rythme un brin trop lent pour nous garder entièrement éveillé, se succèdent alors les scènes avec la petite fille parfaite, fortement attachées aux valeurs familiales et à la suprématie d'une vie rurale simple sur le stress urbain, et des moments romantiques bien plus adultes qui intriguent par leur franchise et l'absence de l'humour un peu trop gras tant apprécié par Smith. Ainsi, le premier rendez-vous entre Ollie et Maya fait presque tache dans l'ambiance douillette qui caractérise le film, à l'exception du thème recurrent de la chasse d'eau. Entendre parler deux personnages adultes de leur sexualité dans un film hollywoodien tout de même grand public, sans qu'il y ait de sous-entendu graveleux, cela constitue une petite surprise agréable.
Evidemment, le fait que le rôle principal féminin est interpreté par une Liv Tyler de plus en plus belle avec le temps apporte beaucoup au charme du film. La même chose ne peut malheureusement pas être dit de Ben Affleck, qui manque toujours autant de sincérité et de naturel. Pour être poli, disons qu'il s'en sort honorablement ici. Quant aux rôles secondaires, nous avons affaire soit à des 'cameos' assez superflus (la bande à Smith avec Jason Lee et Matt Damon, Will Smith, et Jennifer Lopez dans le rôle ingrat de la mère de Gertie), soit à au moins une interprétation très correcte (Jason Biggs).
Pour le reste, Kevin Smith ne fait jamais assez confiance à ses images et à ses acteurs pour leur épargner une chanson pour souligner chaque scène importante. Le travail du désormais trop rare chef-opérateur Vilmos Zsigmond a finalement peu d'occasions pour vraiment briller ou ajouter d'un point de vue visuel à l'histoire. Et les remerciements au générique sont certes originaux mais aussi pas dépourvus de prétention (Merci à Dieu dont je suis un grand fan et inversement).
Vu le 14 septembre 2004, à l'UGC George V, Salle 8, en VO
Note de Tootpadu: