Trim Season

Trim Season
Titre original:Trim Season
Réalisateur:Ariel Vida
Sortie:Vod
Durée:100 minutes
Date:Non communiquée
Note:
Un groupe de jeunes gens de Los Angeles se rendent dans une ferme de récolte de marijuana isolée où ils espèrent gagner rapidement de l'argent. Ils découvrent bientôt les sombres secrets de l'endroit et se lancent dans une course contre la montre pour échapper à la montagne où ils sont piégés...

Critique de Mulder

Trim Season, réalisé par Ariel Vida, marie ingénieusement les domaines improbables de l'horreur et de la culture du cannabis, créant un récit qui défie les conventions et captive par son mélange d'allure stoner et d'intrigue surnaturelle. La narration visionnaire de Ariel Vida entrelace magistralement ces éléments apparemment disparates, transportant le public dans un monde où le banal et le surnaturel s'entremêlent dans une danse hypnotique. Ce film qui bouscule les genres, tout en franchissant les frontières traditionnelles de l'horreur, aborde des thèmes profonds tels que la découverte de soi, la dynamique des genres et les arcanes.

Au cœur du récit se trouve Emma, incarnée avec une authenticité brute par la talentueuse Bethlehem Million. Face à une situation financière difficile, la décision d'Emma de rejoindre un groupe de coupeurs de cannabis dans une ferme isolée devient le catalyseur d'une série d'événements étranges et troublants. La transformation d'Emma, sous l'impulsion de son amie Julia, interprétée par Alex Essoe, devient un point focal captivant. L'interprétation de Million capte parfaitement l'évolution d'Emma, qui passe de la passivité à l'assurance, invitant le public à participer à son odyssée émotionnelle.

Les prouesses d'Ariel Vida en matière de casting s'illustrent dans son ensemble, qui insuffle à l'intrigue un éventail de personnalités et d'antécédents. Bex Taylor-Klaus, dans le rôle de Dusty, se distingue par son interprétation qui oscille entre le malaise et la fascination, ajoutant habilement des couches à la narration. Ally Ioannides, Juliette Kenn De Balinthazy et Jane Badler livrent également des performances remarquables, chacune contribuant à l'atmosphère énigmatique et obsédante du film.

Le savoir-faire méticuleux du film s'étend au-delà du casting, comme en témoignent la conception sonore et la partition envoûtante de Joseph Bishara. Les jeux de lumière et la complexité des décors transportent les spectateurs dans la ferme isolée, où une aura de malaise imprègne l'air. Des effets pratiques peu fréquents mais précis ponctuent le récit, renforçant l'esthétique indie du film et offrant des moments de terreur percutants.

Trim Season tisse une tapisserie complexe d'intrigues secondaires, plongeant les spectateurs dans un labyrinthe de mystères qui dévoilent peu à peu les secrets énigmatiques de la ferme et de ses habitants. Bien que le film attire sans difficulté son public dans son étreinte mystique, il y a des cas où l'histoire complexe aurait pu bénéficier d'une exposition supplémentaire afin d'éviter toute confusion potentielle.

Au milieu de l'évolution des conventions de l'horreur et de la réévaluation de la dynamique des genres, Trim Season émerge grâce à sa focalisation unique sur les perspectives féminines et non binaires. En remettant en question la représentation traditionnellement centrée sur les hommes de la culture stoner, le film donne un nouveau souffle au genre. L'authenticité de la représentation obtenue grâce à la diversité des acteurs et à la narration axée sur les personnages témoigne de l'engagement du film en faveur d'une narration authentique.

Les prouesses d'Ariel Vida en matière de réalisation sont palpables et confèrent au film une ambiance qui oscille entre beauté poétique et horreur à faire froid dans le dos. Les compositions visuelles glissent de l'hypnotisme à la viscéralité, amplifiant l'impact émotionnel du film. Bien que le rythme soit délibérément lent, reflétant l'ascension graduelle d'un joint, il y a des moments où un montage plus serré aurait pu accroître le suspense.

Trim Season est une exploration passionnante du lien entre l'horreur, la culture du cannabis et le surnaturel. Les performances éloquentes, l'art méticuleux et la narration stimulante du film s'allient pour offrir un voyage cinématographique sans pareil, riche en suspense et en étrangeté. Bien que certaines facettes du récit auraient pu bénéficier d'une exploration plus approfondie, l'aventure dans le royaume occulte du triangle d'émeraude laisse une marque indélébile. Les débuts cinématographiques d'Ariel Vida défient les conventions, ouvrent de nouvelles voies au genre de l'horreur et font d'elle une réalisatrice à suivre.

Trim season
Réalisé par Ariel Vida
Produit par Jane Badler, Cameron Burns, Sean E. DeMott, Paul Holbrook, Aaron B. Koontz
Écrit par David Blair, Ariel Vida   
Avec Bethlehem Million, Alex Essoe, Ally Ioannides, Bex Taylor-Klaus, Jane Badler, Juliette Kenn De Balinthazy, Ryan Donowho, Cory Hart, Marc Senter, Paris Warner, Lorenzo Antonucci, Austin R. Grant, Maddie Henderson, Chelsea Jurkiewicz Arianna Scott, Corynn Treadwell
Musique : Joseph Bishara
Directeur de la photographie : Luka Bazeli
Montage : Joseph Shahood
Durée du film : 100 minutes

Vu le 14 aout 2023 (Frightfest press screener)

Note de Mulder: